En France, chaque année, 200 000 femmes subissent des violences conjugales. Et les initiatives et autres justices rendues se font trop rares. Cependant, l’Olympique de Marseille, lui, a décidé d’agir et d’offrir son aide à ses femmes, victimes et désemparées.
Le confinement comme déclic
Le mardi 17 mars à 12h commençait le fameux confinement, afin de combattre la propagation du Covid-19. Presque deux mois sans pouvoir être libre d’aller où l’on veut, quand on veut et aussi longtemps qu’on le veut. Le confinement a été plus ou moins dur pour certains mais supportable au final pour beaucoup, ou presque. Malheureusement, le fait d’être enfermé chez soi, avec des personnes dangereuses, a été le quotidien de milliers de femmes, victimes de violences de la part de leur conjoint.
Il y avait et il y a alors d’autres problèmes à régler, en parallèle des hôpitaux ou des supermarchés, comme on a pu le constater face aux chiffres qui grimpaient.
La vigilance et l’entraide devaient donc se porter logiquement et également vers ses femmes en danger.
L’OM à la rescousse
Certains clubs ou entreprises ont décidé d’aider financièrement les hôpitaux, les commerçants ou encore d’offrir leurs infrastructures pour la branche médicale. L’OM, de son côté, n’a pas failli à cette mission, mais le club a voulu également amener une autre aide, tout aussi importante, envers les femmes battues.
C’est donc la Commanderie, habituellement centre d’entraînement des joueurs, qui a ouvert ses portes. Elle a accueilli plusieurs dizaines de femmes (ainsi que des enfants) afin d’aider l’association « SOS Femmes 13 ». En effet, l’internat, inutilisé, a servi à héberger ses femmes en détresse.
En l’absence des footballeurs, les bâtiments étaient évidemment libres. Avec chambres, réfectoires et terrains, tout était mis à disposition pour le bien être de ces femmes, enfants et autres soignants.
À la Commanderie, on profite de tous les avantages de l’OM : la restauration, avec trois repas par jour, la propreté des chambres, l’accès à un stade de football, où on organise des activités pour les enfants et leurs mamans, mais aussi un parcours de santé, qui permet aux femmes de prendre l’air.
– Vincent Robin, chef de service au sein de l’association. (RMCSport)
Un bilan positif
Ces derniers jours, le bilan de ce geste de solidarité est tombé. Et il semble être plus que positif. En effet, depuis le 11 avril, la Commanderie a vu passer plus de 85 personnes (source : RTL).
L’accord entre l’OM et l’association se termine aujourd’hui, dimanche 14 juin. Avec la reprise des entraînements, les locaux ne seront plus accessibles. Cela dit, avec la saturation des centres d’accueils et l’incapacité pour certaines associations de s’entraider, l’aide fournie par l’OM aura été d’une grande utilité.
La directrice de l’association ainsi que les femmes accueillies affirment même que les conditions étaient idéales :
Les chambres sont effectivement impeccables, en plus ici il y a un certain niveau de prestations qu’on ne pourrait pas trouver aisément dans d’autres structures d’hébergement.
– Valérie Secco, directrice de l’association (RTL)
Ici c’est bien, c’est le jour et la nuit. On est dans un cadre idéal. Les chambres sont bien, individuelles.
– Une des victimes aidée (RTL)
C’est donc un geste honorable de la part de l’OM. Et cela pourrait pousser à réfléchir plus amplement à la question de l’aide envers les victimes de violences conjugales.