Larry Azouni, 25 ans, formé à L’OM, actuellement en Belgique à Courtrai, a accepté de répondre à nos questions. Une interview mené par Treize (@treize013) et rédigé par Thomas (@SpikyPanda) ! Voici la seconde partie de l’interview.
Pourquoi être parti dans le championnat belge alors que tu réalisais des bonnes performances avec Nîmes ?
Pour être honnête, je voulais connaître autre chose. Ça faisait 3 saisons que j’étais en Ligue 2, j’avais la possibilité de découvrir un nouveau championnat et je voulais sortir de mon cocon (j’habitais à 1h15 de Marseille et de ma famille). J’ai ressenti le besoin de changer d’air et sportivement j’allais évoluer dans une D1. Mais j’ai passé de très bonnes années à Nîmes. Malgré les problèmes extra-sportifs que le club a connu, on a réalisé des choses incroyables avec un groupe de gamins accompagné d’anciens comme Féthi Harek, Toifilou Maoulida ou Gaël Angoula.
Le championnat belge, c’est comment ?
C’est différent de la Ligue 2, il y a beaucoup plus de courses, beaucoup plus de rythme ! Après, techniquement, à part le top 5, c’est assez proche de la Ligue 2… mais tu joues dans des stades pleins contre des équipes qui jouent l’Europe. Pour moi, sportivement, il n’y avait pas photo entre la Ligue 2 et la Jupiler Pro League ! Et puis pour être honnête, financièrement ce n’était pas la même chose non plus.
Comment te sens-tu dans ton club de Courtrai ?
Ça se passe plutôt bien. En 2 saisons, j’ai joué 55 matchs, même si parfois ce n’était pas à mon poste. J’ai affronté des adversaires de qualité et on a été à chaque fois proches des play-off 1 ! L’année passée, on raté l’Europe à un match (le système de play-off est compliqué en Belgique). Mon fils est né ici à Courtrai il y a 5 mois, donc forcément ça compte aussi.
Quels sont tes objectifs personnels pour la saison à venir ?
Il me reste 1 an de contrat et le mercato n’est pas terminé. Donc tout peut se passer.
Tu es finaliste de l’Euro U19 avec la France (2013). Qu’est ce qu’il a manqué d’après toi pour battre la Serbie ?
Ça fait un moment maintenant mais j’en garde un très bon souvenir. On a quand même fait un beau parcours, mais avec l’effectif qu’on avait, on aurait dû gagner ! Ça a été un non-match de notre part. Peut-être un peu de crispation, de la fatigue aussi…
D’ailleurs, as-tu gardé contact avec certains joueurs de cette équipe-là ? (Aymeric Laporte, Anthony Martial…)
J’ai encore quelques contacts avec Aymeric Laporte, Adrien Hunou… j’ai recroisé Benjamin Mendy aussi cet été ! Quand on se croise, on discute, mais on n’est pas restés proches. Celui qui n’était pas à l’Euro mais qui avait fait tous les éliminatoires, c’est « Rafi » (Rafidine, nldr) Abdullah. On a été formés ensemble, on est partis à Lorient ensemble et l’année dernière on s’est retrouvés en Belgique ! On s’appelle souvent, on est restés proches. Le fait de partir à 18 ans à Lorient nous a rapprochés encore plus. Ce n’était pas facile mais on s’entraidait et depuis il est comme mon frère.
Quel souvenir tu as des premières sélections avec l’équipe A de la Tunisie ?
La Tunisie c’est une fierté ! J’avais fait quelques sélections en jeunes avant en Équipe de France, mais ce n’est pas comparable avec les A ! Surtout que pour mon premier match, mon père, mon frère et mon cousin ont fait le déplacement. C’est toujours un plaisir de se retrouver avec les joueurs de la sélection et de jouer pour tout un peuple.
Comment tu as vécu ta non-sélection pour la CAN 2019 ?
