L’OM s’est qualifié en demi-finale après sa victoire contre Benfica au Vélodrome (1-0). Les hommes de Jean-Louis Gasset ont eu toutes les peines du monde à renverser le club lisboète. Il a fallu attendre une fin de match de folie, et une séance de tirs aux buts, pour voir les Olympiens triompher (4-2 TAB). Retour sur ce match d’anthologie.
Une soirée mémorable
Complètement fou. Une soirée qui restera dans les têtes de chaque personne présente au stade ou devant sa télévision. Une nouvelle soirée européenne où l’OM a fait rêver tout un peuple, dans un Vélodrome chauffé à blanc par plus de 63 000 personnes.
Les hommes de Jean-Louis Gasset sont entrés dans leur antre vers 20h15 pour le classique échauffement d’avant-match. Comme lors de chaque grande soirée, le Vélodrome est déjà rempli de monde une heure et demie avant le coup d’envoi. Une atmosphère particulière se fait ressentir, celle d’un match retour de quart de finale de Ligue Europa.
Les Marseillais entrent dans leur match de la bonne façon. Conquérants, ils donnent tout pour étouffer Benfica. Une nette domination qui n’est pas traduite en occasions. Les Olympiens mettent du temps avant de se montrer dangereux. Pour preuve, en première mi-temps, les Marseillais n’ont qu’une seule occasion franche, une frappe d’Iliman Ndiaye (8e) bien stoppée par Anatolïi Trubin sur sa ligne. Il faut en faire plus, insister sur les cages du portier lisboète, aller chercher ce but libérateur. Tout simplement.
A l’heure de jeu, les Olympiens sont toujours éliminés. Les coéquipiers de Léo Balerdi, auteur d’un match de patron, n’arrivent pas à trouver la faille. C’est alors que Jean-Louis Gasset décide d’effectuer un double changement : Luis Henrique remplace Azzedine Ounahi et Faris Moumbagna entre à la place de Emran Soglo. Des changements offensifs pour dynamiser le jeu, l’OM doit marquer.
C’est là que le match s’emballe. Les occasions s’enchaînent côté marseillais. En vain. Les Olympiens n’arrivent pas à trouver le chemin des filets à cause d’un Anatolïi Trubin impérial. Le gardien ukrainien écœure l’attaque olympienne, d’abord sur une frappe d’Amine Harit (60e), puis sur une magnifique action marseillaise conclue par Geoffrey Kondogbia (70e).
Il a fallu attendre la 79e minute de jeu pour trouver le sauveur de cette soirée mémorable. Un héros improbable en la personne de Faris Moumbagna. Sur un superbe centre de Pierre-Emerick Aubameyang, l’international camerounais délivre le Vélodrome d’une tête qui passe entre les jambes de Trubin. Coaching gagnant. Une libération pour tout un peuple, pour toute une ville. Un but qui ranime les espoirs dans tous les cœurs des supporters marseillais.
1-0, les Olympiens continuent de pousser mais semblent bien fatigués. Pau Lopez sauve les siens d’une égalisation en fin de match. C’est bien en prolongations que l’OM jouera son destin.
Pau Lopez, héros du soir
La qualification n’est pas encore en poche. Il faut encore finir le travail en prolongations ou, au pire, aux tirs au but, si souvent synonyme de défaite pour les Marseillais. Un autre match commence, deux périodes de 15 minutes pour écrire l’histoire du club olympien.
Les Marseillais, bousculés en fin de rencontre, notamment par un Ángel Di María retrouvé, ont tout à perdre dans ces prolongations. Le réveil portugais laissait imaginer le pire. Mais il n’en a rien été. Heureusement pour l’OM, Benfica n’a plus de jus non plus. À l’image de cette rencontre exigeante en efforts, le patron du milieu de terrain marseillais, Jordan Veretout, finit au sol couvert de crampes.
Fin des 120 minutes de jeu, c’est donc dans une terrible séance de tirs au but que les deux formations vont se départager. Déjà privé de son tireur de coup de pied arrêté, l’OM doit en plus faire face à une série noire lors des penaltys. Les Marseillais restent sur trois échecs, contre Rennes, le Panathinaïkos, et la terrible désillusion contre Annecy.
Tout un stade derrière un seul homme, Pau Lopez. Le portier marseillais, auteur d’un énorme match jusqu’à présent, notamment avec un double arrêt décisif à la 75e minute de jeu, doit encore une fois porter l’OM dans cette rencontre. Première tentative pour le Benfica, Ángel Di María s’élance. La frappe de l’Argentin s’écrase sur le poteau, et le Vélodrome explose. Derrière, les hommes de Jean-Louis Gasset ne loupent rien. Correa, Kondogbia, Balerdi, tous transforment leur penalty.
Le gardien marseillais est tout proche de sortir les deux suivants, mais il faut attendre le quatrième tireur lisboète. Antonio Silva place son tir côté gauche du but, mais Pau Lopez jaillit pour réaliser l’arrêt décisif. C’est maintenant à Luis Henrique de finir le travail. Le jeune Brésilien, revenu cet hiver à Marseille, peut faire chavirer tout un stade. Il s’élance et place parfaitement sa frappe dans le petit filet. Victoire de l’OM. Marseille est en demi-finale de la Ligue Europa.
« Je suis heureux, fier des joueurs, fier de l’état d’esprit, fier du public, fier de Marseille. On a été au bout de la nuit, au bout du suspense et on voit des gens heureux. On est heureux avec eux. Cela embellit obligatoirement la fin de saison. On est demi-finalistes de Coupe d’Europe en ayant éliminé trois clubs titrés. C’est une épopée. Une saison se juge à la fin et on veut aller le plus loin possible. On rêve de tout. On rêve de ces soirées, c’est une compétition qui nous va bien. »
– Jean-Louis Gasset en conférence d’après match
Les hommes de Jean-Louis Gasset n’ont pas été impériaux jeudi soir, mais ils ont le mérite d’avoir tout donné pendant les 120 minutes de jeu. Les Marseillais ont été récompensés par cette magnifique qualification en demi-finale. L’OM jouera contre l’Atalanta le 2 mai prochain au Vélodrome, puis une semaine plus tard en Italie.
L’OM va disputer sa 8e demi-finale de Coupe d’Europe, la quatrième en Ligue Europa. Les Marseillais vont-ils accéder à une autre finale européenne ? Réponse dans deux semaines.