Recruté au Spartak Moscou l’an dernier, c’est un joueur méconnu qui a débarqué à la commanderie cet été. Enfant de la région, l’Avignonnais a signé une première saison réussie dans son club de cœur.
Un rôle en parfaite adéquation avec ses qualités défensives
Samuel Gigot n’est certainement pas le défenseur de Ligue 1 le plus complet, pourtant il est un de ceux qui a été le plus régulier à ce poste cette saison. Positionné la majeure partie du temps dans l’axe de la défense, il s’est rapidement rendu indispensable. En effet, son profil collait à merveille avec les besoins de son ancien entraineur Igor Tudor. Rapide, puissant et impérial dans les airs, le numéro 4 olympien permettait à son coach et à son équipe de jouer très haut pour asphyxier son adversaire. A la différence de son compère Leonardo Balerdi qui défend plus dans l’espace (anticipation, interception, couverture), le natif de la région était plus friant de la défense sur l’homme.
S’il n’y a pas une méthode mieux que l’autre dans l’absolu, le style Gigot correspondait plus à l’équipe puisqu’elle permettait au bloc équipe de rester plus haut sur le terrain. Cependant, lorsqu’il ne parvenait pas à remporter son duel, son aspiration créait un espace qui permettait aux joueurs adversaires de contrer le bloc marseillais dans la profondeur.
Avec ballon : sous responsabilisé, mais performant
D’un point de vue offensif, malgré une énorme responsabilisation des défenseurs par le tacticien croate, Gigot était sûrement le joueur apportant le moins au collectif dans la construction du jeu. S’il est plutôt bon dans sa faculté à faire avancer le jeu balle au pied, il est en revanche très rare de le voir prendre plus de risques qu’une simple passe pour son axial droit ou gauche. Cela ne lui était sûrement pas demandé, mais plus d’initiatives à la première relance de l’équipe aurait permis des circuits de relance moins stéréotypés.
Auteur de deux buts sur coup de pied arrêtés (1-0 face à Lyon et le but du 2-1 à domicile face à Lille), il a offert deux victoires contre des grosses écuries du championnat français. A noter qu’autant offensivement que défensivement il a été très présent dans ce compartiment du jeu.
Le hic de la saison : trop d’absences
Entre les blessures et suspensions, Samuel Gigot a raté 13 matchs cette saison. Malgré un carton rouge reçu lors du classique au parc, après un tacle non maitrisé et bien trop engagé sur Neymar, Samuel Gigot se montre comme un défenseur plutôt propre, il commet des fautes certes mais connaît très peu de sanctions, en atteste son bilan de carton qui s’élève à trois jaunes et un rouge seulement. Une qualité donc, pour un défenseur qui joue autant de duels. Son style plutôt sobre et le fait qu’il ne conteste très peu les décisions du corps arbitral l’aident à cacher quelques fautes qu’il commet souvent de manière discrète. Sa spéciale étant la petite poussette sur son adversaire lorsqu’il monte à la tête afin de jouer le duel plus sereinement.
Mais cette saison, l’ex-Moscovite n’a joué que 55% des minutes possibles, sa blessure à la cheville en février l’a par exemple éloigné des terrains pendant quatre matchs consécutifs. Mais ses absences ne sont pas seulement dues à des fragilités physiques puisqu’il a aussi raté quatre rencontres cette saison pour cause de commotion cérébrale.
Auteur d’une première saison réussie dans un système tactique qui le bonifiait, le défenseur de 29 ans va sûrement devoir apporter plus de variété dans son jeu avec ballon l’année prochaine, afin de réussir une seconde bonne saison dans sa région natale.
