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[Féminines] Mercato des Olympiennes : Doit-on être parano ?

Si l’on parle beaucoup de l’arrivée d’un nouvel entraîneur dans l’équipe masculine de l’OM ou bien des noms de potentielles recrues, le contraste est saisissant avec l’équipe féminine. Pas un mot sur l’arrivée de l’éventuel successeur de Borrelli ou l’arrivée de nouvelles joueuses.

L’état actuel des informations en ligne sur le mercato à l’OM féminine

Nous sommes jeudi 12 juin. Je tape sur Google « Mercato OM féminine » et indique « moins d’une semaine », histoire de voir ce qu’il en est quant à la nouvelle équipe pour la saison prochaine. Outre les sites d’informations sur le mercato des équipes de D1 féminine et notre bilan de la saison 2023-2024 des Olympiennes, je vois apparaître sur la première page un lien indiquant qu’un accord avec le Genoa est en train d’être scellé pour le transfert définitif de Vitinha et que le prochain coach de l’OM sera probablement Roberto De Zerbi.

En d’autres termes, rien sur Google concernant la composition des Olympiennes pour la prochaine saison. Sur le compte Insta OM féminine, je vois uniquement les photos de deux joueuses à qui l’on souhaite bon anniversaire (bon anniversaire à elles, au passage ! Tous nos voeux de bonheur de la part de l’équipe de Peuple Olympien !). Rien sur de potentiels transferts.

Le 19 juillet 2022, RMC annonçait l’arrivée de 11 joueuses à l’OM, en vue d’un projet solide pour la montée en D1. En juin 2023, Yacine Guesmia disait que Pablo Longoria avait de grandes ambitions pour l’OM féminine et que l’objectif déterminant de la saison était la montée au sein de l’élite, quittée en 2020. Entre temps, l’OM féminine n’a pas gagné son ticket pour la D1 et Yacine Guesmia n’entraîne plus nos joueuses depuis février 2024. Verra-t-on en 2024 des publications médiatiques analogues à celles des années précédentes ? Pour l’instant, nous ne percevons qu’un silence assourdissant.

« J’ai suivi de près le développement du football féminin et j’y ai vu trois choses. La présence de sponsors très forts. Une prise de conscience de la société de l’importance de ce football. L’amélioration des centres de formation et la création d’une méthodologie de travail, qui crée une indépendance économique de la section féminine par rapport à la section masculine. Ce n’est pas un souhait ou une possibilité, c’est une obligation d’y arriver. La question ne se pose pas. C’est le point auquel on doit arriver. Ce n’est pas un rêve, c’est une réalité à construire. »

– Longoria en février 2024 , à l’occasion d’une réunion autour de la future Ligue Féminine de Football Professionnel, rapporté par le site Foot 001

Des départs, des intérims mais quid des arrivées ?

Le soir de la victoire des Olympiennes face à Rodez, au cours de la dernière journée de championnat, Valentine annonçait sur Peuple Olympien le départ de Coline Gouineau et Ashley Clark, deux piliers de l’OM féminine. Récemment, Femmes Foot News a annoncé d’autres départs.

En février 2024, dans l’article de la Provence annonçant le départ de Guesmia, il était dit que Franck Borrelli assurerait l’intérim jusqu’à la fin de la saison. Cela sous-entend donc que l’équipe féminine de l’OM devrait avoir un nouvel entraîneur pour la reprise. Et également de nouvelles recrues.

Une haie d’honneur pour capitaine Clark.

Force est de constater, pour le moment, que si l’attention médiatique sur le potentiel nouvel entraîneur de l’OM masculin qui évolue en Ligue 1 fait fureur, il est loin d’en être de même pour l’équipe féminine. Encore un reflet de la dimension patriarcale de la société dans laquelle nous vivons ? « Mais non, Jean. », dirait quelqu’un que je connais bien. « Arrête avec ta parano. N’oublie pas que l’OM féminine n’est qu’en D2 et que c’est pour cela qu’elles n’obtiennent pas l’attention de la plupart des médias sportifs ». Nous lui répondrions que l’équipe féminine de l’Olympique Lyonnais, qui a gagné le championnat de D1 et joué la finale de la Ligue des Championnes, est également sans entraîneur(e) et n’attire pas non plus l’attention des grands acteurs de l’information sportive, qui se focalisent principalement sur la D1 masculine.

Sans verser dans les théories du complot, bien entendu, l’époque contemporaine nous invite à la plus grande vigilance intellectuelle. Au moment où règne un péril, le philosophe Hans Jonas n’avait sans doute pas tort de dire que la peur est un puissant levier de la pensée, en vue d’éviter la catastrophe.

Des questions en suspens

Première question que nous nous posons, en tant que supporter de l’OM féminine, en tant que chroniqueur à Peuple Olympien et en tant que personne s’intéressant récemment au football féminin : est-ce que Borrelli sera le coach de l’OM féminine l’année prochaine ? S’il est remplacé, qui sera son successeur ? Rêvons à voix haute : Est-ce que l’arrivée d’une pointure telle que Reynald Pedros, ancien sélectionneur de l’équipe nationale féminine du Maroc et connaissant sans doute des joueuses telles que Inès Kbida, pourrait être une option ? Sinon, quelle sera la femme ou l’homme avec suffisamment d’expérience et de charisme pour faire monter l’OM en première division la saison prochaine ?

Nous avons hâte d’en savoir rapidement plus. Il en est de même pour les joueuses. Est-ce qu’il y aura d’autres départs ? Est-ce que l’on verra de nouvelles arrivées ? Sur le site Foot Mercato, le tableau des transferts de l’OM féminine reste muet. Par contre, bonne nouvelle, l’Olympique de Marseille vient de recevoir début juin 2024 par la Fédération Française de Football et par le District de Provence, le label École Féminine de Football Niveau Or. C’est une distinction remarquable pour l’école de football féminine de l’OM. Verra-t-on de nouvelles recrues chez les Olympiennes de D2 issue de cette école ?

Franck Borelli interviewé à la fin de la saison.

D’autres questions plus inquiétantes se posent également. Là, nous allons vraiment nous la jouer Kafka et être, en effet, un peu parano. Comme cela a été dit avec l’affaire de l’équipe d’Orléans en D2, est-ce que l’on verra à l’avenir, dans certains clubs, les équipes de football féminines être sacrifiées en faveur des équipes masculines, en raison de logiques purement financières ? Est-ce que la brûlante question des droits TV, sur laquelle s’est positionné très justement Riolo ainsi que Quentin, notre chroniqueur à Peuple Olympien, aura un impact, direct ou indirect sur le recrutement de l’équipe féminine cet été ?

Autre question aromatisée à la sauce paranoïaque : est-ce que le fait que l’OM féminine ait raté deux fois l’occasion de rejoindre l’élite impliquerait qu’à présent la montée en D1 ne serait plus une priorité et que l’on se contenterait d’une bonne place en milieu de tableau, voire que l’on jouerait le maintien comme en 2021 ?

Réveillons-nous de ce cauchemar ! L’équipe de l’OM féminine a montré de très belles choses ces deux dernières années et le Président Longoria semble soutenir solidement le projet. Espérons que les choses vont s’activer énergiquement au niveau du mercato des Olympiennes et du coach pour la saison 2024-2025. Avec au bout, la montée en D1 !

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