Entraîneur de l’OM depuis mai 2019, André Villas-Boas s’est démis de ses fonctions en février dernier, à la suite d’incompréhensions avec sa direction. Retour sur le bout de saison du Portugais, qui n’a fait qu’empirer au fur et à mesure de cet exercice 2020/2021.
Un départ sur les chapeaux de roues
Après un mercato plutôt calme à Marseille, l’OM dispose d’un effectif convenable pour aller chercher l’Europe en fin de saison. Villas-Boas, qui connaît bien les joueurs, décide de donner leur chance à plusieurs jeunes comme Aké ou Chabrolle lors des matchs de présaison. Pourtant, ils ne seront que très peu, voire pas du tout, sollicités en Ligue 1.
Les premières semaines se déroulent au mieux pour nos Olympiens. Forts de leur court succès face à Brest en ouverture de la saison, ils se déplacent ensuite au Parc des Princes. Villas-Boas y envoie une équipe très défensive, avec une grosse surprise : la titularisation de Lopez en faux numéro 9. Alternant à ce poste avec Payet au cours du match, on peut penser à raison que ce choix pénalisera trop l’OM dans la finition des actions. Toutefois, Thauvin parvient à ouvrir le score en reprenant un coup-franc lointain de Payet. À partir de là, le schéma tactique du Portugais est parfaitement adapté à la situation et son équipe arrache la victoire face à l’ogre parisien. Une grosse victoire pour AVB.
Avec notamment une série de neuf matchs sans défaite dont six victoires consécutives, l’OM pointe à 35 points à la mi-saison, en comptant les matchs en retard. Une belle prouesse pour l’équipe, ce qui laisse présager du bon pour la suite.
Le débâcle en Ligue des Champions
En parallèle, l’OM dispute la coupe aux grandes oreilles. Compétition au cours de laquelle le club phocéen fera office de passager plus que de prétendant. Faute d’effectif garni, AVB compose la plupart du temps avec les mêmes joueurs mais ses choix tactiques ne sont pas toujours justes. On peut également lui reprocher sa gestion du cas Payet. L’international tricolore a clairement été en perte en hiver dernier, avec une prise de poids conséquente et une activité sur le terrain insuffisante. Au lieu d’épauler le Réunionnais, le coach portugais a décidé de le pénaliser. Il n’hésite pas à lui faire débuter quelques rencontres sur le banc.
Quoiqu’il en soit, la honte qui existe quant aux prestations en Ligue des Champions est tout autant source d’une incapacité collective que de choix et méthodes inappropriés de l’entraîneur. C’est cet épisode qui a sûrement été le déclencheur de la suite de la saison.
Des tensions accrues
Après ce début d’exercice insatisfaisant, le mercato hivernal tombe à point pour renforcer une équipe assez fébrile mentalement. En toute logique, tout recrutement établi par la direction olympienne devait avoir été au préalable validé par l’entraîneur. Cependant, l’arrivée de Ntcham à l’OM montre bien que les deux partis possédaient clairement des divergences de points de vue. À la recherche des meilleurs coups pour le club, Longoria n’était pas dans la même optique que Villas-Boas. C’est d’ailleurs ce qui a rompu définitivement le lien entre les deux protagonistes. À peine l’annonce du transfert de Ntcham officielle que le tacticien annonce sa démission en conférence de presse.
Fort de sa décision abrupte, il énonce même le souhait de renoncer à l’intégralité de son salaire jusqu’à sa fin de contrat. Il ne demande donc aucun fond à l’OM et veut partir librement. Un choix surprenant, d’autant plus que seul le capitaine Mandanda était au courant de cette décision. Ainsi s’achève donc la fin de la collaboration entre l’OM et André Villas-Boas…
La semaine dernière, le coach lusitanien est revenu sur les conditions de son départ en interview :
« Nous rations toutes les cibles que nous avions parce qu’elles étaient soit trop chères, soit c’était trop tard. Et soudain, nous n’avions plus d’options. Et le lendemain je me réveille et nous avons signé Ntcham. Ntcham ! Je n’ai pas dit oui à Ntcham. Nous n’avons pas eu de conversation avec moi disant que j’ai dit oui à Ntcham. Donc je suis parti. »
– André Villas-Boas pour The Atletic
Finalement, ce fut une saison complexe sur tous points de vue pour AVB. Entamant très bien l’exercice, le parcours minable en Champions League aura laissé des séquelles quant à l’apport du coach sur l’équipe. Si on lui doit de belles rencontres comme la victoire face au PSG, la crise qu’a subit l’OM en début d’année est en partie de sa faute également. Un départ précipité pour le coach ibérique qui laisse quand même de bons souvenirs lors de ses deux années passées à l’OM.