Minot du club, Florian Chabrolle fait partie des plus prometteurs du centre de formation. Sous contrat professionnel depuis juin 2018, le jeune natif d’Ile-de-France enchaîne les saisons avec la réserve. Alors que le club compte maintenant sur ses jeunes pousses, peut-il espérer intégrer de manière durable le groupe professionnel ? Doit-il plier bagage ? La fin de saison approche et les questions se posent désormais…
Jeune talent francilien
Florian Chabrolle naît le 8 avril 1998 en banlieue parisienne, plus précisément à Montmorency (Val d’Oise). Il commence à taper dans le ballon du côté de Deuil-la-Barre sous les couleurs du FC Deuil Enghien, à l’école de foot. Il signe rapidement en pré-formation du côté de l’Entente Sannois Saint-Gratien, l’un des tout meilleurs clubs du département et de la région. A l’aise techniquement, il gravit rapidement les échelons et est performant dans ses catégories d’âge. Florian est également surclassé lors de ses années en moins de 15 ans. Il passe rapidement des U15 DSR (aujourd’hui R2) aux U17 nationaux du club val d’oisien, et c’est là qu’il est repéré par un recruteur olympien. Après des discussions et un essai concluant, il s’engage en 2014 chez les bleus et blancs.
« C’était mon meilleur joueur. Même si physiquement, il était encore un peu léger, il se distinguait par sa finesse technique. C’était un garçon gentil et agréable. Il pouvait aussi compter sur ses parents qui étaient présents sans être envahissants »
Arnaud Floresn, son ancien éducateur à l’Entente SSG (Source : Le Parisien)
S’affirmer à l’échelon supérieur
A l’OM, Florian doit s’habituer à côtoyer des partenaires d’un niveau supérieur. Intégrer un centre de formation, il en avait toujours rêvé. C’était dans un coin de sa tête. A Sannois, il s’est forgé, mais à Marseille, on l’aide à polir son jeu et cela lui permet de progresser beaucoup plus rapidement. Ensuite, le minot ne se cache plus, et prend le jeu à son compte. Il tape très rapidement à la porte de l’équipe réserve de l’OM (National 2) et continue de s’affirmer, de chercher à s’améliorer. Au final, Chabrolle foule les terrains du quatrième échelon national français pendant 5 saisons.
A la saison 2018-2019, il est au sommet de son art. Grâce à son travail, il devient un cadre de l’équipe et joue 25 matchs pour un total de 9 buts ! Une performance de qualité pour l’ancien francilien, qui évolue jusqu’à présent au milieu de terrain.
Quel profil pour Chabrolle ?
Florian Chabrolle est un milieu de terrain relayeur, plutôt à l’aise techniquement. Il est capable également d’évoluer sur un côté (droit ou gauche) ou derrière l’attaquant. Le jeune olympien est capable de faire jouer ses partenaires, qu’il trouve facilement sur des décalages bien sentis, ou de bons renversements de jeu. Il a aussi des facilités à combiner dans les petits espaces avec ses partenaires, et à garder le ballon lorsque l’équipe est dans le dur. Par moments, il fait aussi des différences de manière individuelle grâce à ses très bonnes qualités de dribble, l’un de ses meilleurs atouts. Devant le but, l’olympien a su devenir réellement efficace, notamment la saison passée où il a inscrit 9 buts avec la National 2.
Si l’on doit dégager des axes de progression, on peut noter que Florian doit tout d’abord apprendre à simplifier son jeu. Il lui arrive d’enchaîner de manière trop régulière ses prises de balle par des dribbles, alors que le jeu ne le demande pas spécialement, voire pas du tout. Aussi, il regarde parfois ses coéquipiers jouer, et doit donc gagner en volume de jeu pour espérer tenir le rythme aux échelons supérieurs.
Une intégration difficile chez les pros
C’est au début de l’été 2018 que les dirigeants de l’Olympique de Marseille décident d’offrir le premier contrat professionnel au néo vingtenaire. Il signe pour un bail d’un an, bail qui a été prolongé l’été suivant jusqu’à l’été 2021. Après 27 minutes disputées en Ligue Europa en 2018-2019, le nouveau coach André Villas-Boas l’intègre dans le groupe pro pour la pré-saison 2019-2020.
C’est le moment pour Florian de montrer ses qualités pour lancer sa carrière olympienne. Et malgré des performances plus qu’honorables lors de la tournée estivale, il ne s’est contenté que d’une seule petite entrée en Ligue 1, soit 17 minutes de jeu au total. Le numéro 29 olympien est très régulièrement appelé dans le groupe, mais n’a, au final, presque pas de temps de jeu. Difficile de progresser dans ces conditions…
Mais en réalité, plusieurs raisons peuvent l’expliquer. Tout d’abord, le club a décidé de recruter en septembre l’ancien Nantais Valentin Rongier. Ce dernier s’est réellement imposé au milieu de terrain en compagnie de Morgan Sanson et de Boubacar Kamara dans le 4-3-3 préférentiel du technicien portugais. Et au final, Chabrolle se retrouve avec du beau monde devant lui dans la hiérarchie. On retrouve l’autre minot Maxime Lopez, ainsi que le néerlandais Kevin Strootman, relégués tous deux sur le banc…
Quelles conclusions en tirer ?
Aujourd’hui plus que jamais, Marseille doit miser sur sa jeunesse. Miser sur sa formation, des éducateurs d’excellence et un bon encadrement pour former les pépites de demain. Économiquement, l’OM ne peut se permettre de négliger sa formation. Et le cas de Chabrolle est loin d’être un cas isolé.
Pour ce dernier, la meilleure solution aurait été un prêt en Ligue 2 ou en National 1, pour engranger de l’expérience et sortir de sa zone de confort… Mais même si des discussions avaient été engagées avec l’AS Nancy-Lorraine, ça ne s’est pas finalement pas fait. Nancy n’a pas souhaité donner suite à son intérêt. Il se contente donc de quelques rares minutes avec l’équipe première, et de l’équipe réserve, où il a fait le tour depuis quelques saisons déjà.
Mais le problème majeur, c’est que Chabrolle ne progresse plus. Cette saison, il donne l’impression de stagner et ses sorties avec la réserve sont plutôt quelconques. Il ne semble pas être à un niveau supérieur à celui de ses partenaires. Il devient même irrégulier : capable d’excellents matchs, notamment face à Fréjus en octobre dernier (1-1) où il inscrit un but important, comme de sombrer littéralement, à l’image de son match catastrophique face à Saint-Priest où l’équipe s’est inclinée 5 à 1.
Déception de ne pas évoluer avec ses partenaires de l’équipe première avec qui il s’entraîne chaque semaine ? Régression, ou simple passage à vide ? Rien n’est moins sûr… Mais il doit se ressaisir, car à un an de la fin de son contrat, Florian Chabrolle doit être à la hauteur des espoirs placés en lui. Et il devra certainement trouver du temps de jeu ailleurs en prêt, redoubler d’efforts et surtout briller s’il veut espérer avoir un avenir en bleu et blanc.