Arrivé l’été dernier à Marseille, André Villas-Boas a réalisé une très bonne saison avec l’OM, tout comme Marcelo Bielsa avant lui. Deux entraîneurs étrangers qui ont fait l’unanimité auprès des supporters. Voici un comparatif de ces deux saisons inoubliables.
Des saisons assez similaires
Les deux saisons ont quelques points en communs. En 2014, les Marseillais avaient à cœur de réaliser un meilleur parcours en championnat que le précédent où ils avaient terminé à la 6ème place. De la même manière, cette année, les joueurs tenaient à se racheter après une saison chaotique sous les ordres de Rudi Garcia. Les deux coachs, privés de coupe d’Europe, ont également lancé des jeunes du centre de formation. Sparagna, Aloé et Andonian ont joué quelques matchs avec l’Argentin. Aké, Perrin ou même Lihadji ont fait de même avec Villas Boas. Les deux ont également réussi à accomplir de belles choses avec un effectif très réduit et un budget restreint.
En outre, Bielsa était le chouchou des supporters, son homologue portugais, quant à lui, fait de nos jours l’unanimité dans le vestiaire olympien, ce qui n’était pas forcément le cas d' »El Loco » puisque plusieurs joueurs se sont plaints de la charge de travail trop importante notamment, comme Romain Alessandrini par exemple. Quelques tensions étaient d’ailleurs apparues au sein de l’effectif marseillais tout au long de la saison.
Des schémas de jeu différents :
En revanche, la tactique de jeu mise en place par Bielsa et Villas-Boas est très différente. Le premier privilégiait toujours le même schéma très exigeant pour les joueurs qui ont fini par se lasser. Cette lassitude s’est caractérisée par des résultats en dents de scie sur la fin de saison après un départ en boulet de canon. Évoluant souvent en 3-3-3-1, le jeu de nos olympiens à cette époque là était tout simplement flamboyant, une régalade pour les supporters à chaque match. Capables de mettre en difficulté le PSG sur un match, la Ligue 1 fût éblouie par le pressing et les attaques incessantes des joueurs phocéens. Mais ces efforts à répétition ainsi que plusieurs erreurs d’arbitrage ont coûté le podium aux Marseillais.
Villas Boas lui, adopte un plan de jeu beaucoup plus souple. Tout est dans l’adaptation. Le football pratiqué par les olympiens est variable en fonction de l’adversaire. Ce schéma tactique bien moins éprouvant pour les joueurs a eu le mérite de tenir sur la longueur puisque l’OM a conservé sa place sur le podium acquise lors de la 10eme journée jusqu’à l’arrêt du championnat. A l’inverse de Bielsa, AVB lui a su modifier son style de jeu selon la fatigue et l’adversaire. Jouant principalement en 4-3-3, ce dispositif peut bien évidemment évoluer en cours de partie en fonction du score
Un point sur les stats :
Sous les ordres de Bielsa, l’OM a glané 69 points, soit une moyenne de 1,82 points/match. Avec Villas Boas, les Marseillais ont remporté 56 points en 28 journées. Soit une moyenne de 2 points par match. En revanche, la moyenne de buts marqués et concédés est supérieure lors de la saison de Bielsa : 2 buts marqués et 1,10 encaissés par match contre 1,46 buts marqués et 1,04 concédés pour AVB. Autre point intéressant à regarder : les séries de victoires. Il y a 5 ans, les phocéens avait remporté 8 matchs consécutifs en Ligue 1 dès le début de saison. Cette belle série leur avait offert la place de leader du championnat jusqu’à la trêve hivernale. Cette saison, ils ont enchaîné 16 matchs sans défaite toutes compétitions confondues dont 13 victoires. Soit une série d’invincibilité allant de début novembre jusqu’à la mi-février.
Après une saison, Villas Boas a réussi à ramener l’OM en LDC, ce que Bielsa n’a pas su faire. Mais il serait toutefois inutile de se demander qui est le meilleur des deux. Ils ont chacun connu un parcours différent avec des contextes peu similaires, mais ils ont tout deux réussi à conquérir le cœur des supporters. Ceux qui privilégient le beau jeu et les émotions préféreront Bielsa, tandis que ceux pour qui seul le résultat compte auront plus d’estime pour Villas-Boas. En tout cas, il ne fait aucun doute que ces deux coachs marqueront à jamais l’histoire de l’Olympique de Marseille.