C’est par un piteux point du nul que les Olympiens marquent leur première au Vélodrome en 2020, contre Angers. Zéro, c’est le nombre de buts dans ce match, mais aussi le qualificatif qu’on pourrait utiliser pour décrire le spectacle proposé cet après-midi.
Les compositions
70% de possession… pour rien
Dire que l’OM a le pied sur le ballon dans cette première période serait un euphémisme. La possession marseillaise est supérieure à 70% sur les 45 premières minutes. Une statistique qui doit être largement nuancée par un nombre famélique de 3 frappes. Domination outrageuse, mais stérile.
Dans le jeu, les Olympiens se montrent assez maladroits. Radonjić tente de faire quelques différences en un contre un, sans succès. La première véritable occasion sera même angevine. Benedetto, revenu proposer des solutions sur une touche anodine, loupe sa déviation et offre à Thioub un ballon dans l’axe à 25 mètres des buts de Mandanda. L’ancien nîmois crochète une première fois, puis une deuxième, avant de tenter sa chance. La frappe passe tout près du cadre et jette un froid dans le Vélodrome.
Il faut presque attendre la demi-heure de jeu pour voir la première opportunité marseillaise. Rongier, superbement trouvé sur une ouverture de Ćaleta-Car, se troue en tentant une reprise en première intention. Il sera imité quelques minutes plus tard par Benedetto, qui manque de conviction mais signe la toute première frappe côté olympien (33′). Radonjić tente sa chance sur l’action d’après, sans plus de résultats.
Après un bref siège de la surface olympienne en toute fin de période par les Angevins, le trio Strootman, Benedetto, Radonjić se met en marche. Le Batave ouvre parfaitement pour un excellent contrôle du buteur olympien. Ce dernier trouve Radonjić par une passe non moins jolie. Le Serbe croise trop sa frappe. Une mi-temps somme toute très calme.
Trop peu de jeu, pas de folie, ni de but
Le second acte est une succession d’actions plus ennuyeuses les unes que les autres. Si l’on semblait repartir avec un peu plus d’envie, il a tout de même fallu attendre la 59ème minute pour voir une nouvelle étincelle de Radonjić. Après avoir enchaîné une belle série de crochets, le feu follet force un centre qui vient à la rencontre d’un Butelle très tranquille. Trop tranquille. À l’heure de jeu, aucune frappe cadrée n’est à signaler dans ce match.
Une statistique peut-être arrivée aux oreilles de Valentin Rongier, qui sollicite Benedetto pour un une-deux. La combinaison est belle, la frappe l’est moins et Butelle capte le ballon sans problème. On aurait aimé voir marquer l’ex-Nantais, tant pour son premier but sous les couleurs olympiennes que pour son envie de rendre hommage à un ancien coéquipier et ami, le regretté Emiliano Sala, disparu il y un an. Toutes les pensées sont néanmoins tournées vers lui ce week-end.
Cette frappe de Rongier sera la première cadrée de la partie (pour un total de deux). Tentant de remédier à cette inefficacité offensive, Villas-Boas fait rentrer Germain en lieu et place de Lopez, puis dix minutes plus tard, Khaoui pour Radonjić. L’international tunisien s’illustre d’entrée par une frappe, qui n’inquiétera toujours pas le portier angevin.
Les entrants Khaoui et Aké auront tenté…
Khaoui, encore lui, sera au départ d’un bon coup-franc, déposé sur la tête de Strootman. Trop décroisée pour un tir, mais avec trop peu de présence pour une belle déviation, le ballon file en sortie de but. 5 minutes avant le début du temps additionnel, la sortie de Mandanda devant Bahoken évite le pire.
Ils ont refusé le jeu.
Franck Sauzée a fait un bilan sévère mais logique côté angevin.
La fin de match ne sera pas plus prolifique, bien qu’un peu plus mouvementée. Villas-Boas tente un coup en faisant entrer Aké à la place de Sanson. En toute fin de temps réglementaire, Bobichon manque de peu le cadre sur une frappe puissante. Ce sera la dernière – et la seule – vraie opportunité pour les coéquipiers de Mangani.
Dans les arrêts de jeu, Marley Aké provoque et obtient un corner qui ne donnera rien. Marseillais et Angevins se partageront donc les points.
Très peu d’occasions franches, de frissons ou même tout simplement de jeu : la seconde mi-temps est une pâle copie de la première. Les hommes de Stéphane Moulin ont réussi leur coup, à savoir résister aux offensives marseillaises.
Le match auquel on s’attendait…
Le constat lucide de Mandanda après le match, au micro de Canal +
Deux points de perdus, mais pas de quoi s’alarmer
Malgré une seule unité de grapillée au classement et une nouvelle prestation qui frôle l’insipide en 2020, des motifs de satisfactions existent. Le premier de ces enseignements est que l’OM ne perd toujours pas, et même si ce n’est pas suffisant, c’est un fait. Plus important encore, la discipline a été exemplaire. Un seul carton concédé (par Amavi en fin de partie), ce qui veut dire une suspension évitée pour Ćaleta-Car, Álvaro et Strootman, tous trois en sursis avant le match. Sauf exclusion contre Bordeaux, le groupe à Bordeaux sera presque complet, en attendant Thauvin. Et puisqu’il était sur toutes les lèvres aujourd’hui, difficile de ne pas déplorer l’absence de Payet, dans une partie où il aurait pu apporter l’étincelle manquante. L’OM maintient une distance respectable de 5 points avec Rennes, qui a également été tenu en échec hier en terre niçoise.