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Konrad de la Fuente, un joueur idéal pour l’OM ?

C’est la rumeur qui a pris tout le monde de court. Et quelle rumeur ! Konrad de la Fuente, ailier américain de 19 ans, devrait s’engager officiellement avec l’OM pour quatre ans. Évoluant jusqu’ici avec la réserve du Barça, le jeune Barcelonais a choisi Marseille pour y poursuivre sa carrière. Retour sur le parcours et le profil d’un espoir très prometteur formé à la Masia.

Une enfance tumultueuse

Born in America

Konrad de la Fuente est né le 16 juillet 2001 à Miami. Il grandit en Floride, et joue au foot dès ses premières années. Très convaincant pour son jeune âge, ses parents ne tardent pas à voir en lui un futur grand joueur de ballon rond. En partie pour des raisons professionnelles, la famille déménage à Barcelone. Un changement de vie qui a aussi un lien direct avec le talent du jeune Konrad. En effet, ses parents préfèrent le voir s’épanouir en Europe. Eux qui le soutiennent particulièrement dans sa passion pour le football.

« Sa famille a déménagé en Espagne pour le football. Ses parents pensaient que Konrad était trop bon pour le football en Amérique et ils voulaient aller dans un pays où il pourrait progresser plus rapidement. Le football était une priorité pour eux. »

Pedro Marcet, qui dirige l’académie du même nom, pour The Guardian

À 10 ans, Konrad rejoint Marcet, académie privée connue pour son développement de jeunes joueurs. Étincelant, il accède directement l’année suivante à la franchise Tecnofútbol, équipe phare de Marcet.

Le jeune Konrad à Marcet

« Konrad s’est déjà fait remarquer lorsqu’il est arrivé à Barcelone. Il était différent car il avait un très haut niveau technique. Il a un bonne vision du jeu globale, une incroyable conduite de balle, en position de tir ou de dribble, et il est capable d’évoluer à une très grande intensité. »

Le directeur de l’académie Marcet admire le talent du prodige américain

Entouré de footballeurs tous plus talentueux les uns que les autres, il parvient à s’illustrer tant bien que mal. Il s’adapte à un style de jeu basé sur la pression, la possession et le positionnement tactique. Il est d’ailleurs repéré dans la foulée par Damm, où il peaufinera sa formation durant deux années.

Une formation à la Messi

Observé depuis plusieurs années déjà par le FC Barcelone, le club catalan lui propose d’intégrer la Masia alors qu’il souffle ses treize bougies. Il devient ainsi le deuxième Américain seulement à porter le maillot de la formation. Rapide, explosif et déséquilibrant, Konrad se révèle être un très bon atout pour les U13 de l’équipe espagnole. Mais la concurrence reste élevée, et il doit batailler pour avoir une place sur le terrain. Au point de devoir quelques fois jouer au poste de latéral. Lors de sa première année au Barça, l’Américain se montre décisif, notamment dans les grands matchs. Auteur de dix réalisations dans la saison, il offrira même la victoire à son équipe en marquant lors de la finale de la compétition MICFootball face au rival madrilène.

Le jeune espoir est très habile et utilise à merveille ses deux pieds. Grand dribbleur, il n’hésite toutefois pas à multiplier les frappes. Il se plaît à changer de rythme à souhait. Pour cela, l’ailier alterne souvent de jambe dans l’optique de créer des différences. Adoptant Ronaldinho et Neymar pour idoles, il s’adapte pour pouvoir également évoluer sur le flanc gauche de l’attaque.

