En quête de certitudes dans son jeu, l’OM fait également face à une question qui dépasse les approches tactiques et individuelles de l’entraîneur et des joueurs. Après six rencontres officielles disputées depuis le début de saison, Marseille peut énumérer une liste de décisions litigieuses qui portent à confusion. Même avant cela, face à Leverkusen déjà, pour son dernier match de préparation, l’OM a subi un arbitrage délicat. Comme si l’arbitre français de cette rencontre préparait le club à une saison dont l’arbitrage serait une donnée importante.
Le début de saison de l’OM aurait dû résider uniquement dans l’analyse d’un contenu produit par un nouvel entraîneur, arrivé cet été à la tête du projet de Pablo Longoria. Les barrages pour la prochaine campagne de Ligue des Champions ont d’abord montré que Marseille n’était pas encore prêt pour avoir un rôle à jouer dans la plus grande des compétitions européennes. Le match aller n’a jamais été maîtrisé, et le carton rouge reçu par Kondogbia au cours de ce match peut difficilement être remis en question. Le match retour, au contraire, laisse un goût amer puisque l’OM a dominé de bout en bout.
En menant 2-0 après un match quasiment parfait, deux décisions litigieuses ont sabordé une performance collective plutôt aboutie. Guendouzi s’est d’abord effondré dans la surface adverse après un contact réel et éloigné du ballon, mais l’arbitre n’a pas sifflé un penalty qui aurait définitivement plié la rencontre. C’est un penalty pour le Pana qui a été sifflé quelques minutes plus tard, et qui a emmené ce match en prolongations puis lors de la séance fatale des tirs au but. Pas au niveau lors du match aller, l’OM rumine encore les décisions litigieuses du match retour au Vélodrome.
C’est dans cette continuité que l’OM a abordé la Ligue 1 avec un contenu pas encore maîtrisé d’un côté, et un arbitrage jamais dans son sens de l’autre côté. Face à Metz lors de la 2e journée de Ligue 1, Marseille s’est vu refuser un but inscrit par Valentin Rongier après une faute très peu évidente de Sarr. L’arbitre n’a d’ailleurs rien vu et rien sifflé, avant d’être appelé par la VAR pour revenir au tout départ de la situation. Puisque l’arbitre n’avait pas sifflé ce contact, il est difficile de comprendre comment la VAR a pu estimer qu’il s’agissait d’une erreur manifeste et donc déjuger l’arbitre principal. D’ailleurs, les explications données par les instances après coup semblent ubuesques : les arbitres du camion VAR auraient bénéficié d’images non diffusées.
Si les décisions s’équilibrent sur une saison, l’OM est alors en déficit de son côté
Malgré la supériorité numérique et une équipe qui aurait dû être capable de gagner ce match face à Metz au-delà des décisions de l’arbitre, il y a une récurrence dans la volonté d’accentuer ce qui est contre l’OM et à l’inverse de minimiser ce qui pourrait être à l’avantage de l’OM. Notamment par l’intervention beaucoup trop récurrente de la VAR, même quand les arbitres ont un premier avis différent. Et en plus, par des moyens qui seraient donc uniquement accessibles par les arbitres.
Face à Nantes, lors de la 4e journée de Ligue 1, Marseille a de nouveau laissé filer deux points dans un contexte similaire. En supériorité numérique, les Olympiens n’ont pas réussi à plier un match pourtant à leur portée mais avec encore une fois une décision litigieuse en leur défaveur. Ismaila Sarr aurait pu bénéficier d’un penalty alors qu’il a été déséquilibré dans la surface de réparation, après avoir touché le ballon en premier. La différence était faite grâce à sa vitesse et le corps du joueur marseillais était en avance mais dans une situation similaire à Guendouzi face au Pana l’arbitre n’a pas sifflé de penalty pour l’OM.
Ces décisions rendent le début de saison de l’OM compliqué vis-à-vis de l’arbitrage, avec une question qui peut être posée : « L’OM est-il défavorisé par l’arbitrage ? ». Si la réponse est oui, alors quelle en serait la raison ? Interrogé, un journaliste proche du club et de la direction esquisse une réponse : « Le propriétaire, Frank McCourt, n’a pas les faveurs des instances pour le moment, lui qui demande une somme pharaonique pour vendre le club à des propriétaires plus fortunés. La Ligue voudrait un concurrent financier plus solide au PSG pour rendre le championnat plus compétitif et donc plus cher notamment pour les diffuseurs. Cela joue certainement sur l’arbitrage subi par l’OM. ».
En attendant d’éventuels mercatos à 400 millions d’euros sur deux mois, l’OM doit donc composer avec un environnement compliqué, mais être plus fort que celui-ci pour atteindre son objectif de Ligue des Champions.