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PROCHAINS MATCHS

[Bilan de saison] Les quatre entraîneurs de l’OM passés au crible

La saison 2023-2024 de l’OM a vu quatre entraîneurs se succéder sur le banc. De Marcelino à Jean-Louis Gasset, en passant par « Pancho » Abardonado et Gennaro Gattuso, rien n’aura été simple. Bilan et comparaisons des coachs olympiens.

Dix mois, quatre entraîneurs. Cette saison, l’OM a malheureusement perpétué sa fâcheuse tradition. Celle d’être une lessiveuse à coachs, la plus importante en Ligue 1. Avant l’arrivée promise de Roberto De Zerbi, 30 techniciens (intérimaires compris) ont goûté au banc marseillais depuis le début du XXIème siècle. Soit plus d’un par saison. Un chiffre éloquent qui illustre la difficulté (l’impossibilité ?) de s’inscrire sur la durée à Marseille, liée à une instabilité en coulisses et une pression extrême de résultats. Lors de l’exercice 2023/2024, ce sont donc Marcelino, « Pancho » Abardonado, Gennaro Gattuso et enfin Jean-Louis Gasset qui ont dirigé l’équipe chacun leur tour. Peuple Olympien dresse un bilan tout en comparaisons, pour éviter de s’étendre en longueur sur les galères des uns et des autres.

La Ligue 1 : avantage… Marcelino

Si l’on compare d’abord les résultats bruts en championnat, Marcelino ressort en tête des statistiques, devant Gasset. Le pompier de service Abardonado, qui a dirigé seulement la claque reçue à Paris (0-4), n’entre pas dans ce débat. Avec une moyenne d’1,8 point/match, Marcelino peut se targuer d’être rester invaincu avec l’OM en Ligue 1. Evidemment, nous ne sommes pas amnésiques, les cinq matchs sous la houlette du coach espagnol ne furent pas franchement réussis. Les deux nuls concédés en supériorité numérique à Metz (2-2) et Nantes (1-1) font d’ailleurs tâche pour l’actuel entraîneur de Villarreal, dont le bilan est réhaussé par le faible échantillon de rencontres disputées.

Marcelino et Jacques Abardonado

Toutefois, à partir du mois d’octobre, son successeur Gattuso n’a pas redressé la barre. Pire, l’entraîneur italien n’a jamais trouvé la bonne formule jusqu’à son éviction, malgré une période plus intéressante en novembre/décembre. Il termine avec des chiffres – et un rendu collectif – catastrophiques, laissant l’OM à la 9ème place au soir de la débâcle à Brest (0-1), le 18 février. La mission suivante de Gasset pour terminer l’exercice s’annonçait périlleuse. Et le technicien français a échoué lui aussi, de ses propres aveux, puisque les Olympiens ont laissé échapper une qualification européenne avec une 8ème place à l’arrivée. Le job de 100 jours du duo Gasset-Printant avait commencé par trois succès (Montpellier, Clermont, Nantes) avant un sprint final mal négocié. Satanée défaite à Reims (0-1) lors de la 32ème journée…

Marcelino en Ligue 1 : 9 points en 5 matchs (1,8 de moyenne), 2 victoires et 3 matchs nuls

Gattuso en Ligue 1 : 21 points en 16 matchs (1,31 de moyenne), 5 victoires, 6 nuls et 5 défaites

Gasset en Ligue 1 : 20 points en 12 matchs (1,66 de moyenne), 6 victoires, 2 nuls et 4 défaites

La Coupe d’Europe : avantage Gasset

C’est l’éclarcie de cette saison bien morose : la Coupe d’Europe. Une parenthèse enchantée qui avait pourtant débuté par un cauchemar : la cruelle élimination aux tirs aux but face au Panathinaïkos lors du 3ème tour préliminaire de Ligue des Champions. Un échec cuisant, annonciateur des déboires suivants, qui discrédite forcément Marcelino, dont l’aventure marseillaise ne pouvait pas plus mal démarrer. La suite fut la participation à la Ligue Europa, entamée avec l’intérim spectaculaire de « Pancho » Abardonado sur la pelouse de l’Ajax Amsterdam (3-3). Rendons ensuite à Gennaro ce qui appartient à Gennaro. Sans proposer un football emballant, l’OM du « Ringhio » a néanmoins offert un visage compétitif (trois victoires, deux nuls, une défaite) dans une « poule de la mort » face à Brighton, l’AEK Athènes et l’Ajax.