“Konrad a toujours eu en tête qu’il fallait se battre pour gagner. Doucement mais sûrement, il a réussi à grimper les catégories inférieures jusqu’à briller d’une lumière permanente, devenant ainsi une pièce maîtresse de chaque équipe qu’il mène. Rapide et élégant, propriétaire et maître de la bande, l’ailier du Barça joue à travers ses buts la symphonie parfaite. »

Alicia Navarro, rédactrice pour vavel.com

Une montée en puissance

Dès sa première saison en Catalogne, le natif de Miami marque les esprits. Avec huit buts, dont trois doublés, en treize matches disputés dans la Ligue Nationale du Groupe 7 où il termine deuxième meilleur buteur de la compétition. Il développe de cette façon son instinct de tueur devant le but. C’est ainsi que Konrad de la Fuente parvient, lors de sa première saison chez les Blaugrana, à devenir l’un des joueurs locaux les plus appréciés de l’équipe catalane. Et malgré la tension médiatique que cela engendre, il continue de performer. Et ce, jusqu’à être promu en U18 à l’aube de ses seize ans. Deuxième plus jeune joueur de l’effectif derrière un certain Ansu Fati, il se rend disponible pour l’équipe. Sa polyvalence plaît beaucoup à Denis Silva. Très actif sur le terrain et toujours en mouvement, il élève son niveau de jeu pour finalement évoluer avec les U19 un an après seulement.

Mais le contrecoup ne tarde pas à se faire sentir. La forte exposition, couplée à son éclosion précoce, ralentit quelque peu la progression du jeune joueur. Il tarde à se faire une réelle place dans un collectif extrêmement qualitatif et très sélectif. Si ses deux années au sein du Juvenil A peuvent laisser penser à une stagnation, il faut malgré tout remettre les choses dans leur contexte. Rapidement surclassé tout au long de sa formation, De la Fuente possède un talent incontestable, cependant une certaine adaptation est nécessaire pour évoluer au plus haut niveau. Malgré tout, il est promu chez les B à 18 ans, un âge qui reste plus bas que la moyenne.

À la conquête de l’Espagne…

Des débuts convaincants

L’attaquant dispute trois rencontres du groupe 3 de la Segunda División B, au cours desquelles il est positionné sur tous les fronts. Il offre même la victoire à son équipe face à l’AE Prat le 2 février 2020. Entré en jeu pour neuf minutes uniquement, il se découvre avant-centre, marquant là un but sublime dans les dernières minutes.

Au moment de rivaliser pour la montée en LaLiga 2 lors des éliminatoires, De la Fuente marque les esprits. Un doublé en quart de finale pour arracher la victoire, une passe décisive en demi pour décrocher les tirs au but et une prestation plus qu’aboutie en finale. S’ils perdent leur dernier match, nul doute qu’il fut l’acteur majeur de ces « play-off ». Et, bien que sollicité au même poste que ses idoles, sa grande disponibilité et sa mobilité le rendent constamment accessible dans la construction du jeu. Mieux, il arrive également à se démarquer suffisamment pour pouvoir se retrouver souvent en position de frappe.

Konrad lors d’un match avec les Juvenil A du Barça
Une dernière en demi-teinte

L’ultime saison de l’Américain sous le maillot du Barça reste assez étrange. Intégré à la pré-saison avec le groupe pro, il se distingue notamment lors d’un match amical face à Gérone en septembre 2020. Ronald Koeman n’a pas caché la forte impression que lui a fait le joueur, le couvrant de commentaires élogieux.

« Si je devais mettre en évidence l’un des jeunes, je dirais Konrad, je suis vraiment content de lui« 

Ronald Koeman avant le début de la saison 2020/2021

Ravi de pouvoir s’appuyer sur une jeunesse fleurissante, l’entraîneur néerlandais a ainsi plus ou moins accordé du temps de jeu à l’espoir pour la saison à venir. Pourtant, les choses ne se sont pas déroulées aussi simplement. Appelé à 18 reprises en Liga, Konrad n’a pas foulé la pelouse une seule seconde. Coltiné sur le banc de touche chez les pros, il alterne les matchs avec l’équipe B. Si son début de saison avec cette dernière est assez difficile (2 buts et 2 passes décisives en 15 apparitions), le joueur n’est pas réellement focalisé sur les matchs. Sa déception suite à son absence de temps de jeu chez les A est mesurable, et se ressent quelque peu dans son jeu.

