Les U16 Régional 1 de l’Olympique de Marseille écrasent leur championnat. Les minots ne concèdent aucune défaite en 16 matches (12 victoires et 4 nuls). Une attaque de feu et un pressing tout terrain sont à l’origine de ces performances de grande qualité.
Un super parcours
Le dimanche 13 octobre 2019 est, au premier abord, un dimanche de football assez banal. À l’OM Campus, les joueurs d’Ibrahim Rachidi, deuxièmes au classement, reçoivent le Racing Club Toulon, leader invaincu à l’époque, pour le compte de la 5e journée. Les observateurs présents dans les tribunes du stade dont Eric Di Méco espèrent assister à une rencontre serrée dans ce duel au sommet. Que nenni. Ce jour marque un tournant dans l’aventure olympienne.
Le duel au sommet vire à la démonstration
La bande à Yassine Dahmani donne une véritable leçon aux Toulonnais. Les Marseillais inscrivent onze buts et n’en encaissent aucun. Pendant 90 minutes, les Phocéens déroulent. À l’issue de la partie, ils reprennent la première place aux Varois et envoient un message clair à la concurrence : ils ne laisseront rien, si ce n’est des miettes aux rivaux. Depuis la 5e journée, les Olympiens s’approprient le fauteuil de leader. Cette performance est à l’image de la saison : impressionnante.
Ce récital est le point d’orgue d’une saison monstrueuse. Dès la première journée, les joueurs d’Ibrahim Rachidi infligent un 5-0 à Monteux. « C’est une équipe séduisante, dotée d’un état d’esprit remarquable », analyse Jonathan Merlin, coach des blancs et verts. Pendant les quinze autres matches, les Olympiens imposent leur loi. Seuls le Sporting Club Air-Bel, le Burel FC, le Mougins FC et le Vedène AC réussissent à prendre un point face aux Phocéens. Toutes les autres formations subissent la force de frappe et le pressing étouffant des Marseillais.
Des principes de jeu forts pour une efficacité redoutable
Si les U16 R1 dominent autant leurs sujets, c’est grâce à un « projet de jeu clair », précise Jonathan Merlin. Dès leur entrée sur le terrain, les minots savent exactement comment ils doivent agir pour terrasser leurs adversaires. Le 4-5-1 (ou 4-3-3 selon l’animation) concocté par Ibrahim Rachidi, l’entraîneur marseillais, est parfaitement huilé.
Les sorties de balles sont constamment courtes. Les défenseurs centraux ont beaucoup de responsabilités dans les phases de relances. Ils n’hésitent pas à fixer balle au pied en attaquant l’espace ou cherchent régulièrement les milieux de terrain axiaux, sans cesse en mouvement, par une passe courte. Une fois les joueurs positionnés dans l’entrejeu trouvés entre les lignes et dans le sens du jeu, les combinaisons à l’intérieur (ou sur les côtés) se multiplient. Dans les 30 derniers mètres, les meneurs s’appliquent à jouer sur la largeur avec des ailiers souvent lancés, dont le pouvoir de percussion est dévastateur. Les centres arrivent à foison. Les offensives sont difficiles à contenir pour les opposants. 58 pions inscrits en 16 matches, la méthode est réglée.
« Ils défendent constamment en avançant »,
Aimad Sbai
« Habituellement, les équipes de centre de formation répètent les passes sans vouloir forcément aller vite de l’avant », remarque Aimad Sbai, entraîneur des U16 R1 du Vedène AC, dauphin des Marseillais. Pour l’OM, la vision est tout autre. Pas de conservation stérile. Les redoublements de passes doivent être intenses, deux, trois touches de balle maximum pour faire vivre le ballon. La volonté première ? Créer de l’espace dans le bloc adverse afin de s’engouffrer rapidement. La verticalité est l’un des maitres-mots de la vision du coach Rachidi.
L’intensité, si chère au football moderne, s’exprime également dans les séquences sans ballon. Dès la perte de balle, la réaction des dix joueurs de champ ciels et blancs est spontanée. Tous pressent ardemment pour récupérer le cuir le plus rapidement possible. Comme les phases de possession, le pressing est vif et discipliné. « Ils défendent constamment en avançant », informe Aimad Sbai. Bloc haut, forte densité côté ballon, réduction des espaces maximale, les Phocéens asphyxient leurs adversaires. Cette rigueur leur permet d’encaisser peu de buts, 11 en 16 journées. Moins d’un par match.
Malgré l’instabilité de l’effectif à des moments de la saison (onze joueurs sont montés avec les U17 nationaux et cinq U15 avec les U16 R1), les principes de jeu restent les mêmes. Toujours cette volonté de presser, de combiner, d’aller vers l’avant. « Avec une moyenne de 3,6 buts par match, les U16 illustrent à merveille la devise du club », appuie Idriss Kasmi, journaliste-commentateur chez Chronos Sport. Droit au but, une philosophie de jeu à développer dans toutes les catégories ?