À son arrivée sur la Canebière à la toute fin du mercato estival 2017, Mitroglou débarque pour endosser, théoriquement, le costume du « grantatakan » promis par la direction marseillaise. De son recrutement à son départ, rien ne s’est passé comme prévu. Décryptage d’un flop.
Le « grantatakan » ?
Lorsqu’il signe le 31 août 2017 en provenance du Benfica Lisbonne, il arrive au terme d’un mercato où les attentes phocéennes auront été poussées à leur paroxysme. Avec un budget évoqué de 40 à 60 millions d’euros, les supporters rêvent de très grands noms européens !
Toutefois, ce ne sera pas vraiment le cas puisque c’est l’ex-benfiqista qui pose ses valises sur le Vieux Port à 23h52. Cible de second choix derrière Vincent Aboubakar, Vincent Janssen, Stefan Jovetic, Bas Dost ou encore Sebastien Haller. L’Olympique de Marseille succombait donc au fameux panic buy.
Etude d’un échec
Préambule prometteur
Dès son arrivée, les choses commencent mal puisqu’il arrive blessé. Toutefois, les supporters, dans leur ensemble, sont plutôt satisfaits de l’arrivée de celui qui sort d’une saison à 27 buts avec le Benfica Lisbonne.
Êtes-vous satisfaits de la signature de Konstantínos #Mítroglou à l'#OM ? #TeamOM #MercatOM
— Fabien (@Beye13) August 31, 2017
En effet, Mitroglou semble être une garantie de buts assez sure. Preuve en est, depuis la saison 2011/2012, il a toujours marqué au minimum 19 buts par saison. Avec une nette progression depuis son arrivée au Benfica Lisbonne où il marque 25 buts lors sa première saison en 2015/2016. Il termine à 27 buts lors de sa seconde et dernière saison chez les pensionnaires de l’Estadio Da Luz. Ce qui lui vaut, à cette époque, le surnom de « Mitrogooolos ».
Premières ombres
Toutefois, tout n’est pas si idyllique. En effet, l’international grec s’est blessé au genou avec une rupture des ligaments croisés en novembre 2013, ce qui lui a valu une indisponibilité de cinq mois. De ce fait, il est réputé en Europe comme étant fragile au niveau des genoux.
De plus, il arrive blessé à l’OM, ce qui pose souci lors de la visite médicale et ne lui permet pas de s’installer directement dans le onze titulaire.
Mauvais profil ?
Son arrivée permet à l’OM d’avoir un buteur reconnu en Europe, mais pose également un souci de profil. En effet, si lui et Valère Germain ont des profils complémentaires, Rudi Garcia n’a presque jamais joué dans un système de jeu à deux pointes, avec Mitroglou en pointe et Germain lui tournant autour.
Or, au Benfica, Mitroglou évoluait dans un 3-5-2 offensif, avec un pressing intensif, et un neuf et demi, Jonas, qui lui tournait autour. Ce qui n’a jamais été le cas à l’OM . Le club olympien a donc recruté un buteur qui n’a pas le profil pour jouer dans le système de prédilection de Rudi Garcia : le 4-2-3-1.
Remplaçant de son remplaçant
Lorsqu’il est remis de sa blessure, Rudi Garcia l’installe en tant que buteur titulaire. Pendant sept matchs. Et, si les débuts sont intéressants avec un but pour son premier match, il se fait plus discret par la suite, ne marquant qu’un but en Ligue 1 et un but en Coupe de la Ligue. Cette disette se prolongera jusqu’au mois de février 2018.
Germain et N’jie le remplacent donc, logiquement, en tant que titulaires, et Kostas entre ainsi dans la rotation, se contentant ainsi de bouts de match et des matchs de Coupe, où il est bien plus décisif, en inscrivant notamment un triplé face à Bourg-en-Bresse.
Lors de la saison suivante, l’échec du transfert Mitroglou se confirme. Dès le mercato estival, il est prié de se trouver une porte de sortie. Sans succès, principalement à cause de son imposant salaire et de ses pépins physiques à répétition. Il marquera en tout et pour tout trois petits buts en six mois.
