La crise était totale le 20 février quand il a pris les rennes de l’équipe, avec un OM qui n’avait plus gagné en championnat depuis le 17 décembre. Moins de deux semaines et trois matchs plus tard, c’est un OM transformé qui s’est présenté à Gabriel-Montpied. Retour sur le match de ce samedi.
Pape Gueye au milieu de joueurs Clermontois (Keita à droite et Boutobba à gauche).
Une première mi-temps timide mais où l’OM domine
L’Olympique de Marseille a évolué en 4-3-3, Jean-Louis Gasset a fait tourner son équipe en vue du match de jeudi en Ligue Europa contre Villarreal. On peut noter le retour de Pape Gueye sous la tunique ciel et blanc. Lui, qui a laissé sans réponse les propositions de prolongation, qui avait été mis à l’écart du groupe et dont le nouveau coach marseillais a expressément demandé la réintégration auprès de Pablo Longoria.
L’OM fait une première mi-temps assez timide, l’équipe est assez juste techniquement et domine face au dernier du championnat. Illiman Ndiaye, grâce au travail de Pierre-Emerick Aubameyang, va inscrire le premier but en faveur de Marseille. C’est un homme avec une confiance retrouvée qui est positionné pour graviter autour du numéro 10, un poste qui lui convient bien plus et qui ressemble à celui qu’il avait en Angleterre. C’est l’OM qui mène à la mi-temps.
L’idée du match piège qui trotte dans la tête
Le club phocéen prend la deuxième mi-temps par le mauvais bout. C’est Clermont qui a les meilleures intentions et qui va la concrétiser par une égalisation de Bilal Boutobba, un ancien de la maison, sur une erreur de relance de Quentin Merlin et un marquage oublié du buteur marseillais. A ce moment-là, il faut être honnête en se rappelant les stats. La dernière fois qu’un coach de l’OM a remporté ses 3 premiers matchs remontait à 62 ans, avec le glorieux pompier Otto Gloria qui fit monter l’équipe en première division. Et ce en arrivant à 4 mois du terme de la saison. Nous nous rappelons aussi que l’OM, à l’extérieur, n’a gagné qu’un seul match. Nous nous sommes mis à penser au match piège. Mais seulement pendant 6 minutes.
Le mental, c’est important
Aubameyang qui réclame un penalty se fait oublier et va décrocher, grâce à un centre d’Ounahi, une tête contrée par Mory Diaw. Le ballon lui retombe dessus et il ne gâche pas son occasion. L’OM mène à nouveau 2-1 grâce à celui qui est responsable de près de 50% des buts de l’équipe cette saison. « Monsieur 50% » est un sobriquet aussi attribué à un Olympien d’une autre époque (Gunnar Andersson, le meilleur buteur de l’histoire de l’Olympique de Marseille).
Alors que d’ordinaire cette saison, Marseille se serait effondré mentalement après l’égalisation, il semblerait que les joueurs aient accroché au discours du coach de 71 ans. Une méthode qui ne consiste pas à jouer un football précis mais à jouer avec un mental fort, à l’ancienne.
– Jean-Louis Gasset lors de sa conférence de présentation, le 20/02/24« J’ai dit que j’avais réussi avec des groupes moins forts. Le mental, c’est 80% de la performance. Quand vous prenez des buts comme ceux que Marseille prend, ce sont des erreurs individuelles. C’est un problème mental quand tu prends des buts après la 90ème minute. »
Festival de buts
Puis 10 minutes après Aubameyang c’est Jonathan Clauss qui fait le break, avec une frappe puissante sous la barre transversale. Luis Henrique et Faris Moumbagna rentrent à la place respectivement de Ndiaye et Aubameyang. C’est du coaching gagnant puisque que 5 minutes plus tard, à la 80ème, un contre est bien mené par Moumbagna qui donne un beau ballon en retrait à Luis Henrique. Le Brésilien marque le but du chaos (4-1) et son premier en Ligue 1. A la fin du match, c’est Moumbagna qui va aller chercher son but, avec une frappe millimétrée.
L’Olympique de Marseille gagne son match 5-1, c’est une équipe qui renait, un collectif qui a mis 12 buts en 3 matchs seulement. Alors que son prédécesseur tournait à 11 buts sur les 11 derniers matchs. Les Phocéens se raccrochent aux places européennes (6ème avant Lyon-Lens) et peut enfin espérer faire quelque chose en cette fin de saison.
Attention à l’enflammade mais il ne faut pas non plus minimiser les 3 premiers résultats victorieux de Gasset. Certes, c’est un Clermont ou un Montpellier qui joue la relégation et un Shaktar qui a joué son premier match de la saison contre l’OM. Mais pour paraphraser quelqu’un, en 62 ans, si gagner ses 3 premiers matchs sur le banc marseillais c’était si facile, alors tout le monde le ferait. Et pourtant, c’est Jean-Louis Gasset qui est le seul à l’avoir fait.