Je ne l’ai pas très bien vécue car je n’ai pas compris cette décision. J’ai joué 30 matchs avec mon club et j’étais présent à la dernière sélection contre l’Algérie. Peut-être à cause de ma fin de saison avec mon club, où je n’ai pas joué les 4 derniers matchs, je ne vois pas d’autre raison. Après, ça fait partie du jeu, il faut vite passer à autre chose mais j’ai quand même suivi tous leurs matchs et j’étais à fond derrière eux !
Est-ce que tu peux nous raconter ton meilleur souvenir en tant que joueur pro ?
Il y en a plusieurs qui me viennent, notamment ma deuxième saison à Nîmes où nous partons avec 8 points de retard ! À la trêve, on est derniers, à 10 points du premier non-relégable et on fait une deuxième partie de saison presque digne d’un champion. On arrive à faire venir les supporters au stade, c’était vraiment fou ! On gagne 4-3 à Nancy, on en met 6 à Clermont à la maison et on se maintient facilement ! J’ai eu la chance aussi de jouer contre Xavi avec la Tunisie, ou Mohamed Salah ! Et bien sûr, quand j’étais dans le groupe avec l’OM. À 17 ans, vivre l’ambiance du vélodrome de l’intérieur c’est fort !
Et le pire ?
Le pire pour le moment, je pense que c’est ma blessure en fin de saison il y a 2 ans qui brise tous mes espoirs de faire la Coupe du Monde ! C’était dur mentalement mais ça fait partie d’une carrière, il faut revenir plus fort !
Peux-tu nous expliquer comment se déroule une semaine type avant un match pour un joueur pro ?
Tout dépend des clubs et du jour de match, mais en général c’est entraînement assez calme le lundi. Le mardi c’est souvent le matin avec ballon et l’après-midi musculation. Mercredi, c’est un peu plus intense, du travail physique. Le jeudi, à normalement 48 heures du match, c’est plus calme : de la possession, de la finition. Enfin, vendredi veille de match, il y a souvent un échauffement avec un peu de vitesse, des petits jeux, les coups de pied arrêtés et la vidéo ! Ici en Belgique il n’y a pas de mise au vert à domicile. On a rendez-vous directement au stade, on refait des séances vidéos et puis place à la préparation de match !
Sur qui tu peux compter dans ton entourage, par rapport au football ? Dans les moments difficiles par exemple…
Ma femme et mon fils sont vraiment ma force. Mais mon père, mes frères, mes cousins et mes amis proches me suivent beaucoup, viennent même me voir en Belgique. Je sais que je peux compter sur eux, que ce soit dans les bons comme dans les mauvais moments!
Est-ce que tu as une anecdote à raconter sur ta carrière ? Quelque chose qui t’a marqué ?
Avec l’OM, on avait joué en amical contre Sion. Cette année-là Gennaro Gattuso avait signé là-bas en fin de carrière et j’ai dû jouer contre lui ! Comme beaucoup avant ce match, je pensais que c’était juste un «casseur», un chien sur le terrain… mais en 45 minutes il m’a mis d’accord ! On ne gagne pas autant de titres en étant seulement un « tueur » sur le terrain. Il se plaçait toujours au bon endroit, au bon moment. Il parlait à tous les joueurs, il faisait des courses parfaites pour intercepter les ballons ! C’est un bon souvenir aussi.
Tu as d’autres passions que le football ?
J’aime bien le tennis et la pétanque, que ce soit à regarder ou pour y jouer ! J’avais un petit niveau avec mon frère à la pétanque étant jeune, et j’ai même fait la demi-finale du tournoi provençal jeune. Mais bon le foot avant tout ! Je regarde tous les matchs possibles, mais ma femme aime bien aussi donc ça va !
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
La santé pour moi et ma famille et une longue carrière avec des trophées !
Nous remercions Larry qui nous a accordé de son temps pour répondre à nos questions. Un remerciement particulier à Treize, qui a mené cette interview pour Peuple Olympien. N’hésitez pas à suivre Larry sur Twitter (@Larryazouni26) !
Source : Larry Azouni
Image : espacecrocos.fr