Mais, compétiteur et revanchard de nature, il ne tarde pas à reprendre du poil de la bête. En avril et en mai dernier, il enchaîne les performances de très grande classe lors de la phase d’ascension de Segunda División B. Omniprésent et extrêmement juste techniquement, son apport se fait ressentir lors de chaque rencontre. En effet, il totalise quatre réalisations et deux caviars en six rencontres. Il finit la saison sur les chapeaux de roue, malgré un dernier revers qui empêchera la promotion de l’équipe.

…de l’Europe…

Un début en fanfare

En dépit de son jeune âge, l’Américain dévoile son potentiel en Espagne et même à l’échelle européenne. Par l’intermédiaire de la Youth League, il marque le renouveau de la jeunesse blaugrana. Il porte son équipe jusqu’en demi-finale lors de l’exercice 2018/2019, avec un but et deux passes décisives au compteur en neuf apparitions. Si les Catalans perdent finalement aux tirs au but face à Chelsea, l’ailier virevoltant exploite au maximum son couloir droit, à force de courses effrénées. Son jeu allie à merveille conservation du ballon et projection rapide vers l’avant.

La confirmation

L’année suivante, le parcours européen de la Masia est bien plus complexe. Cinq défaites et une victoire. Ne pas sortir des poules est une véritable désillusion pour l’un des meilleurs centre de formation du monde ! Pourtant, Konrad parvient tout de même à se montrer décisif tous les deux matchs, avec un total de trois buts marqués. Il reste l’un des éléments importants de l’équipe, plus axé sur la finition que la passe. Profitant de blessures récurrentes dans l’effectif, l’espoir s’installe en tant qu’ailier gauche durant cet exercice.

Un avant-goût du plus haut niveau

Si le staff barcelonais ne lui octroie pas de temps de jeu en championnat chez les pros, De la Fuente aura tout de même le privilège de participer à 17 minutes de Ligue des Champions. Côtoyant Griezmann et Dembélé en attaque, il ne disposera pas d’assez de temps pour se montrer suffisamment sur le terrain. Une belle expérience malgré tout pour le joueur de 19 ans, capable dès maintenant de s’adapter pour pouvoir évoluer au plus haut niveau compétitif.

…et du monde !

Si en club, le prodige progresse à vue d’œil, il dispose également d’une place de choix en sélection. Si l’ailier américain possède un passeport espagnol, il a clairement pris position pour représenter, lors de compétitions internationales, le pays qui l’a vu naître. Appelé avec les États-Unis depuis ses 14 ans, il n’a cessé de renforcer son pays, marquant en tout sept buts en 25 titularisations.

Participant à la Coupe du Monde U20 à seulement 17 ans, il a hâte de pouvoir aider son pays à franchir un cap dans une compétition à l’échelle mondiale. Il participe à cinq rencontres avec sa sélection, avant d’être éliminés en quart de finale face à l’Équateur.

« Mon but est de grandir avec l’équipe nationale des États-Unis. Jouer en Coupe du monde U20 est la première étape, et j’espère ensuite obtenir un place dans l’équipe sénior. Bien sûr, je me vois jouer dans une Coupe du monde un jour. »

Konrad de la Fuente sur son ambition en sélection

En novembre dernier, il est convoqué avec l’équipe première pour une série de matchs amicaux. Il fête sa première titularisation au sein de son équipe de cœur lors du match nul face au Pays de Galles. Très apprécié de l’autre côté de l’Atlantique, les observateurs lui prédisent une belle carrière en sélection. Dans un pays où une génération de jeunes joueurs très doués émerge, il pourra sans doute incarner la force de cette équipe américaine dans les prochaines années.

Belle performance de l’américain face à la France lors de la Coupe du Monde U20

Un joueur complet mais inexpérimenté

Habitué dès ses débuts au style de jeu à l’espagnole, Konrad de la Fuente a su utiliser ses qualités à bon escient. Toutefois, son manque de connaissance du haut niveau pourrait lui faire défaut dans l’optique de rendement à court terme.

