Une préparation en demi-teinte ? Une saison 2020-2021 au goût d’inachevé ? Un numéro 9 trop tendre pour la Ligue des Champions ? Qu’importe, Darío Benedetto, fer de lance d’un OM revanchard, est à l’aube de la meilleure saison de sa carrière de footballeur. Voici le préambule d’un exercice qui restera dans les mémoires.
Une reprise en mode diesel
Pour Darío, la reprise s’est faite au petit trot. En 5 matchs, le buteur argentin a disputé seulement 238 minutes. La rotation avec Aké, voulue par Villas-Boas lors de cette préparation, a laissé à chacun d’entre eux une période pour se montrer, et ce, quasiment à chaque rencontre. Face à Nîmes, lors du dernier amical joué, le buteur che, handicapé par son tendon d’Achille, a vu sa sortie anticipée. Le coach olympien a cependant vite rassuré et cette alerte n’est aujourd’hui qu’un lointain souvenir.
Côté terrain, la pré-saison de Pipa laisse un goût d’inachevé. Certes, il n’a jamais eu l’occasion de se montrer pendant 90 minutes, mais il est resté très discret sur le rectangle vert. Auteur d’un tout petit but, il n’a pas vraiment convaincu. D’autant que ce dernier était celui du 5-1 contre Heimstetten et l’issue de la partie ne laissait alors guère de place au doute. Rien de bien impressionnant, donc. D’autre part, la tactique attentiste choisie par Villas-Boas conjuguée à la solidité du bloc adverse ont suffi à le rendre invisible contre le Bayern. Un match où il s’en est fallu de peu que son « concurrent » Marley Aké ne s’illustre en trompant le portier bavarois d’un lob de quarante mètres. Enfin, pour ne rien arranger, la bête noire des Gardois n’a pas pu récidiver aux Costières, faute d’occasions et gêné par son talon. Pour lui, cette préparation s’est donc avérée maigre en enseignements.
De la concurrence au menu
2023, horizon lointain
Venu à Marseille pour découvrir l’Europe et dans l’espoir de disputer la Ligue des Champions, ce n’est plus qu’une question de semaines pour que le rêve devienne réalité. Quoi qu’il en soit, sa situation contractuelle, et celle du club en général, rendent un éventuel transfert très peu plausible. Tant mieux, car Marseille n’a pas encore vu le grand Pipa.
Bien que le football soit plein de surprises, les chances sont infimes de voir Benedetto quitter Marseille cet été. Les yeux sont pourtant braqués sur le mercato, dans l’attente de la doublure promise. Avec peu de moyens, l’OM saura-t-il dénicher un nouveau talent crédible, pour titiller la place de titulaire. Pour le moment, et en dépit de toute l’affection portée par les supporters à Marley Aké, sa seule concurrence ne suffira pas. Sans oublier la Ligue des Champions, qui demandera une profondeur d’effectif suffisante. Et pour cela, la pointe de l’attaque ne doit pas déroger à la règle.
Peut-on enfin rêver de deux vrais buteurs ?
L’OM en a vu de toutes les couleurs ces dernières saisons dans la recherche de ce fameux numéro 9. Premier attaquant de pointe à apporter de réels espoirs depuis Bafé Gomis et la saison 2016-2017, un départ est hors de question. Cela concorde d’ailleurs avec la volonté farouche du club de se débarrasser du très décrié Valère Germain et d’un Kostas Mitroglou en perdition, pour qui les sarcasmes subis doivent passer l’envie d’honorer sa dernière année de contrat. Toujours est-il que personne à Marseille n’est actuellement en mesure de remettre en cause le statut de numéro un dont jouit l’ancien de Boca.
Personne… pour le moment. Si le jeune Marley Aké tient la corde comme doublure, celui-ci pourrait descendre dans la hiérarchie d’ici peu (ou faire des apparitions sur l’aile). En effet, Villas-Boas a été clair : il veut un autre buteur pour épauler Benedetto. Reste à voir qui sera l’heureux élu, en espérant qu’il arrive avant le 5 octobre prochain.
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Trop coûteuse, la piste Mbaye Niang (25 ans, Stade Rennais) semble avoir été abandonnée. À ce jour, l’OM n’a pas de quoi s’aligner sur les 20 millions réclamés par le club breton. Malgré les passes d’armes en interne entre l’international sénégalais et son entraîneur, l’avenir de Niang ne s’écrira probablement pas en cité phocéenne. Dernièrement, deux nouveaux noms sont (re)venus sur la table. Tout d’abord, celui du Rémois Boulaye Dia, déjà évoqué il y a quelques mois. Un Mexicain s’est ajouté à la liste, en la personne de José Juan Macías (20 ans). Inconnu au bataillon, le jeune buteur de Guadalajara pourrait être la surprise de l’été. Mais d’autres clubs européens seraient sur le coup.
Le nom de l’ancien toulousain Max-Alain Gradel a été évoqué. Pas vraiment une piste sérieuse pour un OM qui se veut compétitif et fuit les salaires de sénateurs. Sans surprise, Franck McCourt en personne avait balayé l’idée d’un revers de main. L’Ivoirien a quant à lui trouvé un point de chute du côté de Sivasspor, en Turquie.
Des objectifs forcément élevés
Cela faisait des lustres que tout Marseille attendait son buteur, son renard des surfaces. Un tueur dans les six mètres, Pipa sait en être un. Un attaquant qui crée du mouvement, du jeu, aussi. Il ne manque qu’une chose à Darío pour passer un vrai cap : des buts, des buts et encore des buts. Ses 11 réalisations de l’an dernier ont à peine permis d’entrevoir de belles promesses, mais l’appellent à faire trembler les filets toujours plus souvent.
Avec la Ligue des Champions viennent les grands matchs et l’occasion de briller. Désormais, se profile à l’horizon le firmament d’une carrière qui n’a jamais été aussi proche. Des buts en cascades, décisifs, voilà ce qui doit animer l’esprit d’un artilleur froid et létal, celui de Darío. Concurrence ou pas, Benedetto doit prouver qu’il est l’homme qu’il faut à cet OM affamé de succès européens.