Il cristallise les débats, provoque des sueurs froides, pointe la mauvaise gestion financière du club et peut être très irritant. Pourtant il ne s’agit pas de Jean-Michel Aulas, mais bien du Fair-Play Financier (FPF). Entre peur et incompréhension, tentons d’y voir plus clair.
Le jeudi 5 mars dernier, la direction du club olympien rencontrait le corps administratif de l’Instance du Contrôle Financier des Clubs (l’ICFC est en lien avec l’UEFA). Au terme de la réunion, un point majeur est à souligner. « L’enquête » sur l’OM est ouverte à nouveau. Une sorte de « piqûre » de rappel envers le club fondé par Montmirail, qui n’a pas respecté les codes financiers ordonnés par le FPF. L’Olympique de Marseille, qui a un déficit élevé à hauteur d’environ 91 millions d’euros, doit le réduire au minimum de 60 millions avant la clôture de l’exercice comptable de la saison en cours. C’est-à-dire le 30 juin prochain. Il faudra vendre des joueurs – on pense alors à Sanson notamment – et réduire la masse salariale pour obtenir un déficit plafonné à 30 millions d’euros.
Plus de peur que de mal
Cette réunion peut faire grincer des dents au vu des annonces effectuées. Nonobstant, après réflexion et recul, il semblerait que les sanctions qui visent l’OM ne soient pas aussi impactantes qu’elles puissent paraître. Malgré la crainte des supporters qui peut paraître légitime, l’emballement ne doit pas être de mise. Si l’OM se qualifie en Ligue des Champions, sa place sera assurée. Il est quasiment impossible de se voir bloquer l’accès par les vigiles de la finance. D’une part parce que cette pratique n’est pas très répandue. D’autre part, car très peu de clubs se sont vus recaler d’une compétition majeure, hors cas extrêmes.
Les exemples de l’AC Milan et Manchester City
Le Milan AC, qui a cumulé un déficit de 130 millions d’euros en 2018, et après accord commun avec le FPF, a décidé de ne pas participer à l’édition actuelle de la ligue Europa. Malgré l’accord bi-latéral, le FPF a tout de même réquisitionné les recettes du club italien de leur parcours en Europa League 2018-2019 (environ 13 millions). Le FPF a aussi tapé fortement du poing envers Manchester City, en promulguant l’interdiction aux Citizens de participer aux deux prochaines éditions de la coupe aux grandes oreilles. Une sanction prononcée au vu des manquements constatés entre 2010 et 2012. À noter que le club entraîné par Guardiola a fait appel, la décision n’est donc pas encore gravée dans le marbre.
Concernant les sanctions qui visent l’OM
L’Équipe évoque une possibilité pour les Marseillais de se rendre en Ligue des Champions avec un groupe réduit à 23 joueurs, au lieu de 25 en temps normal. De plus, le quotidien français évoque aussi le fait que l’OM pourrait dédier une enveloppe de 6 millions d’euros (liée à une possible qualification dans une compétition européenne) au FPF. Deux millions seront payés à l’organisme financier, et les quatre autres pourront « être retenus dans certaines circonstances« .
Le média RMC, par le biais Mohamed Bouhafsi rejette aussi les perspectives pessimistes. Le rédacteur en chef de la rubrique foot calme le jeu et explique que cette fameuse « réunion » n’est pas parasitaire et n’apporte aucun élément supplémentaire. Tout en soulignant des points évoqués, tels que le dégraissage obligatoire de la masse salariale et un basculement vers des finances pérennes lors des saisons à venir. De quoi rassurer ou non certains.
Quant à la direction de l’OM, ils indiquent par un communiqué, « collaborer pleinement » avec l’UEFA. Le FPF, malgré donc sa légitimité et son pouvoir contesté, exerce une véritable pression non négligeable sur le club olympien. Il suit attentivement le club le plus endetté de Ligue 1.