Un ailier prolifique et percutant…

Sur le terrain, l’ailier se transcende véritablement. Son agilité hors norme et sa capacité à se frayer dans les espaces qui lui sont laissés sont source de sa réussite à Barcelone. Réputé pour son intelligence du jeu, il n’hésite pas à jouer habilement avec son corps notamment pour sa protection de balle. Et si son physique parfois qualifié de frêle peut le gêner lors des duels au corps-à-corps, il compense avec une excellente lecture du jeu qui lui permet de toujours garder un temps d’avance sur son adversaire direct.

S’il est à l’aise un peu partout sur le terrain, De la Fuente préfère les positions excentrées, de manière à mieux pouvoir développer son jeu explosif. Sur les ailes, son talent de créateur s’allie à merveille avec les différences qu’il crée afin d’élaborer différentes situations dangereuse. Pourtant, malgré son profil varié, c’est par sa vitesse et ses fortes accélérations que l’Américain impressionne le plus.

« Je pense que mon meilleur poste est ailier gauche. Je suis à l’aise sur tous les rôles avancés, mais surtout en tant qu’ailier. »

De la Fuente se confie à American Soccer Now sur son positionnement

Malgré sa bonne finition et son sang-froid généralement correct, l’Américain aime varier son jeu suivant les actions. Alternant les phases de percussions le long de la ligne mais aussi capable de repiquer au cœur du jeu, ses centres peuvent devenir tout aussi meurtrier que ses frappes. Et lors de situations offensives, il privilégie le collectif plutôt que l’action individuelle. Sauf si bien sûr cette dernière est l’option indispensable. C’est aussi une force chez le joueur. Il joue juste. Pas trop provocateur malgré son style ravageur, il sait se contrôler pour ne pas faire le geste de trop. Toujours en recherche de simplicité, Konrad va le plus souvent à l’essentiel, sans se perdre dans sa facilité technique.

Le but de Konrad face aux U19 de l’Inter Milan en vidéo :

Autant à l’aise du pied droit que du gauche, il constitue une excellente alternative de chaque côté du terrain. Il peut donc se déplacer et changer de poste au cours d’un même match, afin de renforcer l’aile forte de l’équipe. Il possède généralement une bonne entente avec les buteurs, leur octroyant des passes précises et intéressantes pour la construction de l’action. Dans le jeu de transition, il peut facilement trouver des partenaires à l’aide de passes « laser » qui cassent les lignes.

Comme évoqué ci-dessus, Konrad de la Fuente possède une polyvalence très agréable pour ses entraîneurs. Avec une préférence se portant sur les ailes, il dépanne néanmoins en qualité d’avant-centre lorsque c’est nécessaire. Et ce fut spécifiquement le cas en sélection, lors de son passage avec les États-Unis U20. Un poste où il se sera montré convainquant, malgré son manque évident de repères.

« Je l’ai déjà utilisé en tant que buteur, par nécessité. Et il a été très bon, il peut tout à fait jouer à ce poste. Même s’il reste meilleur sur l’aile, il est capable de s’adapter à différentes situations de jeu. Il est intelligent, cérébral et voit le jeu très clairement. »

Tab Ramos, ancien manager des U20 américains

…qui connaît ses axes de progression

Vous l’aurez compris, les qualités athlétiques de l’Américain vont de paire avec sa vision du jeu. Toutefois, le jeune joueur possède encore plusieurs failles dans son jeu déstabilisateur, sur lesquelles il doit encore travailler.

Un petit gabarit

Dans un premier temps, on peut reprocher à l’ancien joueur de la Masia la difficulté qu’il rencontre pour remporter ses duels aérien. Conscient que sa taille moyenne (1m76) ne l’aide pas dans cet exercice, il s’efforce de préférer réceptionner des ballons dans les pieds. C’est en effet dans ce domaine qu’il se joue le mieux de son adversaire. Et lorsque sa détente pure n’est pas très bonne, sa précision en jeu de tête laisse clairement à désirer. Loin de peser sur les défenses par son activité dans le domaine aérien, il optera plutôt pour des courses démultipliées grâce à son endurance correcte.

