Deux petits points en deux matchs d’Europa League, et l’OM se retrouve à la 3ème place de leur groupe. Ils sont ce soir opposés aux Romains de la Lazio. Portés par leur buteur Ciro Immobile, les Italiens se battront pour prendre les rênes de cette poule après leur récent succès. Mais, fébriles et parfois éteints, ils encaissent également beaucoup en championnat. Que peut-on attendre de ce match ?
Un effectif peu modifié mais redynamisé
Heureux 6èmes la saison passée, les Romains se qualifient in extremis pour l’Europa League. Le mercato est dans l’ensemble plutôt calme pour eux, mis à part quelques bons coups et une belle vente. Et si la Lazio achète, c’est majoritairement dans une optique de plus-value. En effet, l’âge moyen des arrivants est de 23,8 ans, pour une somme totale dépensée de 12,76 millions d’euros. De l’argent plutôt bien dépensé puisque, entre les achats et les retours de prêt, la valeur marchande globale des joueurs s’élève à 76,93 millions d’euros à l’heure actuelle.
A l’inverse, le club de la capitale n’a vendu que pour 7,40 millions d’euros. Un investissement massif dont le but semble être de jouer la qualification en Ligue des Champions. Pour la campagne européenne, ce renforcement vise à jouer les favoris, en tentant d’aller loin dans la compétition. Voyons plus en détail en quoi a consisté la fenêtre des transferts de la Lazio :
Des apports intéressants
Toma Basic : Cet été, le transfert le plus cher des Italiens n’est nul autre qu’un ancien joueur de Ligue 1. Acheté pour un peu moins de 7 millions d’euros, le milieu de terrain s’est vite intégré et à même su être décisif en Europe. Buteur face à Moscou, sa montée en puissance lui a d’ailleurs octroyé sa première titularisation ce week-end face à l’Inter.
Felipe Anderson : Le prolifique ailier prêté à Porto la saison passée s’est engagé avec la Lazio pour la modique somme de 3 millions d’euros. Habitué au grands matchs, le Brésilien fait donc son retour dans un club qu’il a connu de 2013 à 2018. Et on peut dire que l’ailier de 28 ans met toutes les chances de son côté : déjà trois buts et deux passes décisives en huit matchs de championnat cette saison. Des débuts tonitruants qui font de lui la menace offensive principale de l’équipe.
Des opportunités attrapées
Elseid Hysaj : Le latéral albanais, en fin de contrat avec le Napoli, a opté pour la Lazio cet été. Capable de dépanner à gauche comme à droite, c’est bien dans le premier système qu’il s’assimile au jeu romain depuis le début de la saison. Titulaire indiscutable, il se permet même un beau but durant le festival face à Spezia. Evalué à 13 millions d’euros, il est l’un des choix forts du club pendant l’entre-saison.
Pedro : Le nouveau numéro 9 de la Lazio ! Et pas des moindres, puisqu’il arrive libre directement du club rival. A 34 ans, son utilité reste intacte en tant qu’ailier ou milieu offensif. D’ailleurs, déjà un but et deux caviars pour celui qui s’est déjà mis à l’heure européenne.
Des coups qui amènent de l’expérience mais qui restent intéressants. d’un point de vue sportif. Toutefois, les Biancocelesti sont plutôt à la traîne en ce début de saison, et peinent à relever la tête. Comment peut-on l’expliquer ?
Débâcles et exploits
En Serie A, rien ne semble être facile pour la Lazio. Après deux victoires convaincantes pour débuter l’exercice, l’écurie s’est faite remettre en place par l’AC Milan avant de butter à deux reprises. Finalement, une lourde défaite face à Bologne a mis un coup au moral de l’équipe, mais la récente victoire face à l’Inter remet les choses en place. Concrètement, le club est actuellement 5ème avec 14 points en 8 rencontres disputées. Un bilan loin d’être satisfaisant pour les hommes de Maurizo Sarri. Retour sur les deux dernières rencontres :
Déroute saveur bolognaise
Le déplacement à Bologne ne fut pas de tout repos pour la Lazio. La formation s’est en effet lourdement inclinée sur le score sans appel de 3-0. Au delà du résultat, c’est dans l’attitude que les Romains ont inquiété. Frêles défensivement, ils se sont largement fait battre sur les ailes. Les débordements adverses conduisaient de fait systématiquement à une action dangereuse. Pourtant, seulement trois tirs cadrés ont suffi à Barrow et ses coéquipiers pour mettre à mal l’équipe visiteuse. Une efficacité clinique qui contraste grandement avec l’incapacité de l’attaque des Biancocelesti à se montrer précis dans le dernier geste. Les défenseurs, trop loin de leur vis-à-vis, ont manqué de discernement face à la rapidité d’exécution adverse.
