Les trois coups de sifflet viennent de retentir, et cette fois-ci, c’est bien la fin du match. Au delà d’un vieux nul (1-1) arraché dans les dernières minutes à Metz, c’est surtout la fin d’une saison très mouvementée pour un Espagnol qui ne connaissait rien à l’OM il y a tout juste deux ans. Il s’appelle Álvaro, il a 31 ans et vient de vivre une saison qu’il n’oubliera pas d’aussitôt…
Le Covid pour commencer
On vous avez prévenu en haut ! On parle bien d’une saison mouvementée. Cette dernière débute donc par un mini cluster à la Commanderie qui touche plusieurs joueurs dont le numéro 3, Álvaro González. Il va donc rater la première journée du championnat contre Brest. Il assistera à la victoire de ses coéquipiers devant son téléviseur. À ce moment précis, il pensait probablement vivre le plus dur avant de retrouver les terrains. Mais tout cela était avant de croiser le chemin d’un certain Neymar…
Le cauchemar Neymar
Nous sommes le 13 septembre 2020 et l’OM se déplace au Parc des Princes pour tenter de décrocher une victoire tant attendue face à des Parisiens également victimes du Covid. Cela fait maintenant neuf ans que Marseille n’a plus gagné contre le PSG. S’il y a bien un moment pour briser cette terrible série, c’est maintenant. Et à la fin de cette rencontre, l’objectif marseillais sera bien atteint ! Les hommes de Villas-Boas s’imposent 0-1 avec un but de Thauvin, mais surtout une performance défensive à couper le souffle. Le leader de cette défense justement, c’est Álvaro ! Il avait ce soir-là sorti un vrai match de guerrier. Alors oui, il s’est chamaillé avec Neymar pendant toute la partie, mais au fond, on sait tous que l’Espagnol se régale à faire disjoncter ses adversaires. Pour le coup, cela a bien marché car l’international brésilien a été expulsé avant la fin du match. Bref, au moment où M. Brisard siffle les trois coups de sifflet final, on se dit que l’OM et Álvaro vivent une soirée parfaite. Ne jamais s’enflammer trop tôt…
« Racismo No. »
– Neymar, au cours du PSG vs OM (13/09/2020)
Pourtant, quelques heures après ce Classique, des rumeurs apparaissent ! Elles concernent certains propos qu’aurait adressé Álvaro à Neymar. L’ancien joueur de Villareal aurait tenu des injures racistes à l’encontre de la star parisienne ! Des accusations extrêmement graves que le Brésilien ne va pas tarder à confirmer sur ses propres réseaux sociaux.
Juste après, le défenseur marseillais dément toutes accusations, il remet ainsi en cause l’honnêteté de Neymar.
Aucune preuve, la saison continue
La LFP décide logiquement d’ouvrir une enquête pour démêler le vrai du faux de cette sordide histoire. BeIN Sport, propriétaire du PSG et diffuseur du match au Moyen-Orient, revisionne entièrement toutes ces images exclusives, alors oui ils trouvent quelques insultes et remarques pas très sympathiques entre les deux hommes. Cependant, aucune trace de racisme. Oui aucune. Entre temps, la commission d’enquête de la Ligue vient de trancher, il n’y a pas de preuve, on ne condamne personne ! Álvaro González, qui avait vu son nom se salir dans tous les journaux et réseaux sociaux, se voit donc relaxé par la Ligue. La saison va bien continuer pour celui qui s’était tenu prêt à partir si sa présence au club posait problème à la réputation de ce dernier…
Des accusations difficiles à oublier
Un soucis réglé pour le numéro 3 de l’OM, mais qui reste difficile à oublier. Un souvenir qui doit peser bien fort dans sa tête et qui l’empêche de retrouver son réel niveau au cours des matches qui suivent la polémique.
Heureusement, il a l’occasion parfaite de relever la tête en Ligue des Champions. Il est l’un des cadres du club, ce sera donc à lui de montrer l’exemple et ainsi devenir le patron de la défense olympienne !
Aucune plus-value en Ligue des Champions
Le guerrier espagnol a disputé l’ensemble des matches du club en Ligue des Champions. Pour un bilan de cinq défaites et une seule victoire contre l’Olympiakos. C’était d’ailleurs lors de cette rencontre qu’il avait réussi un tacle rageux dans les dernières minutes. Un tacle qui permettra à l’OM de gagner son premier match en C1 depuis…2012.
Finalement, cette action restera le seul souvenir positif du défenseur durant cette campagne européenne catastrophique de l’Olympique de Marseille.
Finalement, une saison moyenne ?
Il est heureux sur Marseille, les supporters sont également contents de le voir porter le maillot du seul et unique Olympique de France. Cependant, ces derniers ne sont pas aveugles, ils ont bien compris qu’Álvaro González n’était pas Sergio Ramos. Ils ont vite constaté la grinta du natif de Potes (Espagne), mais niveau talent pur on repassera. Mais qu’importe, chaque équipe a besoin d’avoir un joueur de son genre, qui énerve ses adversaires, qui met la pression sur les arbitres, ou encore qui engueule ses coéquipiers lorsqu’il faut hausser le ton. À Marseille, c’est Álvaro González qui occupe ce poste, et bien volontiers en plus !
Des statistiques originales
Álvaro González en 2020-2021 c’est également des statistique folles ! Avant de parler de ses chiffres offensifs, penchons-nous plutôt sur ses cartons jaunes. L’ancien joueur de Saragosse en a pris 16 en 40 matches. Un chiffre pas très étonnant en connaissant le personnage, mais qui confirme la sévérité et le caractère du défenseur cette saison, à ce moment-là, dans la défense la plus avertie d’Europe ! Autre chiffre qui prouve cette fois-ci les qualités mentales de l’Espagnol : zéro carton rouge reçu malgré son nombre incalculable d’avertissements écopés. Ce chiffre vous étonne probablement, mais il est bien réel, il prouve que malgré son caractère, Álvaro possède en lui un « self-control » ou bien une intelligence qui lui permet de provoquer ce qu’on peut appeler des fautes judicieuses, au bon moment, sans pour autant en reproduire une de suite après.
Niveau offensif, pas grand chose à signaler. Un but du gauche contre Nice, un autre sans trop faire exprès face à Dijon au Vélodrome. Des passes décisives, il en a réalisé trois : une très jolie pour Benedetto à Nîmes, ainsi que deux passes sans le faire exprès à Lens pour Thauvin et Milik. On oublie pas également son penalty obtenu contre le FC Metz, dans les derniers instants de la partie.
Il aura connu trois entraîneurs, plusieurs systèmes différents. Il s’est, dans tout les cas de figures, toujours imposé naturellement comme le patron de la défense. Pas forcément en tant que leader technique mais plutôt comme celui qui apportait le caractère nécessaire à une défense, voire même à une équipe qui n’en avait plus. Ok, intrinsèquement on a vu mieux au Vélodrome mais Álvaro n’aura jamais triché cette saison.