Une finition pas toujours clinique

Ensuite, un autre point négatif peut être retrouvé dans son jeu. Bien qu’il se soit récemment amélioré dans ce secteur, De la Fuente peut parfois manquer de tranchant devant le but adverse. Ses appels dans la profondeur sont ravageurs, cependant sa précision dans la surface peut lui faire défaut. Avec six buts en 25 matchs la saison dernière, son bilan reste peu flamboyant pour l’un des piliers de l’équipe réserve. De même, son jeu subtil et délicat traduit quelque part un manque de puissance chez l’ailier. Et si généralement son aisance technique lui fait prendre le meilleur sur son opposant, il lui arrive de perdre des ballons. Petit gabarit, l’espoir se fait facilement bouger lors de duels acharnés. Toutefois, son caractère combattif lui octroie le gain de la plupart de ses face-à-face.

Un pressing un peu léger

Enfin, on peut reprocher à l’international américain son manque d’implication en phase défensive. Assez courageux par nature, il n’effectue que rarement un pressing constant sur le porteur de balle. Sa faible agressivité ne lui permet pas de récupérer beaucoup de ballons, quoique ce n’est pas ce qui lui est demandé. Au final, c’est un joueur qui se bat, mais qui manque d’automatismes défensifs. Toujours est-il qu’avec Sampaoli, on peut être en mesure de penser que le joueur saura jouer au service du collectif dans toute phase de jeu. Un point important pour un joueur plein de bonnes volontés, et à qui il reste tout à prouver.

Justement, cet attrait-là est élément important dans sa jeune carrière. Son talent, indéniable et logiquement plébiscité, n’a pour le moment jamais été observé à un véritable haut niveau. Travailleur, déterminé et motivé pour tout donner, le joueur naturalisé espagnol doit encore affirmer son statut de futur grand dans un haut championnat mondial. Et quoi de mieux que la Ligue 1 pour permettre à un grand espoir d’exploser aux yeux de tous ?

L’ailier entouré de deux défenseurs

Des enjeux variés

La signature de Konrad de la Fuente à l’OM répond à plusieurs critères du board olympien. Que ce soit sur le plan sportif, financier, commercial ou même merchandising, il vient renforcer un effectif en plein renouveau.

Un atout sportif

Alors que plusieurs joueurs sont ciblés par le club phocéen pour épaissir le front de son attaque, l’ailier américain apparaît comme une excellente opportunité sur le marché. Très jeune, polyvalent et déterminé à réussir à l’OM, il vient apporter de la fraîcheur et de la percussion dans le jeu horizontal. Même s’il semble promis à un rôle de remplaçant dans un premier temps, nul doute qu’il cherchera à rapidement s’imposer au sein du vestiaire. Son arrivée sur le couloir gauche compense le possible départ de Radonjić, tout en apportant un soutien à Luis Henrique. D’un autre côté, il peut aussi pallier la fin de l’aventure marseillaise de Thauvin. De même, Khaoui et Germain, qui pouvaient occuper ce poste, ont quitté le navire. De quoi fournir au nouveau venu une belle place dans la rotation.

A travers son profil d’électron libre, De la fuente ne devrait pas tarder à s’adapter au style de jeu « à la française ». Très désiré par le duo Sampaoli/Longoria et convaincu par le projet olympien, il possède la « grinta » tant aimée par les supporters du club. Sa percussion sera utile, notamment contre des défenses regroupées afin d’écarter le bloc et ainsi libérer des espaces. Toujours à la recherche de la bonne passe, il s’inscrit parfaitement dans la tactique de Sampaoli. Ce dernier souhaite monter un véritable collectif en se basant sur de fortes individualités.

Au delà de ses qualités technique et physique, cette nouvelle recrue incarne l’âme de la Masia. Un joueur à fort potentiel, toujours tourné vers le collectif, et qui joue pour les autres. Un style de jeu qui devrait plaire du côté de la Canebière, d’autant plus lorsque l’on connaît les gros noms qui sont cités à l’OM ces derniers jours.

