Arrivé de Porto l’été dernier, Chancel Mbemba a impressionné toute la Ligue 1 cette saison. Le défenseur congolais s’est parfaitement adapté au style Tudor pour s’illustrer défensivement et devant les buts adverses. Moins souverain lors des dernières semaines, il ne passe pas loin de la copie parfaite.
Le patron d’entrée de jeu
Recruté libre par Pablo Longoria à la mi-juillet 2022, après sa fin de contrat au FC Porto, Chancel Mbemba n’a connu aucune période d’adaptation à l’OM, du moins, elle ne s’est pas remarquée. Positionné à droite de la défense à trois par Igor Tudor, le joueur de la République Démocratique du Congo (RDC) a fait forte impression dès ses premiers pas en Ligue 1 et en Ligue des champions, malgré son carton rouge regrettable à Tottenham. Impérial dans les un contre un défensifs, laissant beaucoup de liberté à Jonathan Clauss, le défenseur de 28 ans est rapidement devenu l’un des leaders de l’équipe olympienne. Un patron discret, humble mais très régulier, travailleur et efficace. Son expérience du haut niveau européen, acquise au Portugal, a sauté aux yeux à l’instar d’un Alexis Sánchez. Et comme l’attaquant chilien, ses actions décisives ont souvent sorti l’OM d’un mauvais pas.
Monsieur « je fais tout »
Très responsabilisé en défense avec Samuel Gigot, Mbemba a vite symbolisé le style Tudor, honorant la devise “droit au but” du club. Rushs sur le côté droit, montées rageuses balle au pied, passements de jambes dans la surface, il a montré une palette technique que l’on a tous appréciée. Le Congolais a notamment régalé par son sens du placement sur coups de pied arrêtés, marquant à 5 reprises en Ligue 1 et 2 fois en Ligue des champions. Dès la 3ème journée de championnat, il a ouvert son compteur face au FC Nantes (2-1) à la retombée d’un corner. Une phase de jeu dans laquelle il excelle, demandez à Troyes, Toulouse, Brest ou encore Tottenham. Si l’OM fut l’équipe la plus efficace sur phases arrêtées en Ligue 1 cette saison, c’est en grande partie grâce à lui, le renard des surfaces venant de derrière.
Mbemba a mis son entraîneur et le stade Vélodrome dans sa poche grâce à son assurance technique et physique. Illustration de son importance capitale, il n’aura manqué que 45 minutes de jeu entre début août et la fin du mois de février. Au total, seulement deux matchs se sont joués sans lui, la victoire à Lyon (resté sur le banc) et évidemment le Classique perdu face au PSG (0-3) en raison d’une suspension regrettable au vu du scénario.
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Une fin de saison moins fringante
Devenu indéboulonnable après des premiers mois sans fausse note, Mbemba aura tout de même connu une baisse de temps de jeu et de rendement dans la dernière ligne droite. Parfois remplaçant à la surprise générale, il n’a jamais rechigné lors de ses entrées alors que son coach expliquait simplement un choix sportif selon les adversaires. Revenu visiblement fatigué de la trêve internationale passée en Afrique fin mars, il est apparu moins fringant et à bout de souffle ensuite. En témoignent ses prestations difficiles à Lens puis Lille, avec des erreurs de concentration et de marquage. Mais oubliez ces quelques passages à vide, Mbemba a réalisé une saison largement à la hauteur des attentes et termine avec un bilan statistique à faire pâlir bon nombre d’attaquants.
Reconnu par ses pairs
Le meilleur défenseur marseillais de l’année a même bluffé la Ligue 1, au point d’obtenir des récompenses méritées. Le Léopard aux 68 sélections figure en effet dans l’équipe-type de la saison 2022-2023 de l’UNFP, votée par les joueurs de l’élite. Il accompagne logiquement le Lensois Kévin Danso en charnière centrale, dans un onze qui accueille aussi Valentin Rongier. Surtout, Chancel Mbemba a eu l’honneur de recevoir le prix Marc-Vivien Foé, récompensant le meilleur joueur africain de Ligue 1. Il est d’ailleurs le premier défenseur à recevoir cette récompense et devance des concurrents très sérieux, Seko Fofana et Terem Moffi.
Un avenir tranquille ?
Après cet exercice de grande qualité, l’ancien joueur de Porto n’a pas de souci à se faire quant à son avenir. L’OM doit s’appuyer sur des leaders costauds et expérimentés comme lui pour progresser. Mbemba est en terrain conquis à Marseille, reste à savoir si ses ambitions personnelles pourraient le pousser à partir. Interrogé par Canal+Afrique en mai dernier, il a notamment regretté que le club ne joue pas le titre en Ligue 1 :
“Quand je suis arrivé ici, c’était pour le titre. Le club, il ne joue pas le titre, il joue la qualification en Ligue des Champions seulement. Le titre ça va être le projet… Après ça donne le doute parce que dans ma tête c’est le titre. Quand j’atterris dans un club, c’est pour le titre.”
Que le numéro 99 se rassure, tous les supporters espèrent rapidement fêter un trophée sur la Canebière. L’OM pourrait s’en rapprocher en recrutant de nouveaux joueurs de son calibre. À condition de ne pas connaître de mauvaises surprises lors du mercato, avec lui ou Alexis Sánchez.
