Parce-qu’il le mérite et qu’on aime bien voir un tel média étranger parler de l’Olympique de Marseille, voici la traduction complète de l’article du Guardian. Il est consacré au travail réalisé par André Villas-Boas depuis son arrivée au club. Un coach bien connu outre-manche après avoir entrainé Chelsea et Tottenham, plus tôt dans sa carrière.
Article écrit par Adam White et Eric Devin et publié avant le match à Angers :
André Villas-Boas progresse tranquillement à Marseille, en L1
La révolution aura été calme, stable et même un peu ennuyeuse. Mais Villas-Boas donne à Marseille exactement ce dont le club avait besoin.
Pourtant « stables et « efficace » ne sont pas des mots qui décrivent l’histoire récente du club de Marseille. En effet, il a connu une succession de nominations à courte durée et donc de fausses aubaines. L’effondrement du « Champions Project » (un acte hommage au PSG) et divers quasi-accidents avec des succès tangibles. Quand André Villas-Boas est arrivé au club cet été, il semblait que Marseille n’avait plus d’ambitions. Mais ils sont maintenant deuxièmes de Ligue 1 et s’améliorent enfin tranquillement. La stabilité est peut-être enfin arrivée.
Une génération de jeunes joueurs talentueux, tous discrètement mis en avant par l’ancien coach de Chelsea et Tottenham. Boubacar Kamara assume volontiers ses responsabilités de leader défensif. Le joueur de 20 ans joue généralement en tant que défenseur central, mais il se montre également habile au milieu de terrain en sentinelle, une position qui pourrait être la sienne dans le futur. Caleta-Car, l’arrière central croate de 23 ans, a ajouté de la régularité à son jeu cette saison. Lucas Perrin, le défenseur français de 21 ans, a impressionné lors de ses quatre matches de championnats. Ce qui a facilité le passage du jeune Kamara au milieu.
Rongier, le principal succès de Villas-Boas ?
Mais le plus grand succès du nouvel entraîneur marseillais est sûrement le développement de Valentin Rongier. Qui est une signature estivale de dernière minute contre la somme de 15 millions d’euros. C’est un milieu de terrain technique qui a grandi à Nantes, montant tous les échelons du centre de formation pour devenir capitaine de l’équipe, mais sa forme commençait à stagner. Des débuts fragiles à l’OM, mais le joueur de 24 ans est désormais le milieu de terrain le plus important du club. Il lit bien le jeu, possède une superbe gamme de passes et a la capacité de contrôler le combat au milieu de terrain. En plus de cela, il s’améliore chaque semaine. Il a de nouveau été exceptionnel ce week-end lors de la victoire 2-1 de Marseille face à Brest au Vélodrome.
Le succès de l’ancien Nantais et de ses jeunes coéquipiers a durci la mentalité persistante du «Champions Project». Kevin Strootman, l’international hollandais cher et inefficace, n’est plus garanti d’avoir une place dans l’équipe. Mario Balotelli a eu un certain succès la saison dernière. Il marqua dans ses cinq premiers matchs de championnat au Vélodrome, mais ses services n’ont pas été retenus. Et Dimitri Payet, qui était revenu «à la maison» en janvier 2017 pour lancer le nouveau projet du club, reste désormais une figure emblématique de ce dernier.
L’OM qui a été sanctionné et limité cet été par le fair-play financier a tout de même réussi à s’offrir les services d’autres recrues. Ainsi, est signé Darío Benedetto, buteur lors de la finale de Copa Libertadores l’an dernier pour Boca Juniors. Et aussi Álvaro González, un défenseur central peu connu en provenance de Villarreal. Ils ont tout deux été efficaces.
Mais le club phocéen a également été marqué par une absence de fonds et d’offres pour ses meilleurs joueurs au mercato estival comme Morgan Sanson ou Florian Thauvin. Même si l’international français n’est temporairement plus dans l’effectif en raison d’une blessure à la cheville.
Un coach apprécié du groupe
En plus de développer une poignée de jeunes joueurs, le technicien portugais a également remis en confiance Steve Mandanda. Il est dans sa meilleure forme depuis son retour de Crystal Palace. Ce qui lui a permis de retrouver à nouveau l’équipe de France. Le manager a apporté de bonnes performances de l’arrière droit japonais, Hiroki Sakai.
Sous les entraîneurs précédents, des egos ont invectivé et attiré l’attention, mais Villas-Boas a façonné un véritable esprit collectif. Son équipe n’est peut-être pas spectaculaire, mais elle est efficace. Valère Germain a par ailleurs félicité son coach d’avoir protégé ses joueurs après une défaite. Et Payet tenait à souligner à quel point l’équipe est maintenant plus heureuse que lorsque Garcia était aux commandes. AVB parvient même à obtenir des bonnes performances de son arrière latéral, Jordan Amavi, qui était jusque là, systématiquement catastrophique.
Nemanja Radonjić, l’ailier serbe qui semblait impressionné à son arrivée la saison dernière, a marqué deux buts ces deux derniers matchs en ayant commencé sur le banc.
Lorsque l’ex coach du Zenit a pris les commandes du club, beaucoup étaient contre. « Encore un grand nom échoué et très bien payé », « il avait abandonné la gestion du football pour conduire des voitures de course ». Et bien pourtant, il commence à offrir une stabilité qu’on a rarement vu au Vélodrome.
Villas-Boas devient l’entraîneur silencieux, efficace, voire ennuyeux, que tous les dirigeants de ce club ont toujours évité. Il y a encore du travail à faire mais pour l’instant le club possédant les supporters les plus difficiles à satisfaire d’Europe, se contente enfin de ce qu’il a !