Le Stade de Reims reçoit l’OM ce mercredi soir (21h00). Retour sur quatre confrontations mémorables entre les deux équipes au Stade Auguste Delaune, ces dix dernières années.
Un bilan à l’avantage des visiteurs
Depuis 2014, Marseille s’est déplacé six fois en Champagne-Ardenne pour y défier Reims. Sur cette période, les Olympiens se sont imposés à quatre reprises et ont perdu deux fois. Si ces confrontations n’ont pas toujours été exceptionnelles (2,83 buts par match en moyenne), certaines méritent un petit retour en arrière.
2014/2015 – J7 – [Reims 0-5 OM] : Marseille trop puissant
Cet OM a fière allure. Au moment de se déplacer à Reims, Marcelo Bielsa et ses hommes sont sur une série très intéressante de quatre victoires consécutives, ponctuées par des prestations très abouties dans le jeu. Face aux Rémois, l’occasion est belle de se détacher de Bordeaux et Saint-Étienne, les deux formations qui partagent la place de leader avec l’OM, au cours de cette époque aujourd’hui révolue !
Le coach argentin reconduit son même onze de départ en 4-2-3-1 avec notamment Benjamin Mendy au poste de latéral gauche, un milieu de terrain composé du duo Giannelli Imbula – Alaixys Romao et un quatuor offensif André Ayew – Dimitri Payet – Florian Thauvin – André-Pierre Gignac, à ce moment là meilleur buteur du championnat avec 6 buts. Le match s’emballe très rapidement et après seulement 10 minutes, Marseille mène déjà 1-0 après avoir manqué un penalty quelques secondes auparavant. L’inévitable Gignac est le buteur (8′) et il ne compte pas s’arrêter là.
Une attaque redoutable, un danger qui vient de partout
À la vingtième minute, un joli une-deux entre Thauvin et Payet sur le côté droit aboutit au doublé du numéro 9 phocéen, inarrêtable en ce début de saison. À la mi-temps tous les voyants sont au vert pour le capitaine Steve Mandanda et ses coéquipiers. S’il n’a quasiment rien eu à faire durant ces 45 premières minutes, ce n’est pas le cas de ses homologues rémois Johny Placide et Kossi Agassa, le second ayant dû remplacer le premier (blessé) à la pause.
Au retour des vestiaires, André Ayew décide d’imiter son compère Gignac et claque lui aussi un doublé (52′, 59′), en sept minutes. Une tête marteau astucieuse à la réception d’un centre de Brice Dja DjéDjé, puis un coup du foulard génial pour porter le score à 4-0. Le parcage visiteurs plein à craquer se régale et le festival n’est même pas terminé. À 15 minutes de la fin, Giannelli Imbula inscrit lui aussi son but d’une belle frappe de l’extérieur de la surface. Score final 5-0 pour un OM véritablement impressionnant, meilleure attaque de Ligue 1 avec 16 buts marqués sur les cinq derniers matchs (un seul encaissé).
2015/2016 – J2 – [Reims 1-0 OM] : Le début des problèmes
Le premier match disputé par l’OM depuis le départ surprise de Marcelo Bielsa. Lors de la première journée, les Olympiens se sont inclinés 1-0 face à Caen au Vélodrome et El Loco a remis sa démission. Une réaction est donc déjà attendue pour ce premier déplacement à Reims. Pour l’anecdote, c’est Franck Passi qui assure l’intérim ce jour là. Une seule recrue est alignée au coup d’envoi, le défenseur central hollandais Karim Rekik. Les dix autres joueurs sont des rescapés de la saison dernière. Lucas Ocampos est titulaire tout comme Michy Batshuayi et Nicolas Nkoulou pour ne citer qu’eux. Florian Thauvin, étonnamment positionné au poste de numéro 10, est également de la partie malgré son futur transfert à Newcastle. Les affaires olympiennes se compliquent rapidement puisque les Rémois ouvrent le score assez tôt (Hamari Traoré, 14′).
Une équipe correcte sur le papier mais horrible sur le terrain
Offensivement, la performance de l’OM n’a rien à voir avec celle de la saison passée. Seule une frappe de loin signée Romain Alessandrini est à signaler en première période. En seconde Steve Mandanda repousse très longtemps les offensives champenoises, laissant à ses coéquipiers la possibilité d’encore croire à une égalisation. Elle n’arrivera jamais. À quinze minutes de la fin, Romao, déjà averti, écope d’un second carton jaune. L’OM termine à 10 et s’incline pour la deuxième fois de suite, sans avoir marqué le moindre but. Après le match, un entraineur est trouvé pour remplacer Franck Passi, l’espagnol Michel. Ce dernier ne terminera pas la saison, limogé en avril et remplacé par… Franck Passi. Une situation banale dans cet OM sous la présidence de Vincent Labrune, grand amateur de billard par ailleurs.
2018/2019 – J23 – [Reims 2-1 OM] : Une défaite en clair
Afin de mettre en lumière son offre premium et de s’assurer une bonne audience parmi les chaînes de la TNT, Canal+ décide de diffuser la rencontre Reims-OM en clair sur C8. Une bonne nouvelle pour tous les supporters olympiens non abonnés à la chaîne cryptée. Au coup d’envoi, Reims (9ème) compte le même nombre de points (31) que Marseille (8ème).
