Rapidement réduit à dix face à Strasbourg, l’OM a cru faire le coup parfait grâce à une deuxième période efficace et combative. Mais les cinq dernières minutes ont tout gâché et fait ressurgir les vieux démons du Vélodrome…
La composition de départ
Pour défier les Alsaciens à domicile, Igor Tudor installe un onze « type » avec Cengiz Ünder et Ruslan Malinovskyi préférés à Mattéo Guendouzi. De retour de blessure, Samuel Gigot démarre sur le banc, tout comme les recrues Vitinha et Azzedine Ounahi. Cette fois, Jonathan Clauss et Nuno Tavares sont alignés sur leurs côtés préférentiels.
Un premier acte à l’envers
Attendus par tout un stade qui cauchemarde encore de la débâcle en Coupe de France, les Olympiens ratent leur entame de match. Le pressing et l’intensité sont mis d’entrée par des Strasbourgeois volontaires et agressifs. Habib Diallo oblige Pau Lopez à un premier arrêt (5′) avant qu’un ancien de la maison ne s’illustre. Par deux fois (10′, 13′), Morgan Sanson est tout proche d’ouvrir le score mais ses deux reprises de volée trouvent Leonardo Balerdi sur leur trajectoire. Présent au duel, l’Argentin semble être dans un bon soir, au contraire de beaucoup de ses partenaires qui multiplient les approximations techniques.
Étonnement, l’OM n’est pas dans le rythme et tient sur un fil. Perte de balle de Clauss, Thomas Delaine se présente devant Lopez mais croise trop sa frappe. Dans la foulée, Balerdi vient (encore) gâcher sa demi-heure correcte et file à la douche avant tout le monde. Sur un long ballon vers Diallo, le défenseur marseillais accroche légèrement son adversaire qui joue bien le coup. Carton rouge (29′), la soirée tourne déjà au vinaigre pour l’équipe de Tudor. En fin de premier acte, c’est Kévin Gameiro qui manque sa tête à cinq mètres de la cage olympienne. Strasbourg aura tiré 12 fois en une mi-temps, sans marquer. Timides et brouillons, les Olympiens n’ont rien montré, hormis un centre dangereux de Tavares et une frappe hors cadre de Malinovskyi.
L’OM s’arrache puis déraille
Au retour des vestiaires, les 10 Marseillais sont transfigurés dans l’attitude. Une nouvelle fois, la causerie d’Igor Tudor a fait du bien, son équipe repart de l’avant. Sanchez gratte un coup franc plein axe, à 25 mètres. Malinovskyi le frappe puissamment et oblige Matz Sels à repousser devant lui. Le meilleur défenseur-buteur de Ligue 1, Chancel Mbemba, en profite pour faire soulever le Vélodrome (49′). 1-0. Paradoxalement, les Phocéens sont mieux organisés en infériorité numérique et contiennent les maigres assauts alsaciens. Malgré la sortie malheureuse de Sead Kolasinac, blessé et remplacé par Samuel Gigot (60′), l’OM tient bon et peut compter sur l’expérience de Sanchez. À la lutte dans la surface sur un corner, le Chilien cherche et trouve un pénalty salvateur. Il se fait justice lui-même (2-0, 76′) et pense valider une victoire à l’arraché.
À dix minutes du terme, Tudor veut fermer la boutique en lançant Bailly et Guendouzi à la place de Sanchez et Malinovskyi. L’ivoirien sauve son gardien d’un sauvetage magnifique sur sa ligne de but (83′), on pense alors que le plus dur est fait. Mais l’OM recule et laisse totalement le ballon aux joueurs de Frédéric Antonetti qui vont savoir en profiter. À la retombée d’un corner, Jean-Eudes Aholou trompe Lopez d’une reprise aidée par un rebond (2-1, 88′).
Bis repetita
Le scénario du match aller revient à ce moment-là dans toutes les têtes des supporters marseillais. À peine le temps de gamberger, ce même Aholou frappe une seconde fois en inscrivant, sans doute, le plus beau but de sa carrière (2-2, 89′). Avec l’aide de la barre, il égalise en l’espace d’une minute trente et passe tout près du triplé. Le portier de l’OM effectuera une dernière parade pour au moins préserver un point. Devant de deux buts à la 88ème minute, les joueurs de Tudor ont craqué et enchaînent un quatrième match sans victoire à domicile en championnat.
Le scénario de ce match nul laisse évidemment un goût amer, d’autant que l’OM ne profite pas de la défaite de Monaco et voit revenir Lens à deux points. Globalement, les Olympiens ont raté leur match et l’occasion de se racheter auprès de leurs supporters. Dimanche prochain, ils sont attendus à Reims chez une équipe invaincue depuis 17 matchs. Un choc à l’extérieur, quoi de mieux pour cet OM qui, décidément, préfère voyager.