Cette réussite a propulsé les Olympiens jusqu’à Hambourg, lieu du 16ème de finale aller contre le Shakhtar Donetsk (2-2). Une rencontre frustrante qui agacera Gattuso, dont les valises étaient faites quatre jours plus tard…. Le récit nous amène naturellement à l’arrivée de Gasset, qui n’a eu de cesse de vanter « l’émotion et le magique » du stade Vélodrome. Le parcours jusqu’en demi-finale de C3 restera associé à l’entraîneur de 70 ans. Donestk au retour, Villarreal, Benfica et enfin l’Atalanta, vous connaissez l’histoire. Une histoire qui retiendra Gasset et sa casquette même si les fondations furent posées par Gattuso.

Gennaro Gattuso

La Coupe de France : désavantage Gattuso

Un court succès face à Thionville (1-0), pensionnaire de National 3, puis une élimination aux tirs au but dès les 16èmes de finale sur la pelouse du Stade Rennais (1-1, 8-9). La parcours raté de l’OM en Coupe de France se résume à ces deux rencontres de janvier jouées, il est vrai, avec de nombreux absents (blessures + départs à la CAN). Une tâche supplémentaire dans le bilan médiocre de Gattuso. Pas besoin d’en dire plus.

Le jeu : le jeu ? Quel jeu ?

Oubliez les résultats et les statistiques, parlons football et plaisir. On vous l’accorde, ce n’est pas simple au regard des prestations fournies par l’OM de début août 2023 à mi-mai 2024. Alors, au petit jeu des comparaisons, quel entraîneur marseillais s’en sort le mieux ? Une fois encore, on exclut d’office Abardonado qui ne pèse pas assez lourd dans la saison. Il reste trois choix, si tant est qu’il faille en faire un. Car Marcelino, Gattuso puis Gasset ont tous les trois navigué à vue sur le plan tactique, sans continuité dans le jeu et les compositions d’équipes.

L’Espagnol a bien tenté d’installer son 4-4-2 fétiche mais le style plutôt attentiste de l’équipe, conjugué à un manque d’efficacité, ne collait pas aux attentes des supporters. 3-5-2, 4-3-3 ou 4-2-3-1, l’Italien est lui tombé dans un flou total et le « mode commando » demandé à son arrivée n’a pas duré longtemps. Enfin, le Français a davantage insisté sur l’état d’esprit et les efforts individuels à fournir plutôt que sur un schéma de jeu défini, en raison notamment d’un manque de temps. Cette recette a fonctionné lors des matchs européens à domicile mais les limites collectives de l’OM ont éclaté au grand jour en Ligue 1 et particulièrement à l’extérieur. Vous l’aurez compris, difficile voire impossible de trancher ce débat à nos yeux. Match (vraiment) nul, balle au centre !

Jean-Louis Gasset

Les souvenirs : avantage Gasset

Résultats et jeu pénibles, la saison achevée n’aura pas répondu aux grosses attentes de l’été dernier. Resteront néanmoins quelques souvenirs liés surtout au beau parcours en Ligue Europa. Comme évoqué plus haut, les grandes soirées vécues au Vélodrome face à Villarreal, Benfica et l’Atalanta demeureront les points culminants des dix mois de compétition. Les supporters présents au stade ces jeudis-là, dans des ambiances uniques, s’en rappelleront pendant longtemps. Un bonheur éphèmère qui sera forcément associé à Pierre-Emerick Aubameyang, Léonardo Balerdi… et donc Jean-Louis Gasset, coach olympien au printemps.

On évoquait ici des souvenirs au sens positif du terme car, oui, les passages de Marcelino et Gattuso comportent aussi des moments marquants. Mais pour les mauvaises raisons. Réunion houleuse entre groupe de supporters et dirigeants, démission précoce, scénarios de matchs rocambolesques voire grotesques, impuissance sur le bord de touche et devant les médias…

En une saison, l’OM a connu mille vies sous les ordres de quatre techniciens qui seront passés par toutes les émotions. Pour rarement le meilleur et souvent le pire. Espérons désormais que le banc marseillais réussisse à un seul homme, un certain italien adulé par Pep Guardiola…

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