Une capacité de 67 000 places, une architecture sublime accompagnée d’une résonance à en devenir sourd et des installations totalement modernisées… le tout dans la seconde ville de France. Alors, pourquoi ce stade si mythique n’a encore jamais accueilli de finale (toutes compétitions confondues) en 83 ans d’existence ?
Propriété de la mairie
Depuis son inauguration en 1937, l’enceinte du boulevard Michelet appartient à la mairie de Marseille. Les responsables de cette dernière la considèrent comme l’un de ses rares bijoux invendables !
Bien que la société Arema ait été gestionnaire exclusif du stade pendant plus de 3 ans (l’OM lui ayant succédé depuis), la totalité des grandes décisions revient sur le bureau du maire ! Des maires qui n’ont pourtant jamais hésité, par le passé, à organiser de grands événements mondiaux ou nationaux. Mais jamais de finale… Histoire identique pour les trois précédentes coupes de la ligue, qui se sont passées, pour leurs finales, de la plus grande arène du championnat de France. Logique, puisqu’aucune candidature phocéenne n’avait été présentée à LFP.
Une question de sécurité ?
Et si on tenait le coupable ? Car oui, la sécurité est bien la première des raisons pour laquelle aucune candidature marseillaise n’est envoyée aux instances.
En effet, comment gérer une éventuelle finale de Champions League au Vélodrome avec le PSG parmi les finalistes ? Ou bien une finale d’Europa League avec Lyon ? Comment gérer les nombreuses bagarres qui auraient lieu en amont de la rencontre dans les rues du centre-ville ?
Mais le risque ne vaut-il pas le coup d’être tenté ? À titre de comparaison, St Étienne a présenté sa candidature afin que Geoffroy Guichard accueille la finale de l’UEL 2023. Compétition dans laquelle Lyon a figuré plusieurs fois ces dernières saisons !
Le Vél peut-il vraiment accueillir une finale européenne ?
Pour faire simple, tous les stades d’Europe sont catégorisés, d’une échelle allant de 1 à 4.
La catégorie n°4 correspond aux plus grandes enceintes qui sont également les plus accessibles, au public ou aux diffuseurs. Ce sont en effet les grandes règles d’attribution: une capacité d’accueil assez importante, des conditions de sécurité optimales et une diffusion sur les écrans télé parfaite. Le choix d’une catégorie repose sur plusieurs critères tels que l’aire de jeu (105m x 68m) notamment, mais aussi les vestiaires d’une surface minimum de 20 m2, un tourniquet à l’entrée du public (un tourniquet pour 660 sièges) ainsi qu’un système de lecture électronique des billets.
L’Orange Vélodrome valide la plupart de ces critères, il peut donc candidater pour une des deux finales européennes !
Un stade habitué aux grands événements
Si candidature il y a, l’UEFA se basera entre autres sur l’expérience de la ville et du stade à accueillir ce type d’événement, et ils ne seront pas déçus :
Deux Coupes du monde de football (1938 / 1998), une de Rugby (2007), trois Championnats d’Europe de football (1960 / 1984 / 2016), une avant-dernière étape de Tour de France (2017), de nombreux matches internationaux ainsi qu’une multitude de grands shows artistiques et politiques (Johnny Hallyday, Soprano, Muse, Céline Dion etc)…
Qui ne rêverait pas d’une finale de Ligue des champions dans le plus beau stade d’Europe ? Qui ne rêverait pas d’une affiche FC Barcelone – Liverpool devant un virage nord rempli de drapeaux catalans? Accompagné d’un virage sud chantant d’une seule voix le fameux « you’re never walk alone », si cher aux supporters Reds ?
Quoiqu’il en soit, ne perdons pas espoir. En effet, au vu des changements politiques que va connaître la ville de Marseille, la donne pourrait éventuellement changer dans les mois ou années à venir.
