Depuis toujours les supporters olympiens ainsi que les joueurs et les entraineurs ont pour habitude de se plaindre de l’arbitrage français. À raison ou à tort, ces plaintes sont régulières et résultent d’un débat qui n’est pas près de se terminer. Avec les réseaux sociaux, les polémiques prennent toujours plus d’ampleur, ce qui n’arrange rien. Les polémiques résultent certainement de beaucoup de problèmes profonds de l’arbitrage français, mais également d’une mauvaise compréhension des règles. L’arbitrage est donc visé régulièrement lorsqu’il y a une défaite marseillaise et les décisions litigieuses ne font que de s’accumuler. L’arrivée récente de l’arbitrage vidéo n’a rien arrangé au débat, et les mauvaises décisions sont encore plus critiquées. La vraie question est maintenant de savoir si l’OM est désavantagé, avantagé ou si au contraire le club est arbitré justement dans le championnat de France.
Quelques statistiques
Tout d’abord appuyons-nous sur quelques statistiques. Lors de la saison dernière en 2020-2021, l’Olympique de Marseille est le club ayant reçu le plus de carton jaune en ligue 1, et de très loin. Le club phocéen a été sanctionné de 92 cartons jaunes lors de cette saison, l’équipe la plus proche étant le FC Metz avec 80 cartons jaunes. En moyenne la saison dernière l’OM recevait 2,4 cartons jaunes par match. Une grande différence donc. Pour les cartons rouges, seul les Lyonnais en ont encaissé plus la saison dernière. 10 cartons rouges en leur défaveur contre 9 pour les Marseillais.
En ce qui concerne les penaltys, toujours la saison dernière, l’OM s’est vu accorder 7 tirs au but. Un chiffre dans la moyenne du championnat de France. En revanche seulement 3 penaltys ont été sifflés contre l’OM ( déjà deux l’ont été cette saison ). Seul le PSG et Lille font mieux avec deux penaltys encaissés. Des chiffres qui sont donc très mauvais au niveau des cartons. Selon le club 23% des fautes ont été sanctionnées d’un carton jaune ce qui est très élevé. Ces chiffres paraissent donc très sévères mais ne sont pas inexplicables. En s’appuyant sur des situations récentes qui ont fait polémiques, nous vous proposons d’éclaircir des situations litigieuses.
Situations
Nîmes-OM 2018-2019
Première situation Nîmes-OM 2018-2019. Le 19 aout 2018 l’Olympique de Marseille s’incline aux Costières face aux Nîmois 3-1. Un match clairement raté de la part des Olympiens, qui s’inclinent logiquement. Mais a la fin du match ce n’est pas ce qui ressort. En effet, à la 37eme minute de jeu Dimitri Payet tire un coup franc dans la surface adverse et Valère germain s’écroule. Les Marseillais réclament un penalty mais l’arbitre laisse jouer. Une fois la balle sortie en touche Benoit Bastien ne prend même pas la peine d’aller voir la vidéo estimant que les deux joueurs se sont accrochés mutuellement.
Mais la réalité est totalement différente. En effet Valère germain est accroché dans la surface. Selon les lois du football la loi 11 stipule que « tenir un adversaire » doit être sanctionné d’un coup franc direct, ou d’un penalty. Dans notre situation, l’arbitre a donc fait une erreur, ce qui peut arriver mais le problème n’est pas vraiment là. L’arbitre a été appelé par ses assistants vidéo, mais a tout de suite déclaré qu’il n’y avait pas faute sans même laisser le temps a ses assistants de lui expliquer la situation. Un incident très regrettable et une erreur très claire contre les Marseillais qui aurait pu leur permettre d’égaliser et de relancer le match.
Clermont-OM 2021-2022
Nouvelle situation, et cette fois-si bien plus récente. Celle de la main de Léo Balerdi dans le match Clermont-OM le 31 octobre 2021. Lors de ce match de la 12eme journée de Ligue 1, les Marseillais se rendent chez le promu clermontois avec pour objectif de reprendre sa place sur le podium. Après une ouverture du score de Cengiz Ünder dès la 25eme minute de jeu, le match continu sans accro. Les Marseillais poussent mais ne marquent pas. Sauf qu’à la 90e minute de jeu sur une action clermontoise, Léo Balerdi se rend coupable d’une main dans la surface. La situation rend fou les Clermontois, qui réclament évidemment penalty, mais l’arbitre ne siffle pas. Pourquoi ?
