Octobre 2016. Après des mois de tractations, l’OM a enfin trouvé un repreneur. Margarita Louis-Dreyfus a finalement porté son choix sur le grand favori, Gérard Lopez, écartant ainsi les autres canditats tels que Franck McCourt et Pablo Dana. Tout le monde se demande alors ce qu’il adviendra de ce nouvel OM.
El Loco : Acte II
Il était la grande promesse de Gérard Lopez. Certes, les millions annoncés faisaient miroiter des recrues étincelantes aux supporters olympiens. Mais un nom en particulier avait fait couler de l’encre : Marcelo Bielsa.
Chose promise, chose due. Le retour du tacticien argentin est acté, quelques jours après le rachat. Franck Passi, alors entraîneur principal, reste quant à lui sur le banc pour assister cet homme qu’il connaît si bien. Chez les supporters, Bielsa divise. Ses inconditionnels savent à qui ils ont affaire et se délectent à l’idée de voir le jeu qui sera proposé. Les sceptiques, de leur côté, martèlent que l’Argentin « ne sait pas gagner des titres ». Une chose est sûre, le souvenir de la saison 2014-2015 est encore bien présent dans les têtes, et El Loco ne laisse personne indifférent.
Comme à son habitude, en posant ses valises à la Commanderie, Bielsa bouleverse l’organisation du club olympien. Du préparateur physique au cuisinier du club, chacun reçoit des consignes qu’il doit suivre à la lettre. La méthode Bielsa reprend ses droits.
L’hiver de l’enfer
Faute de préparation adaptée, la méthode Bielsa a du mal à se mettre en place. Les joueurs s’acclimatent difficilement aux divers systèmes et aux grandes exigences physiques qu’ils requièrent.
Malgré l’épuisement général, certains tirent leur épingle du jeu. Thauvin, qui a déjà connu le technicien il y a quelques années lors de son précédent passage, s’adapte facilement aux nouvelles consignes. L’ancien bastiais surnage dans une équipe à la peine. Zambo Anguissa, Sarr ou encore Sakai, toujours très généreux, montrent aussi des progrès rapides. Le reste de l’équipe peine énormément, et l’âge de certains se fait sentir plus qu’il ne le faudrait.
À bout de forces, l’équipe boucle cette première partie de saison à une piteuse 10ème place. Pas besoin d’être analyste pour s’apercevoir du problème majeur des Olympiens. Les trois quarts des buts encaissés le sont après l’heure de jeu. Très inspirés en début de partie, forts de buteurs prolifiques – déjà 12 buts pour Gomis et 9 pour Thauvin, malgré les piètres résultats – les Phocéens craquent trop souvent en fin de match. Avec un mois de janvier qui s’annonce comme toujours très chargé, la trêve hivernale ne peut que faire du bien à ces Marseillais hors d’haleine.
Ce début d’année 2017 sera aussi l’occasion de voir à l’oeuvre la puissance financière tant vantée par le néo-propriétaire de l’écurie olympienne.
Un premier mercato satisfaisant
Le premier nom à rejoindre l’OM, une cible olympienne de longue date, est le jeune montpelliérain Morgan Sanson. Le milieu de 22 ans plaît pour son volume de jeu déjà impressionnant. Il paraphe un contrat de 5 ans et quitte la Paillade pour une somme comprise entre 8 et 10 millions d’euros. À la recherche d’un ailier gauche, Bielsa fait traverser les Pyrénées à Iker Muniain, 25 ans, qu’il a entraîné auparavant à Bilbao. Le club basque touchera 14 millions dans la transaction. Une affaire pour certains, un joueur moyen pour d’autres.
Nous avons besoin de renforcer plusieurs postes. Les grands noms, c’est pour cet été.
Gérard Lopez, le 3 janvier 2017.
Pour autant, ce n’est que le début. Après s’être renforcé au milieu, l’OM arrache le prometteur Issa Diop à Toulouse. Le meilleur reste pourtant à venir avec l’arrivée de l’expérimenté Sven Bender en provenance de Dortmund pour une vingtaine de millions. Pas un très grand nom mais un joueur reconnu tout de même. Le 11 de départ est métamorphosé et se montre désormais nettement plus impressionnant.
Fin de saison en dents de scie
Le mercato n’a pas annoncé le grand nom attendu, en particulier en attaque, mais il a tout de même démontré le sérieux de l’investisseur luxembourgeois et son envie de se donner les moyens pour réussir. Cependant, la réalité du terrain est dure et sans pitié. Malgré toutes les tentatives pour redresser la barre, la situation empire.
Malgré la tempête, Bielsa se montre toujours imperturbable, ce qui agace ses détracteurs. Les médias s’en donnent à cœur joie, certains allant jusqu’à annoncer un départ imminent du technicien argentin. Semaine après semaine, les mauvais résultats s’enchaînent et la presse se déchaîne. Gérard Lopez prend alors la parole pour renouveler sa confiance envers son staff et ses joueurs.
La saison se termine avec une légère accalmie. L’OM pointe à l’issue de cette 38ème journée à la 8ème place du classement et sera donc privée de compétitions européennes. Le point positif de la saison reste les coupes. La demi-finale de Coupe de France et la finale en Coupe de la Ligue, perdue aux tirs au but face à Monaco, laisseront un goût d’inachevé mais apparaissent comme un rayon de soleil dans la tempête.
Lopez casse la tirelire
L’été est l’occasion d’oublier la saison. Les supporters laissent le football de côté quelques temps, jetant quand même un œil sur les éventuels mouvements. Côté départs, le calme règne, assez étrangement. L’exercice précédent n’a fait fuir personne et seul Cabella quitte le club courant juillet. Fin juin, les prêts de Machach et Vainqueur n’avaient pas vus leur option être levée. Au regret d’une part des supporters, le prolifique Gomis avait quant à lui préféré rejoindre Swansea, par qui il avait été prêté.
Ce mercato est calme. Pourtant, début août, et alors que la Ligue s’apprête à reprendre ses droits, quelque chose semble se tramer. La direction dément toute négociation, rien ne filtre. Lopez a pourtant changé d’attitude depuis plusieurs jours, et paraît tantôt préoccupé, tantôt confiant. Le 11 août, la nouvelle tombe et éclabousse tout le football français : Ciro Immobile, meilleur buteur de Serie A la saison passée, serait sur le point de débarquer à Marseille. Peu y croient, beaucoup en rêvent. Il faut dire que sans compétition européenne à la clé, la transaction paraît improbable.
C’est alors que l’impensable se produit. Menacé pour ses problèmes de gestion depuis plusieurs mois, l’AS Monaco se voit sanctionné pour cause de transferts impliquant des joueurs en-dessous de l’âge légal. La sanction est terrible : suspension de toutes les compétitions européennes pendant 2 ans. Au jeu des chaises musicales, l’OM profite directement de cette décision et en tant que finaliste de la Coupe de la Ligue, obtient son ticket pour l’Europe.
Dans la foulée de cette annonce, le club officialise la venue du buteur italien de la Lazio. Un transfert exceptionnel à tous points de vue. L’OM aura déboursé 65 millions pour s’attacher les services de l’artificier transalpin, de quoi espérer des jours radieux…