La bonne affaire

Promis à un avenir radieux au Barça, celui que l’on considérait comme l’un des plus gros talents de la réserve catalane n’a pourtant pas choisi de continuer sa carrière en Espagne. Logiquement lassé des promesses de temps de jeu non tenues, il s’est rapidement laissé tenté par le cadre phocéen. Toutefois, il était difficile de connaître réellement la situation du joueur avant ce mercato. Pas très exposé au grand public, il restait un joueur en retrait des terrains et des médias. Sous contrat jusqu’en 2022 avec Barcelone, l’institution possédait néanmoins une option de prolongation de deux ans incluse dans le contrat de son poulain.

Son prix, on le connaît : l’ailier est estimé aux alentours de 4 millions d’euros selon Transfermarkt. Une somme modique pour un joueur en devenir. L’investissement semble sécure dans la mesure où le joueur n’a pas encore vraiment explosé. Mieux : possédant de très bons rapports avec les dirigeants espagnols, Longoria a su mettre ses talents de négociateur à exécution. On parlerait ici d’un transfert sec avec une indemnité de 3,5 millions d’euros.

Si cette opération est une bonne nouvelle pour les finances du club, elle l’est tout autant vis-à-vis des contraintes subies par l’OM. En outre, les clubs de Ligue 1 ne peuvent enregistrer, pour le compte du championnat, plus de quatre joueurs extra-communautaires. Par là, on entend tous les joueurs qui n’ont pas de nationalité européenne. Et c’est ce qui aurait pu être le cas chez Konrad de la Fuente. Américain de naissance, le joueur aurait pu occuper l’une des 4 places avec Luis Henrique, Balerdi, ainsi que Nagatomo et Benedetto, si ces derniers viennent à rester. Finalement, ce problème n’aura pas lieu. Et pour cause : la double nationalité espagnole de l’attaquant. Un aspect important à prendre en compte. De la même manière, Konrad parle couramment espagnol, et rejoint donc un groupe de quatre joueurs hispanophones pour le moment. Une cohésion qui se crée dans un groupe très cosmopolite.

Une attraction en hausse

Longoria l’a lui même affirmé il y a quelques jours, l’arrivée de Konrad est en partie due à l’attirance que l’espoir a eu pour l’OM. Dans une période compliquée, où l’Olympique peine à accrocher l’Europe tous les ans, l’histoire et l’attachement pour le club restent eux totalement intacts. Les dirigeants marseillais ont, semble-t-il, réussi à insuffler une énergie nouvelle au club. Une attraction telle que même des joueurs amoureux de leur ancien club ne refusent pas l’approche de l’OM, comme Gerson. Notons aussi que, malgré les grosses pincettes à prendre sur le dossier, des noms comme Coutinho ou Leão étaient murmurés vers la Canebière.

Dans le même registre, les arrivées de Ben Seghir et Nadir, grands espoirs formés chez les Aiglons, viennent conforter cette prise de position. L’OM recrute intelligemment, et se positionne sur des joueurs qui veulent porter ce maillot. C’est le cas de l’hispano-américain, qui est persuadé de faire là le meilleur choix possible pour sa carrière. Au travers des réseaux du président et de l’entraîneur, l’OM exploite chaque recrue potentielle en ratissant un grand nombre de championnats.

C’est de cette manière que, étonnamment, le club phocéen s’est rapidement positionné sur l’un des meilleurs espoirs des États-Unis. Fait marquant, Longoria n’a pas eu non plus à batailler pour s’arracher les services du joueur. En effet, outre l’accord conclu avec ce dernier, la concurrence a été minime, voire inexistante sur le dossier. Cela montre bien que, malgré l’intérêt que ce joueur aurait pu susciter ailleurs, le directeur sportif marseillais a su tirer les cordes comme il le fallait. Et, les bonnes relations aidant, il est parvenu à trouver un accord rapidement.

Une affaire de merchandising

Si le montant déployé pour l’acquisition d’un tel joueur apparaît d’ores et déjà comme une bonne affaire, d’autres facteurs rentrent également en compte. Annoncé comme le futur pilier de son équipe nationale, Konrad de la Fuente possède une belle côte outre Atlantique. De même, son passage remarqué en Espagne ne laisse pas les supporters indifférents. Aimé aux quatre coins du globe pour son style de jeu très attrayant, il pourrait rapporter gros s’il dévoile tout son potentiel en Ligue 1. Par la vente de maillots notamment, son jeune âge lui ferait honneur dans ce cas, avec l’insouciance qui va avec.

