Depuis le 9 décembre dernier et la victoire face au Lokomotiv Moscou au Vélodrome, l’OM sait qu’il va devoir disputer la toute nouvelle Europa Conference League. Considérée comme une compétition sans intérêt pour certains, comme une vraie chance pour d’autres, que faut-il retenir de cette petite coupe d’Europe ?
À Istanbul, fin novembre, les Marseillais ont subi une déroute collective face à Galatasaray en s’inclinant 4 buts à 2. Depuis ce soir-là, les espoirs d’une qualification pour la suite de cette Ligue Europa sont éteints. Après quatre matchs nuls frustrants, une défaite logique et une courte victoire lors de la dernière journée de phase de poules, l’OM va donc se restreindre à jouer une C4 bien moins séduisante. Il aura fallu un temps pour digérer cette campagne qui laissera forcément des regrets en raison du niveau intéressant de l’équipe de Sampaoli mais qui n’aura pas réussi à se hisser au tour suivant dans un groupe très costaud. Désormais, à une semaine de la première rencontre de l’histoire du club olympien en Conference League, regardons de plus près les raisons de jouer ou non ces matchs à fond.
Revivre de grands moments
On se rappelle tous de l’épopée marseillaise en Europa League lors de la saison 2017-2018. Ce magnifique parcours avait vu les hommes de Rudi Garcia atteindre la finale à Lyon en éliminant Leipzig au terme d’un match complètement renversant dans un Vélodrome en ébullition puis Salzbourg au bout d’une prolongation irrespirable. Après ça, l’OM s’était incliné face à un géant d’Europe, l’Atletico Madrid, dans un match qui restera dans les mémoires en raison de l’occasion ratée de Germain dans les premières minutes et de la sortie sur blessure de Payet.
Alors certes, cette année, ce ne sera pas l’Europa League, certes, les adversaires seront moins attrayants, mais cela reste une compétition européenne. Même si on ne vibrera peut-être pas contre Qarabag la semaine prochaine, ni même au tour suivant, on pourrait revivre à nouveau de belles émotions si l’OM parvient à se hisser dans le dernier carré, ce qui paraît amplement atteignable. On se souvient de ce qui avait cruellement manqué aux Marseillais durant leur campagne en Ligue des Champions la saison dernière : ses supporters. En effet, dans un stade vide, les Phocéens avaient souffert tout au long de la phase de groupes. Cette fois-ci, l’Orange Vélodrome devrait bien accueillir ses fans qui pourront comme à chaque fois faire basculer le cours d’un match.
Pourquoi pas la remporter ?
Quand on regarde les équipes engagées dans cette Conference League, le moins qu’on puisse dire c’est que certains noms ne font pas rêver. Hormis Leicester, l’AS Roma, le Stade Rennais, Fenerbache, ou le Celtic Glasgow, les autres équipes ont très peu de références à l’échelle européenne ces dernières années. L’élimination surprise de Tottenham qui faisait figure de grand favori a dégagé un tableau qui paraissait déjà très accessible. Et cette saison, l’OM a les capacités pour venir embêter les rares prétendants au titre. En Ligue 1, hormis lors des déplacements à Lille et à Lyon, l’OM s’est plutôt bien débrouillé face aux grosses équipes qui jouent l’Europe (deux victoires 2-0 face à Monaco et Rennes puis deux matchs nuls contre le PSG et le LOSC).
En Europa League, même si les Olympiens sont sortis par la petite porte, ils n’ont concédé qu’une seule défaite dans un groupe composé de la Lazio, Galatasaray et Moscou. Alors pourquoi ne pas éliminer Leicester en quart puis la Roma en demie avant de battre Fenerbache en finale ? Évidemment ceci n’est qu’un exemple mais qui pourrait très bien se produire. Sur une confrontation aller-retour, nos joueurs sont tout à fait capables de se qualifier face à ces écuries-là. L’OM deviendrait ainsi à jamais le premier club à remporter la C4. Attention toutefois à ne pas prendre de haut cette compétition où nos joueurs pourraient se faire surprendre face à une équipe largement plus modeste. Finalement, et si l’OM était bien à la place qu’il mérite en Conference League ?
Un coup de pouce financier
Au-delà de l’aspect purement sportif, il y a également une dimension financière à prendre en compte dans cette nouvelle compétition. Un long parcours en C4 permettrait évidemment à l’OM de renflouer un peu ses caisses. En effet, la situation économique du club olympien n’est pas fantastique, en particulier depuis la pandémie. On sait que pour recruter, Marseille doit désormais vendre. Le mercato qui arrive s’annonce d’ailleurs capital (si l’OM est autorisé à recruter), notamment pour espérer lever les nombreuses options d’achats de ses joueurs en prêt (Cengiz Ünder, Pau López, Arkadiusz Milik et Mattéo Guendouzi). Dans cette optique-là, une aide financière grâce à la Conference League serait la bienvenue.
Contre Qarabag, l’OM touchera 300 000 euros. Cette dotation sera doublée en cas de qualification pour les huitièmes. En quart de finale, c’est un million d’euros que pourra toucher l’OM. Le double en demi-finale, deux millions. Pour le finaliste, ce sera un montant de trois millions d’euros et cinq pour le grand vainqueur. Même si ces montants sont bien plus faibles que ceux attribués en C1 et en C3, les dirigeants phocéens ont bien sûr tout intérêt à ce que leurs joueurs aillent le plus loin possible pour pouvoir bâtir une équipe compétitive la saison prochaine.
Ramener enfin un titre à Marseille
Depuis 2012 et ce fameux but de Brandão en prolongations contre Lyon au stade de France en finale de la Coupe de la ligue, l’OM n’a plus remporté le moindre titre officiel. (Non, les EA Ligue 1 Games et le trophée Louis Dreyfus ne comptent pas). Alors 10 ans après, l’OM a l’occasion d’ajouter une nouvelle pièce dans son armoire à trophée. Même si cela ne vaut évidemment pas une Ligue des Champions ou la Ligue 1, ça reste une compétition majeure, et qui plus est, européenne. D’autant plus que les Marseillais auront à cœur de se racheter auprès de leur public après leurs récentes éliminations en Europe (éliminés d’Europa League en 2018 et 2021, éliminés de Champion’s League en 2020).
L’accumulation de matchs ?
Outre les avantages de cette compétition, il y a aussi quelques inconvénients. La répétition des rencontres en fait assurément partie. En effet, avec des matchs le jeudi soir en Conference League et le dimanche en Ligue 1, l’OM aura sans doute du mal à suivre la cadence. D’autant plus qu’en coupe d’Europe, les déplacements sont généralement très lointains. En témoigne ce match en Azerbaïdjan que vont disputer nos Marseillais le 24 février. Dans ce cas précis, les Olympiens vont devoir effectuer 16 heures d’avion au total pour se rendre à Bakou, juste avant un autre déplacement à Troyes moins de 72 heures plus tard et juste après la réception de Clermont le dimanche.
De plus, le club phocéen est toujours en lice en coupe de France. Dans le cas où les Marseillais arriveraient à se hisser jusqu’en finale des deux compétitions, ils devraient jouer encore 27 matchs d’ici la fin du championnat en un peu plus de trois mois, soit 60 matchs en tout dans la saison. Alors si l’OM veut rester compétitif en Ligue 1 pour conserver sa deuxième place, il va falloir effectuer du turn-over. Avec un effectif qu’il juge encore trop court, le coach argentin Jorge Sampaoli va devoir impérativement faire tourner son équipe-type pour poursuivre sa série de bons résultats et pour anticiper tout risque de blessures.