En réalité dans cette situation le ballon est premièrement dégagé du pied, mais le joueur manque son dégagement et va ensuite sur sa main. Une faute qui aurait pu être sanctionnée et qui l’était systématiquement jusqu’à la saison dernière. Or depuis cette saison, la loi 12, qui régit les fautes dans le football, stipule que « tout contact entre le ballon et le bras ou la main d’un joueur ne constitue pas nécessairement une infraction ». C’est donc à l’arbitre de juger si la situation est une faute ou non. Que la main ait été sifflée ou non il n’y aurait pas pu avoir de contestation car c’est une décision uniquement personnelle.
OL-OM 2020-2021
Parlons désormais d’un choc du championnat de France, « l’Olympico » du 4 octobre 2020. Les Lyonnais reçoivent un club marseillais qui a soif de victoire dans un stade encore malheureusement vide. Le match démarre fort et Dimitri Payet ouvre le score par une magnifique frappe à la 16eme minute de jeu. L’OM est à la fête, mais 3 minutes plus tard, ce même Dimitri Payet est expulsé suite a une grosse semelle sur Léo Dubois. L’arbitre donne d’abord un carton jaune et après analyse de la var change la couleur du carton. Une décision très contestée par les Marseillais sur le terrain et en dehors. Les réseaux sociaux crient au scandale, estimant que la faute n’était pas si grossière et surtout sans impact sur le jeu étant donné qu’elle a été faite a 40 mètres du but et collé a la ligne de touche.
Le joueur marseillais a donc été expulsé pour le motif : « commet une faute grossière ». Alors effectivement la faute ne parait pas très impressionnante, ni très importante. Mais il y a bien carton rouge. Les lois du foot sont très claires : tous les tacles ou semelles au-dessus de la cheville d’un joueur entraîne la sanction d’un carton rouge. Il y avait donc bien carton rouge pour Payet même si cela peut paraître sévère à première vue.
OM-Bordeaux 2021-2022
Pour cette dernière situation revenons à cette saison. OM Bordeaux, 2e journée de championnat le 15 août 2021. Alors que l’OM commence parfaitement ce match et mène 2-0 à la pause. Les Bordelais changent complètement de visage en seconde période et arrivent à égaliser. Le score est donc de 2-2 et à la 88e minute de jeu, Léo Balerdi est expulsé pour un tacle jugé trop dangereux juste devant la surface marseillaise. Encore une fois le peuple marseillais est en feu et crie à l’injustice.
Même si ce tacle n’est pas le plus violent, et que l’action n’était même pas une action qui peut être jugée comme prometteuse (passible d’un carton jaune), il y a bien rouge. Sur cette action, c’est la même règle que celle de Payet face à Lyon qui s’applique. L’arbitre n’hésite pas une seule seconde à sortir le rouge car il a clairement vu que le tacle du Marseillais était au niveau du tibia. Et comme on l’a dit précédemment, chaque tacle au-dessus de la cheville est sanctionné d’un rouge. Il n’y a donc pas de contestation possible et l’expulsion est totalement justifiée.
Conclusion
Si les Marseillais ont le sang chaud et réagissent très rapidement aux erreurs d’arbitrages, la plupart sont facilement justifiables lorsqu’on analyse plus précisément les faits. Même si certaines situations sont de réelles erreurs comme la première que nous avons vue, la majorité du temps l’arbitrage contre L’OM est cohérent. Il suffit de s’informer sur les lois du foot rédiger par l’IFAB, et notamment sur l’article 12 qui explique toutes les règles liés au fautes et sanctions. Quant aux cartons, il n’y a pas d’explications certaines sur la situation. Mais les deux idées les plus probables sont que soit l’OM est une équipe plus agressive que les autres et met trop d’engagement. Soit les arbitres sont susceptibles à la pressions générée par l’OM et sortent plus rapidement les cartons afin de calmer directement le jeu.
Quoi qu’il en soit les arbitres professionnels sont observés a chaque match et sont sanctionnés si leurs décisions venaient à devenir trop problématiques. Mais l’arbitrage français reste tout de même un sujet à débat, son niveau étant assez bas par rapport aux pays voisins. Ceci est traduit par le manque d’arbitres français dans les compétitions internationales comme l’Euro où seul Clément Turpin à participé (il a été écarté dès les 8emes de finale). Une réforme serait donc à prévoir pour améliorer ce gros point noir du paysage footballistique français.