À l’occasion de cette 31ème journée de Ligue 1, l’OM recevait Dijon. Profitant du surplace de ses principaux concurrents, les Olympiens se devaient de l’emporter contre la lanterne rouge. Une occasion qu’ils n’ont pas laissé passer. Une victoire par deux buts d’écart qui permet aux hommes de Jorge Sampaoli de se rapprocher de Lens, 5ème.
Un onze légèrement chamboulé
Depuis son arrivée, le dispositif choisi par Sampaoli ne change pas. Privé de Duje Ćaleta-Car, suspendu pour une accumulation d’avertissements, c’est Hiroki Sakai qui est aligné aux côtés de Balerdi et Álvaro. Côté latéraux, poste très important du système, Pol Lirola occupera le couloir droit. À l’opposé, Luis Henrique s’installera dans un rôle de piston côté gauche. Nagatomo, touché contre Nice, rejoint Amavi sur la liste des absents pour ce match. Le Brésilien a ainsi l’opportunité de confirmer ses récentes bonnes performances.
Rongier en phase de reprise, les habituels titulaires sont reconduits pour cette rencontre. Kamara-Gueye épaulés par Florian Thauvin qui, dans un nouveau poste, doit profiter d’être plus axial pour retrouver son efficacité passée. En attaque, Milik doit parfaire ses automatismes avec Payet. En manque de cohésion depuis quelques matchs, il ne reste que huit rencontres au compartiment offensif pour devenir plus complémentaire.
Pour les Dijonnais, on soulignera le retour dans les buts d’Allagbe et en attaque de Yassine Benzia. Longtemps absent des terrains suite à une blessure à la main, l’attaquant est titularisé pour la deuxième fois de suite. Pratiquement condamnés, les adversaires de l’OM ne viennent pas pour faire de la figuration cependant. La relégation presque actée par le président et l’exposition d’affronter un gros club du championnat motivera certainement des joueurs qui ont clairement loupé leur saison.
Une domination improductive jusqu’à…
En s’observant pendant les premières minutes, le match a du mal à se lancer. C’est surtout sur le côté droit de l’OM que les mouvements s’opèrent. À la suite d’un bon centre en retrait de Lirola, Thauvin ne voit pas arriver Payet en pleine course et ne lui laisse pas le ballon (8ème minute). Une opportunité qui ne sera pas suivie d’autres occasions si l’on excepte une frappe de vingt mètres du numéro 10 olympien, à côté. Rien à signaler jusqu’au dernier quart d’heure.
En nette possession du ballon, les Marseillais accélèrent enfin. Plusieurs centres sont effectués et en partie repoussés par les Dijonnais. Le danger venant souvent de l’Espagnol, à droite, c’est à la suite de l’une de ses nombreuses percées que l’ouverture du score suivra. Déjà en danger lors d’un coup franc tiré par Thauvin à la 40ème minute, la défense adverse plie juste avant la pause. Suite à une mésentente entre défenseurs, Dijon concède un corner. Magnifiquement tiré par Payet et repris par Balerdi, l’OM rentre aux vestiaires avec un avantage plutôt logique.
Un Payet aux deux visages
Dès l’entame de la seconde période, les Olympiens essaient de se mettre à l’abri. Pourtant très actif sur son coté, Lirola ne voit pas ses incursions être fructueuses. À plusieurs reprises, Milik est visé mais ses centres n’arrivent pas à destination. Bien que le Polonais essaie de se montrer disponible, ses coéquipiers ont du mal à le trouver. L’avant-centre montre son agacement sur certaines actions où il estime qu’il aurait dû être mieux servi.
Pourtant, c’est à la conclusion d’une passe en retrait de l’arrière droit que Payet aurait dû doubler la mise. Mais en frappant trop fort et trop haut, il loupe l’immanquable à quelques mètres du but adverse. Le meneur de jeu de l’OM dont la forme physique a considérablement évolué depuis l’arrivée du nouvel entraîneur se montre malgré tout à son avantage lors de cette partie. En étant disponible et en créant les principales occasions, son retour en forme laisse augurer quelques espoirs pour la fin de saison.
Car après avoir vu sa frappe repoussée par Allagbe, pourtant superbement servi par Milik, le Réunionnais allait réussir sa deuxième passe décisive de la soirée. Dommage qu’il ne se soit pas montré réaliste face au but mais il aura réussi un très beau match. Tout le paradoxe est là pour un élément souvent décrié mais qui demeure indispensable au rayonnement de son équipe.
La défense au pouvoir
La victoire est assurée lorsqu’un coup franc qu’il avait lui même provoqué trouve la tête d’Álvaro. Le défenseur central signe ainsi sa deuxième réalisation de la saison, performance égalée par le premier buteur de la soirée. Précédemment décisif en marquant le seul but du match lors du déplacement à Lorient, Balerdi double son total. Revigoré par l’arrivée de son compatriote sur le banc de touche, le jeune joueur prêté par Dortmund s’affirme de plus en plus au fur et à mesure des matchs.
Le pari aura été également gagné par le tandem Longoria-Sampaoli. En ne se privant pas pour ce match des compères Balerdi-Lirola, dans la tourmente depuis leur virée du week-end dernier, les joueurs ont rendu la confiance qui leur a été accordée. Si à cela on ajoute la bonne performance de Sakai, le secteur défensif est un des points positifs à signaler. Pratiquement pas mis en danger, Mandanda réalise un clean-sheet bienvenu après la correction subie à Nice.
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Sampaoli, clair et limpide à domicile
Trois sur trois, c’est le bilan du technicien argentin de son parcours à domicile. En remportant ses deux premières rencontres contre Rennes et Brest, l’entame de son mandat a été quelque peu gâchée à Nice. Puis, avec la victoire de ce dimanche soir, c’est du sans faute pour le successeur de Villas-Boas sur la pelouse du Vélodrome. Bien que privée du public, l’équipe recommence à faire de son antre un atout. En ayant perdu déjà vingt points depuis le début de saison, on constate que ces accrocs handicapent sérieusement le club dans la lutte pour une place européenne.
Sampaoli a peut-être trouvé le schéma qui convient à ses joueurs lorsqu’ils reçoivent. Reste à trouver la bonne entente dans le domaine offensif puisqu’on a vu un Milik, remplacé par Benedetto à dix minutes du terme, plutôt agacé sur ce match. Le problème de la relation entre un avant-centre et ses coéquipiers n’est pas nouveau au sein de cette formation. Depuis le départ de Gomis et hormis le bref passage de Balotelli, les difficultés sont récurrentes dans ce secteur. Le coach a choisi aussi de lancer Luis Henrique sur le côté gauche mais celui-ci aura fait un match timide et a été remplacé par Cuisance.
En recevant le dernier du classement, l’OM n’avait pas le droit à l’erreur. Deux buts marqués, aucun encaissé, un Payet de nouveau en forme, le bilan de ce match est globalement positif. Le déplacement à Montpellier samedi prochain aura valeur de test pour l’escouade emmené par Jorge Sampaoli. Giflés lors du dernier déplacement, les Olympiens doivent surtout ne pas perdre les points qu’ils ont repris à leurs concurrents. Le groupe sera peut-être renforcé par le retour de blessure de Rongier ou d’Amavi, ce qui ne serait pas de trop dans ce sprint final.