Auteur d’un début de saison convaincant sous le maillot ciel et blanc, l’attaquant argentin a perdu de son influence sur les résultats de l’OM avec un seul but lors des 5 derniers matches. Inquiétant pour le podium ?
Deux tirs, aucun cadré et une moyenne de 65% de passes réussies. Pour ses deux derniers matches au Stade Vélodrome face à Lille et Lyon, le bilan de Darío Benedetto est moyen. Le droitier le sait mais temporise : «Au delà d’avoir de la réussite, qui reste importante pour un attaquant, le principal c’est que l’équipe gagne des matches». Difficile de lui donner tort lorsque l’on observe le classement de la Ligue 1, où l’OM figure deuxième. La bonne série actuelle ainsi que les résultats face aux principaux rivaux à l’Europe viennent conforter les dires de l’Argentin mais les doutes sont légitimes. Car au vu des dernières saisons, les supporteurs de l’OM le savent mieux que quiconque : une qualification en Ligue des Champions est très hypothétique sans un attaquant efficace.
Jusqu’à présent, cette équipe pouvait compter sur Florian Thauvin. Blessé jusqu’en janvier, l’international français endossait le rôle de buteur et était capable de marquer une quinzaine de buts chaque saison. Son absence est d’ailleurs lisible au classement de la meilleure attaque de la L1, puisque l’OM pointe à la dixième place avec seulement 16 buts en 13 matches. Darío Benedetto en a marqué seulement cinq, restant muet depuis son but à Amiens le 4 octobre dernier.
Homme de caractère
Alors faut-il être inquiet de cette inefficacité ? « Pipa » lui ne semble pas être touché ni même affecté. À 29 ans, jouer en Europe est pour lui un rêve devenu réalité et cette considération semble être une source de motivation comme il l’avait expliqué à l’Equipe : « J’ai eu cette opportunité ici, dans un club historiquement important en France et en Europe. J’aurai 30 ans lors du prochain mercato estival. Normalement, quand un joueur argentin émigre vers le football européen, il le fait beaucoup plus jeune pour qu’il ait toujours une valeur en cas de revente dans le futur… C’est une énorme réussite pour moi d’être ici, mais ça a vraiment été dur. Quand on regarde mon parcours, tout a été difficile. Tout. »
Parmi les difficultés rencontrées, il y a ce terrible épisode dans lequel sa mère décède subitement dans les tribunes alors qu’il joue une finale régionale. Après cet événement traumatisant, le petit Darío ne rechaussera plus ses crampons pendant quatre ans et quittera même l’école, pour travailler comme aide-maçon au côté de son papa. En 2017, il connait une rupture des ligaments croisés du genou droit qui le prive de Coupe du Monde 2018. Plus récemment et bien moins grave, il y a eu ce penalty, parti dans les nuages face à Nantes pour son deuxième match avec l’OM. Il aurait pu sombrer mais à chaque fois Darío Benedetto a fait front et s’est relevé.
Des motifs d’espoirs
À l’inverse de Kostas Mitroglou et Valère Germain, le natif de Berazategui participe beaucoup au jeu de son équipe puisqu’il touche en moyenne 35,4 ballons sur une période 90 minutes. L’autre élément à mettre à son crédit c’est sa qualité technique comme face à l’AS Saint-Etienne avec ce une-deux de grande classe avec Bouna Sarr.
L’Argentin est « racé », il possède en lui la grinta singulière à ses compatriotes et que le public marseillais idolâtre. L’ancien joueur de Boca Juniors sent les bons coups et ses déplacements ne sont pas toujours récompensés. La faute à des passes ou des centres insupportables. Mais sa présence dans les duels aériens, malgré sa petite taille (1,75m), montrent qu’il est un attaquant de haut niveau. Capable de marquer à tout moment et dans n’importe quelle situation.
Enfin, autre élément à prendre en compte : sa période de disette a commencée lorsque Dimitri Payet s’est vu infliger quatre matches de suspension suite à ses propos déplacés envers un arbitre. La relation entre les deux hommes ne doit pas être prise à la légère lorsque l’on connait la qualité de passe du Réunionnais. À eux deux, ils peuvent porter l’OM vers le haut du classement. En attendant le retour de Florian Thauvin… Histoire de former un trio Trois au but.