Aussi bien adulé pour son exemplarité sur et en dehors du terrain par certains que tête de turc, du fait de son profil limité pour d’autres, Valentin Rongier a cette année plus que n’importe quel autre joueur cristallisé les différences de points de vue dans les débats des supporters olympiens. Comme souvent, la vérité se retrouve de la nuance.
Un capitaine exemplaire
Après une saison réussie sous Sampaoli où il a occupé un poste hybride de latéral droit/milieu relayeur, l’ancien Nantais s’est autant imposé dans l’entre-jeu que dans le vestiaire. En effet, il a récupéré le brassard de capitaine d’un Dimitri Payet relayé sur le banc. Dans un système à deux milieux relayeurs, il a la plupart du temps était associé à Jordan Veretout. Sans ballon, il a excellé une grande partie de la saison, tout d’abord par sa capacité à couvrir une très grande partie du terrain. Il n’était pas rare de le voir « chasser » les offensifs adverses pour les empêcher de progresser. A 28 ans, Valentin Rongier est dans la force de l’âge et cela se voit, il était souvent le joueur qui courait le plus. Une qualité chère à Tudor qui ne l’a quasi jamais enlevé de son onze. En témoigne les 89% de minutes possibles qu’il a joué cette saison. A noter qu’il a surement délivré cette année quelques-uns des meilleurs matchs de sa carrière, comme lors du classique face au PSG, en Coupe de France, ou dans un rôle de défenseur central, il a inhalé Vitinha et a été infranchissable.
Un plafond de verre offensivement
Cependant, Valentin Rongier est souvent sujet à la critique de ses propres supporters. En effet, avec ballon, Rongier est un joueur neutre qui ne crée quasiment aucune différence, qui n’a aucun point fort offensivement et qui peut même être exaspérant lorsqu’il n’ose pas jouer certains contres ou n’ose pas frapper, alors que le jeu le demande. Cependant, cela n’a jamais été son rôle au sein de l’effectif. Et cela ne le sera jamais. En revanche, ça devrait être celui de son compère, au milieu de terrain, Jordan Veretout qui, à 30 ans, s’est déjà frotté au niveau européen et international. Avec un double pivot aussi neutre, l’OM a souvent manqué de créativité cette saison, ce qui a débouché sur un nombre de points perdus au Vélodrome très important. Si Valentin Rongier est fautif sur ce point, il ne faut pas oublier son acolyte Jordan Veretout.
Quel avenir avec Marcelino ?
Le tacticien espagnol, adepte de 4-4-2, aime jouer avec une doublette au milieu qui comprend un relayeur, manieur de ballon, capable de donner le tempo, et un autre joueur qui lui est capable de casser la ligne par le dribble ou la course. Deux profils qui ne sont pas ceux de Valentin Rongier. Si à 28 ans cela parait impossible de le voir se réinventer footbalistiquement, il ne faut pas oublier que l’ex Nantais a été un homme de base de AVB, Sampaoli et Tudor, trois coachs aux philosophies de jeu diamétralement opposées. Une force de caractère qui lui a permis d’atteindre un niveau que peu d’observateurs voyaient en lui.
Une saison plutôt réussi in fine, où il a confirmé son statut dans le vestiaire marseillais. Il va devoir encore cravacher pour espérer du temps de jeu l’année prochaine.