Aventure turque
Après une première partie de saison 2018/2019 marquée par ses deux ratés honteux face à Dijon lors de la 13ème journée, et par son but injustement refusé face aux Parisiens, il quitte les Phocéens en prêt pour les Turcs de Galatasaray. Et si les débuts sont plutôt prometteurs, avec notamment un but en toute fin de match pour offrir la victoire aux Stambouliotes, il n’est pas efficace, et connaît plusieurs pépins physiques. Il marque son second et dernier but face à Malatyaspor en Coupe de Turquie. Au terme de ce prêt peu concluant, il rentre sur la Canebière.
Séjour batave
Après son expérience turque manquée, le natif de Kavala se cavale aux Pays-Bas, plus précisément au PSV Eindhoven. Là encore, il effectue des débuts tonitruants avec un but inscrit du talon, qui qualifie définitivement les Néerlandais en Europa League.
Par la suite, il se montre encore une fois trop peu efficace, et n’est utilisé qu’en sortie de banc. Il inscrit au total trois buts cette saison : un lors des qualifications d’Europa League, un en Coupe des Pays-Bas et le dernier en championnat. Au terme d’un nouveau prêt peu concluant, il rentre en Phocée à l’été 2020.
Hors-groupe
A son retour sur la Canebière, le Grec s’entretient avec Luis André a Pina Cabral e Villas-Boas qui lui indique qu’il ne compte pas sur lui et qu’il est donc prié de se trouver une porte de sortie. Néanmoins, Certains prétendants (FC Nantes entre autres) se manifestent mais se montrent vite refroidis par le salaire excessif de l’ex-Stambouliote qui s’élève à 330K par mois. De ce fait, « lofté » pour ainsi dire, il s’entraîne seul avant d’être réintégré pour des raisons juridiques.
Epilogue
Salonique pour oasis
Actuellement, Kostas n’a plus joué depuis six mois, et sa réintégration est impossible, comme l’a répété à maintes reprises André Villas-Boas. De plus, l’arrivée de Milik lui enlève tout espoir d’éventuelles minutes de jeu avec les Olympiens.
Quel club s’intéresserait à lui ? La question semble ardue. Pourtant, ces derniers jours, un bruit courait. L’Aris Salonique semblait intéressé par le joueur désormais âgé de 32 ans.
Le 21 janvier, des contacts sont effectivement révélés.
🔹Kostas Mitroglou serait en discussions avancées avec l’Aris Salonique 🇬🇷. Il chercherait un terrain d’entente pour résilier son contrat avec l’OM pour partir libre. (Sportime)#TeamOM #MercatOM pic.twitter.com/TjPBc9owFk
— Mercat'OM (@mercat_om) January 21, 2021
Ensuite, ces contacts sont confirmés par un de ses ex-coéquipiers.
Andreas Tatos, joueur de Xanthi (Superleague 2), a indiqué sur la radio Metropolis 95.5 qu'il était en contact avec Kostas Mitroglou (ils ont joué ensemble à l'Atromitos), et que l'attaquant de l'#OM avait "80% de chances" de signer à l'Aris, comme évoqué ces derniers jours. pic.twitter.com/Su5k0ayLb7
— Football Grec France (@footgrec) January 21, 2021
Le lendemain, il est révélé qu’un accord pour résilier son contrat avec l’OM a été trouvé. Avec cet accord, il devrait prendre une partie de son dû puis s’envoler vers de meilleurs horizons.
🚨 SDNA indique ce matin que Kostas Mitroglou a trouvé un accord pour résilier son contrat avec l'OM, et qu'il va signer pour un an et demi avec l'Aris. pic.twitter.com/uUmkruOD0V
— Football Grec France (@footgrec) January 22, 2021
Finalement, le 23 janvier, l’Aris Salonique officialise le deal.
Ainsi, l’OM se déleste d’un encombrant salaire, en vue d’une éventuelle prolongation de Thauvin ou juste d’un allègement de la masse salariale. Longoria est en passe de réussir le tour de force que n’avait pas réussi Zubizarreta : améliorer significativement l’effectif tout en se débarrassant des indésirables. Souhaitons maintenant bonne chance au Grec dans ses nouvelles aventures.
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