Le football féminin ne fait toujours pas l’unanimité de nos jours. Et pourtant, cela fait assez longtemps que les femmes caressent la balle de cuir. Il faut juste fouiller un peu dans les archives et s’intéresser de plus près à l’évolution de cette Histoire du football féminin. Ce que nous nous apprêtons à faire, à travers l’OM…
La place des femmes à l’OM
XXe siècle
La trace la plus lointaine d’une équipe féminine à Marseille remonte aux années 1920. Même à cette époque, les envies de pratiquer ce sport sont présentes, pour ces femmes qui n’ont rien lâché durant la guerre.
Le premier championnat se déroule d’ailleurs en 1919. Mais très peu d’équipes y participent et celles-ci sont en partie parisiennes.
Par la suite, les critiques fusent concernant le lien entre les femmes et le football. La section féminine s’essouffle, aussi bien à l’OM qu’ailleurs. Elle ne rebondira que dans les années 70, soit 50 ans plus tard. Entre temps, le football masculin a continué son bonhomme de chemin, avec des compétitions et des joueurs exceptionnels…
Pour les femmes, l’ascension n’a donc pas pu se faire aussi facilement et rapidement. Bien que le football soit un sport mondial.
Mais quand l’amour pour le ballon rond revient plus fort que tout, la FFF rétablit le championnat au milieu des années 70.
La première saison se fait sans l’OM, qui débarque à l’exercice 1975-1976. Et ce, pour 8 saisons consécutives. Ensuite, vient la descente en D2, pendant 3 saisons…
Malheureusement, suite à celles-ci, la section marseillaise est dissoute. Preuve que le football féminin manque encore de stabilité et de soutien.
XXIe siècle
C’est en 2011 que l’OM redécouvre le football féminin ! L’équipe est totalement créée et doit démarrer dans le championnat de District de Provence. Les joueuses finissent premières sans problème.
Elles grimpent en division mais se voient octroyer des points de pénalités à cause de l’absence d’école et d’équipe de jeunes. Logique pour une reconstruction de A à Z. Cependant, les Phocéennes finissent premières à nouveau.
La section féminine gravit les échelons jusqu’à la saison 2014-2015 où elles entrent en 2e division. Les résultats sont bons et s’enchaînent. Marseille ne peut pas regretter d’avoir remonté en selle une section féminine perdue depuis longtemps.
Le tournant vient la saison suivante, où la première place leur offre l’accès à la D1 Arkema ! 34 ans après la dernière fois et seulement 4 ans après que la section soit de nouveau sur pied.
Les supporters sont en nombre à l’OM Campus, antre de leurs matchs à domicile. Les féminines gagnent en popularité grâce à leurs résultats. Bien que cela n’atteigne pas la ferveur masculine, ce qui semble logique toutefois.
Lors de leur saison en D1, elles finissent 4e et peuvent rempiler pour une nouvelle année dans l’élite. Mais la dégringolade survient et l’OM termine la saison à la dernière place. La D2 lui revient, mais pour un seul exercice, puisque l’équipe retourne aussi vite en D1 par la suite.
Aujourd’hui
On en vient alors à cette saison 2019-2020, très difficile collectivement. L’OM, à l’arrêt du championnat dû à la crise sanitaire, est avant-dernier, avec seulement 2 victoires et trop de points de retard sur le premier non relégable (7 pts). De ce fait, les voilà de retour en D2, avec l’espoir de rebondir…
Mais récemment, plusieurs joueuses ont déjà annoncé leur départ du club : Sarah Palacin, Mickaëlla Cardia, Candice Gherbi ou encore Maëva Salomon. Ce qui ne présage rien de bon dans l’amélioration de l’équipe entraînée par Christophe Parra. L’apport sur le terrain a été trop faible et trop inquiétant. Il va être dur de remotiver les troupes après tant de déroutes (défaite 11-0 face au PSG par exemple).
Statistiques
Au cours de l’Histoire de l’OM, environ 260 joueuses se sont vues porter le maillot olympien. 12 nationalités ont été remarquées également. Bien sûr, il est difficile d’être précis tant les archives des sections féminines sont plus difficiles à dénicher que celles des hommes.
Seuls deux entraîneurs ont vu le banc des Olympiennes depuis les années 70. Il s’agit de Laurent Gombert (1975 à 1986) et de Christophe Parra (2011 à nos jours).
Concernant les capes, c’est Anais M’bassidje qui a joué le plus de matchs en tant qu’olympienne (137). Derrière, c’est l’actuelle capitaine Caroline Pizzala qui se tient (136) et qui ne devrait alors pas tarder à arriver première si elle rempile pour une saison.
Niveau but, c’est Alicia Pourquiès qui rafle la médaille d’or, avec 134 pions, largement devant sa dauphine (71 buts).
Du côté de la relève, 5 catégories existent aujourd’hui : U9, U11, U13, U15 et U19. Il y a également une réserve, qui a été créée à la saison 2014-2015 et qui évolue aujourd’hui en DH.
Palmarès
Coupe de la Ligue : 1 (2013-2014)
Coupe de France : meilleur résultat, 8e (à deux reprises)
Championnats : 5
En définitive, les Marseillaises de l’OM ont pris du temps pour s’installer dans le football féminin. Et malgré les mauvais résultats de cette saison, elles semblent bien ancrées au niveau national. Puis de nos jours, la féminisation du football s’accepte de plus en plus. L’effervescence de la Coupe du Monde 2019 en a été la preuve par exemple. Il n’y a donc que de l’espoir en ce qui concerne une meilleure prise en charge de cette section à l’OM. Bien sûr, Eyraud semble préférer le centre de formation, ce qui est tout à son honneur mais lui ou son successeur ne tardera certainement pas à se tourner un peu plus vers les Phocéennes. Il faudra bien concurrencer les Parisiennes et les Lyonnaises un jour…