Alors que les Olympiens viennent de se contenter d’un partage des points par deux fois, la réception de Rennes pourrait être une opportunité de relancer la machine phocéenne. Un match charnière, à bien des égards.
Deux points payés très cher… mais qui pourraient compter
« L’an dernier, le même match, on le perd ». Le poncif n’est pas neuf, mais en y réfléchissant, il n’est pas non plus dénué de bon sens. Amertume dans la gorge, à la sortie d’un nul insipide contre Dijon. Cette même amertume qui nous partage entre la frustration de ne pas s’être imposé chez un adversaire aussi faible, et d’un autre côté l’idée, insistante, de se dire que l’issue aurait pu être bien pire. Pour cet OM recroquevillé, qui en est arrivé à craindre pour la solidité du poteau droit de Mandanda, le sort est somme toute assez clément. Un revers en terre bourguignonne aurait sonné comme une réelle humiliation, absents ou non. Et il s’en est fallu de peu…
Ne faut-il pas plutôt regretter cette réception de Montpellier, quelques jours plus tôt, où les Olympiens ont frappé au but à 26 reprises ? Ce match qui est sûrement le plus abouti dans le jeu cette saison, ce match où les combinaisons travaillées et le jeu léché n’ont pourtant pas suffi à percer le verrou montpelliérain. Ce match qui a vu l’équipe perdre coup sur coup Álvaro, Kamara et Payet. Ces deux derniers n’ont d’ailleurs pas été épargnés par une commission de la LFP toujours aussi amoureuse de l’OM, se voyant infliger respectivement 2 et 4 matchs de suspension.
Fini les regrets, place au jeu !
Mais, ce qui est fait est fait, et l’OM doit se contenter de ces 2 points en autant de matchs avant de recevoir les Bretons. Une équipe rennaise qui a vécu un début d’exercice en deux temps. Trois victoires probantes obtenues face à Montpellier, Paris et Strasbourg en août, dans un début de saison tonitruant. À l’image de leur pépite Camavinga, alors en état de grâce. Alors que tous les voyants étaient au vert pour eux, les Rouge et Noir se sont arrêtés net et n’ont plus remporté de match depuis plus d’un mois (2 défaites et 3 nuls, dont un contre le Celtic en Europa League).
Côté olympien, la dynamique est inversée. Avec une seule défaite lors de la première journée, ce qui ne doit pas occulter pour autant les difficultés dues aux absents de marque et les derniers résultats décevants. L’effectif rennais reste quant à lui garni de joueurs d’expérience et de gamins pétris de talent, avec à leur tête un entraîneur qui impressionne, à juste titre. La partie est loin d’être gagnée d’avance.
Une victoire contre Rennes sera donc aussi difficile à obtenir que prometteuse si elle voit le jour. Privé de ses meilleurs éléments, Villas-Boas devra composer avec le même effectif qu’à Dijon. En espérant que Sakai et son mollet pourront tenir le choc.
Revue d’effectif : peu de certitudes, beaucoup d’interrogations
Derrière, l’association entre Caleta-Car et Perrin devra se montrer sous son meilleur jour, face à un adversaire autrement plus redoutable que la lanterne rouge dijonnaise. Sur le front de l’attaque, la suspension d’un Payet qui commençait à retrouver son jeu tombe au pire moment. Son absence a pesé lourd sur l’animation offensive marseillaise mardi soir.
Benedetto et Germain sont plutôt dans une bonne passe et Villas-Boas pourra compter sur eux dimanche. Mais qui les épaulera ? Sarr est en grande difficulté. Radonjic, s’il avait remporté son face-à-face avec Gomis, aurait probablement gagné sa place pour débuter ce week-end, mais rien n’est moins sûr à ce jour. L’option Lihadji est alléchante, mais même en sachant que les jeunes ont leur chance, difficile de le considérer comme un favori pour le onze de départ.
Si aucune solution ne semble évidente, il faudra s’attendre à un peu de changement après cette dernière piètre prestation. Par manque de choix, la défense devrait être reconduite, tout comme la doublette d’attaquants. Le troisième offensif sera peut-être un pari. Enfin, le milieu de terrain semble avoir besoin d’un turnover, et l’on pourrait voir Rongier débuter, enfin. Et puis, après tout, un changement de dispositif n’est pas exclu…
Un OM à la croisée des chemins
Les enjeux de cet OM-Rennes sont pourtant cruciaux. Un Vélodrome bouillant sera une arme de plus côté olympien. Pas suffisante, mais absolument nécessaire. Cette rencontre n’en a pas forcément l’air mais sera un vrai test, face à un concurrent direct pour l’Europe. Malgré leur mauvaise série actuelle, les Rennais ne sont qu’à une unité au classement. Si le bloc d’après la trêve sera un vrai révélateur, avec les oppositions successives à Paris, Monaco, Lyon et Lille, ce match est l’occasion de se replacer au classement. Alors que les favoris au podium ne se rassurent pas particulièrement, profiter de la situation avant le retour des absents enverrait un message fort aux concurrents et placerait l’OM en position de force.
Les deux derniers résultats nuls traduisent bien le paradoxe marseillais. En ne remportant pas ce match, l’OM resterait sur 3 rencontres sans succès. Mais, en même temps, n’ayant pas perdu depuis la réception de Reims en ouverture, un succès (ou un nul) prolongerait la série à 7 matchs sans défaite. Une raison de plus pour gagner, et recommencer à produire un jeu séduisant. En embuscade dans la course au podium, les Olympiens ont tout à gagner ! L’occasion de prendre le bon wagon est là, il faut la saisir !