Trop agressifs et nerveux, une certaine vulnérabilité s’est découverte dans cette équipe. Exemple avec l’expulsion du taulier Acerbi pour la contestation brutale et prolongée d’une faute qu’il aurait subie. Et même avec la possession du ballon, la récupération haute et active des joueurs de Bologne empêchait toute projection des visiteurs.
On notera également la tendance du jeu sur la droite du terrain, mettant Hysaj en difficulté dans son couloir. Des divergences étaient également notable dans les phases de construction. La Lazio souhaitait absolument apporter le danger dans la surface de réparation lorsque l’équipe à domicile a privilégié les frappes lointaines, à raison.
Une défaite amère tant par le manque de répondant que par l’incapacité à contrer le plan de jeu de leur adversaire. Un match dont peut se servir l’OM pour faire réapparaître les fissures de l’équipe. Toutefois cette dernière s’est bien rattrapée ce week-end avec une victoire importante face au champion en titre.
Cohésion face aux champions
Ce week-end, un choc attendait les hommes de Sarri avec la réception du club milanais. Un défi relevé haut la main avec une belle victoire 3-1. Pourtant, dans le contenu tout ne souriait pas aux champions de Serie A en 2000. Plus de frappes mais peu de possession, un moins bon contrôle du jeu donc avec une bataille du milieu de terrain gagnée par les interistes. Mais l’acharnement et le réalisme ont payés pour la Lazio : un faible taux de conversion d’occasion de 15% leur aura suffi pour totalement renverser la rencontre.
Pourtant rien ne laissait croire à un tel scénario. Poreux défensivement, la Lazio encaisse un penalty précoce transformé. Menés avant le quart d’heure de jeu et ce jusqu’à la mi-temps, l’incontournable Immobile viendra inverser la tendance. Suite à une faute nette de Bastoni, un penalty est accordé à l’attaquant italien. La suite est limpide. Une physionomie de match inversée, et la Lazio qui profite de leur momentum psychologique pour marquer deux nouveaux buts. Anderson et Milinkovic-Savic sont à la conclusion des actions, montrant la force de cette équipe à marquer par l’intermédiaire de n’importe quel profil offensif.
Confrontations solides
Fac à l’OM, la Lazio est en grande confiance. En témoigne les deux victoires face au club phocéen lors de la campagne 2018 d’Europa League. Des soirées européennes avec de mauvais souvenirs mais du spectacle, avec des matchs riches en but.
Un match à enjeu
Un petit point de différence sépare les deux écuries. Une aubaine en cas de victoire, puisque ce sont des concurrents directs pour sortir du groupe. Quelques statistiques intéressantes en amont de ce choc :
Il y a eu moins de 2,5 buts marqués lors des 4 derniers matchs de la Lazio en Europa League. Une équipe en manque d’efficacité en coupe d’Europe et qui possède des difficultés à mettre en place son style de jeu face à des adversaires organisés.
L’OM n’a pas gagné ses 10 derniers matchs en Europa League. Raison de plus pour y croire ce soir, les Marseillais voulant rompre cette série noire. Une absence notable depuis la finale face à l’Atletico.
Lors des 3 dernières confrontations il y a eu plus de 2,5 buts dans le match. Des festivals offensifs qui témoignaient aussi de la faiblesse de la défense olympienne. D’un autre côté, cela montre aussi la capacité de l’OM à planter face à cet adversaire.
Les chances de succès de l’OM sont réelles et fondées face à une équipe sans stabilité en ce début de saison. Nos Olympiens pourront compter sur un groupe au complet pour aller défier les Romains sur leurs terres. Une belle affiche en perspective !