Sous pression cette saison, Vitinha ne répond pas (encore) à toutes les attentes. Très généreux mais très brouillon, le Portugais interroge.
Voilà un cas qui divise la communauté marseillaise. Depuis quasiment un an, Vitinha porte le maillot de l’OM et se retrouve au milieu de nombreux débats. Et sa première partie de saison ne va pas effacer les doutes, ni les encouragements pour les plus optimistes. Au moment de démarrer l’année 2024, l’attaquant portugais reste une énigme. Faut-il voir le verre à moitié plein ou à moitié vide à travers ses performances ? Ses limites sont-elles trop criantes ou au contraire doit-on lui laisser le temps d’exprimer son prétendu potentiel ?
Des prestations en demi-teinte
Jusqu’ici, toutes compétitions confondues, Vitinha a participé à 22 matchs (11 titularisations) pour quatre buts et une passe décisive. Tout avait bien commencé avec deux réalisations lors des deux premières journées de Ligue 1 en août, face à Reims puis Metz, avant une longue période de disette. La faute notamment au système de jeu à un attaquant de pointe, qui l’a condamné au banc, au profit de Pierre-Emerick Aubameyang. Mais lorsqu’il a eu sa chance, le Portugais a souvent rendu la même copie : de l’engagement, une mentalité irréprochable, du pressing mais aussi un déficit technique problématique et une participation au jeu limitée.
L’ancien du Sporting Braga, encore en recherche de confiance, doit en plus assumer le poids de son lourd transfert de 32 millions d’euros – le plus cher dans l’histoire de l’OM rappelons-le – qui lui met inévitablement la pression et conditionne les attentes des supporters. Auteur de quatre buts dans un style de pur finisseur, à l’affût dans les six mètres, Vitinha reste brouillon dans les autres zones du terrain et doit améliorer sa relation technique avec ses coéquipiers offensifs. Alors, que faire avec le joueur de 23 ans, investissement majeur de l’hiver dernier mais pas à l’abri d’un départ d’ici le 31 janvier ?
Un départ ou un potentiel affirmé ?
Selon La Provence, le numéro 9 ne sera pas retenu par la direction marseillaise si une belle offre de 20 millions d’euros (minimum) arrive sur la table lors de ce mercato hivernal. Comme l’ensemble de l’effectif phocéen, il n’est pas intransférable même si sa vente serait une surprise. D’autant que le mois qui arrive, sans les joueurs africains partis à la CAN, devrait lui offrir beaucoup de temps de jeu.
«Le foot n’est pas toujours facile. Garder le sourire ce n’est pas évident, mais il faut faire attention aussi à ne pas tomber au fond du trou. Il faut être bien sur le terrain, avec l’équipe à l’entrainement. Gattuso m’a dit ça, d’être heureux, de sourire mais pas un sourire forcé, un sourire de joie. J’aurai plus d’opportunité de marquer, d’avoir des passes décisives. Je sens ce bonheur au quotidien à l’entraînement.»
– Les confidences de Vitinha, le 8 décembre dernier, sur son moral en berne avant l’arrivée de Gennaro Gattuso.
Depuis plusieurs semaines, il a gagné une place à côté d’Aubameyang dans le 3-5-2 aligné par Gattuso. L’expérience et les déplacements du Gabonais l’aident à progresser pour, on l’espère, réaliser une deuxième partie de saison canon. Quand certains parlent déjà d’un “accident industriel”, d’autres croient encore aux qualités de Vitinha, heureux à Marseille et irréprochable dans l’état d’esprit. Toujours est-il que le Portugais doit mieux faire, aussi bien dans le jeu qu’au niveau des statistiques.
Engagé dans trois compétitions, l’OM ne pourra pas se reposer uniquement sur Aubameyang pour être décisif. À son numéro 9 de franchir un cap, s’il en a les moyens, pour séduire (enfin) tout le Vélodrome.