L’américain fait grosse impression lors du match amical face à Tarragone

La bonne pioche ?

Un caractère de battant

Très sérieux et extrêmement travailleur, le jeune prodige a toutes les qualités requises pour réussir à s’améliorer sous la gouverne de Sampaoli. Sur le terrain, il n’est pas avare d’efforts, et ne se démobilise jamais. À la Masia, il était l’un des hommes forts de l’effectif. Il guidait son équipe sur le terrain avec ses performances, même si son caractère discret ne faisait pas de lui un leader né. N’ayant joué que quelques minutes avec l’équipe professionnelle, il n’a jamais vraiment dû compter sur ses coéquipiers pour faire des différences. Fin tacticien, son intelligence lui permet de cerner rapidement l’équipe adverse, repérant leurs failles par la même occasion. Capable de faire évoluer son jeu au sein d’un même match, son courage est appréciable à tout point de vue. Conquérant dans l’âme, il va essayer de faire honneur à la devise du club, et à sa philosophie offensive.

Un championnat accessible

À titre comparatif, on peut observer que la plupart des joueurs qui ont quitté la ligue espagnole ont plutôt bien réussi en France. Mais ce n’est toutefois pas donné à tout le monde. Dans une atmosphère débridée comme peut l’être la Ligue 1, il est nécessaire d’avoir du coffre. Ainsi, pouvoir s’accrocher sur le plan physique. Ici, des défenses rugueuses, denses, mais généralement peu rapides attendent De la Fuente. L’occasion d’exposer sa vivacité lors de ses courses dans la profondeur. Ayant presque exclusivement affronté des défenses à quatre ces dernières années, il pourra donc retranscrire les mêmes approches en Ligue 1.

Solide sur ses appuis, l’Américain possède un centre de gravité assez bas. De ce fait, il reste difficile à bouger lorsqu’il prend de la vitesse. Le championnat français est rugueux. Mais l’Américain pourra créer le danger par la capacité qu’il a à changer de rythme aisément. La différence pourra surtout se faire lors des fins de match décousues. En effet, l’explosivité de l’attaquant lors des contres mêlé à ses choix judicieux peut énormément apporter à l’OM.

Un cocktail qui prend

Après Álvaro, il s’agit là du deuxième hispanophone qui évoluera à Marseille l’année prochaine. Le troisième même, si Lirola continue son aventure sur les bords de la Méditerrannée. Un noyau qui se forme, comprenant des joueurs de toutes tranches d’âge mais avec une passion et une exemplarité commune. Des profils de joueurs similaires somme toute, qui répondent à l’image soudée que veut montrer l’OM pour le futur. De surcroît, les possibles présences de Balerdi, Benedetto mais aussi Moreno ou Almada réunirait une véritable communauté hispanophone au sein de la cité phocéenne.

L’apport se ferait ainsi sentir par la facilité d’acclimatation au club, et la création d’automatismes diligemment. Les rapports avec l’entraîneur seront également simplifiés dans un premier temps. Bien que la langue de communication au sein du groupe restera évidemment le français. On sent finalement ici des choix mûrement réfléchis de la part des dirigeants. Leur profonde volonté est de recréer un effectif sur de solides fondations.

C’est un grand espoir qui vient d’atterrir au club phocéen. Qualifié de déstabilisateur de défenses, son comportement est, à contrario, très professionnel en dehors des terrains. Volonté de Sampaoli et validé par Longoria, Konrad de la Fuente va tenter dès la saison prochaine de se frayer une place dans l’effectif marseillais. Plus qu’une bonne affaire sur le plan financier, l’ailier américain de 19 ans s’installe dans une dynamique de long terme, bien qu’il se soit déjà fait un nom dans son pays natal. Alors, un coup de génie de la part des dirigeants de l’OM ?

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