Un match de milieu de tableau donc, mais dans lequel les locaux sont favoris face à une équipe qui n’a gagné qu’un seul de ses sept derniers matchs (6 points sur 24). Pour tenter de mettre fin à cette série, Rudi Garcia titularise Boubacar Kamara latéral gauche, Luis Gustavo en défense centrale avec Rolando, Kévin Strootman au milieu et Nemanja Radonjić en attaque. Malgré cette composition pour le moins surprenante, tous les yeux sont rivés sur Mario Balotelli, le nouvel avant-centre de l’OM pour la première fois titulaire dans sa nouvelle équipe.
Édouard Mendy s’oppose à l’OM
Une semaine auparavant, son entrée en jeu face à Lille au Vélodrome avait été très convaincante (1 but et plusieurs grosses occasions). Ce soir l’Italien se montre plus discret, tout le contraire du petit pont infligé à Bouna Sarr par Mathieu Cafaro sur l’ouverture du score de Reims (Tristan Dingomé, 21′). Rien d’autre à signaler en première période si ce n’est un centre-tir de Morgan Sanson sur la barre transversale. Après la pause, les Phocéens tentent d’égaliser mais tombent sur un impeccable Édouard Mendy, gardien talentueux, supporter de l’OM, mais n’ayant jamais eu sa chance au club. Rudi Garcia tente de trouver la solution et fait entrer en jeu Clinton Njie à la 67ème minute. 18 secondes après, Suk Hyun-jun, lui aussi sorti du banc, inscrit le second but rémois après avoir pris de vitesse Rolando.
En fin de partie, Marseille parvient à réduire l’écart grâce à un but de la tête de Njie (86′) bien servi par Maxime Lopez, au moment où les « Dirigeants dehors » se multipliaient dans le parcage visiteurs. Les Olympiens sont à deux doigts d’égaliser deux minutes après mais la superbe frappe d’Ocampos est sortie magistralement par Édouard Mendy. Score final 2-1 pour Reims. Une défaite de plus pour Garcia et ses hommes qui finiront cette saison à la cinquième place, mais sans coupe d’Europe.
2022/2023 – J28 – [Reims 1-2 OM] : Monsieur Alexis Sánchez
Un défi de taille se dresse face à l’OM d’Igor Tudor. Le technicien croate et ses protégés, intraitables à l’extérieur, se déplacent à Reims (8ème) dans l’objectif de consolider leur deuxième place au classement. En face, la formation champenoise dirigée par Will Still est l’une des équipes en forme en Ligue 1. L’entraineur anglo-belge est d’ailleurs toujours invaincu au coup d’envoi, fort d’une série de dix-neuf matchs sans défaite.
Le contexte est posé et c’est dans un stade plein de 20 500 spectateurs que les Olympiens doivent livrer bataille. Organisé dans un 3-4-3 avec Valentin Rongier capitaine dans l’axe de la défense, et deux pistons très hauts sur le terrain (Nuno Tavares à gauche et Jonathan Clauss à droite), l’OM est plus que bousculé en début de partie. Les Rémois profitent des grands espaces laissés par l’arrière garde phocéenne pour se projeter rapidement vers l’avant et mettre à contribution Pau López. Le portier espagnol s’incline finalement face à Folarin Balogun (13′), oublié au cœur de la surface de réparation.
Les grands joueurs peuvent faire basculer des matchs
On se dit alors que la soirée va être très dure pour les Marseillais et que seul un miracle pourrait les sortir de ce traquenard champenois. Mais cette saison, loin du Vélodrome, l’équipe de Tudor possède un mental à toute épreuve et un très grand joueur en attaque en la personne d’Alexis Sánchez. Trois minutes après l’ouverture du score des locaux, le Chilien égalise d’un sublime coup franc direct, poteau rentrant. Une précision chirurgicale qui ne laisse aucune chance à Yehvann Diouf, le gardien de Reims. À la demi heure de jeu El Ninõ Maravilla récidive et donne l’avantage à son équipe, parfaitement servi dans la profondeur par… Pau López, auteur ici de sa seconde passe décisive de la saison. L’ancien (et futur) joueur de l’Inter se joue des défenseurs rémois et conclut sans trembler.
En seconde période Reims pousse pour égaliser. Au bout du temps additionnel, la surface de l’OM est assiégée et Folarin Balogun, pourtant idéalement placé, ne parvient pas à marquer alors qu’il est à quelques centimètres du but de Pau López, archi battu sur le coup. Son tire heurte le poteau et c’est tout Marseille qui peut pousser un grand ouf de soulagement. Encore une fois l’OM s’impose à l’extérieur, ce qui lui permet de compenser les nombreux points perdus à domicile. Une « stratégie » risquée qui finira par montrer ses limites.
Bonus : 2021/2022 – J34 – [Reims 0-1 OM] : Joue-la comme Gerson
On joue la 82ème minute de ce Reims-OM quand le milieu de terrain brésilien libère les très nombreux supporters marseillais présents à Delaune. Alors que le score est toujours de 0 à 0, Dimitri Payet excentré côté gauche sert Gerson d’une petite passe à l’entrée des 16 mètres. Ce dernier enchaîne très vite deux passements de jambes qui déstabilisent complètement les dix joueurs rémois revenus défendre dans leur surface. Il termine ensuite son festival en plaçant un tir parfait du pied droit, ras de terre, qui parvient à traverser une forêt de jambes et à battre Predrag Rajković. Le stade explose de joie et l’OM, qui fait ce soir-là un très un grand pas vers la deuxième place, peut dire « Obrigado » à Gerson.
Depuis 2021, l’OM a enchainé trois succès consécutifs à Reims en Ligue 1. Espérons que Jean-Louis Gasset et ses joueurs parviendront à prolonger cette série mercredi soir. La sixième place en dépend.