@Zempeknio : son « twitter name » vous parle probablement tant il est présent sur Twitter et tant les personnes à le suivre sont nombreuses. Pour sa connaissance et son amour du football, et plus particulièrement de l’OM, pour la pertinence de ses analyses, ou parce qu’il nous semble intéressant dans ses prises de paroles, les raisons sont variées. Ses analyses, justement, il nous en a livrées quelques unes. Nous sommes partis à sa rencontre pour le découvrir un peu plus… Entre l’actualité et le récent passé de l’OM, il nous a exprimé son amour pour ce club en développant différents sujets qu’il a ponctués d’avis toujours intéressants. Entretien de Juliette pour Peuple Olympien.
Salut ! Au plaisir ! Alors, ce confinement sans foot, je le vis plutôt bien. Le foot rythme ma vie, j’y consacre énormément de temps, que ce soit en débattant sur l’OM, en lisant des news, des articles, des livres… ou avec les matchs que je regarde (quasiment 1 par soir toute la semaine) donc personnellement, ça me fait sincèrement du bien. Ca permet de prendre du recul, de faire beaucoup de choses auxquelles je consacre moins de temps et étrangement je n’ai pas un manque fou. Quand les matchs reprendront, j’y jetterai un coup d’oeil, mais j’apprécie cette pause.
Sans foot, mais surtout sans l’OM, ou sans l’OM mais surtout sans foot?
Plutôt sans foot mais surtout sans l’OM. C’est ce qui me manque parfois, l’adrénaline de l’attente, les réflexions qu’on se fait match après match sur notre équipe, le Vélodrome, les matches avec nos amis, etc. Et puis c’est aussi un sujet de discussion prépondérant avec mes proches et je suis généralement beaucoup moins fan de tout ce qui touche aux à côtés du terrain, les rumeurs de vente, le mercato, les projections financières, ce sont des choses qui m’intéressent aussi mais ce que je préfère, c’est le terrain. C’est donc une période compliquée à ce niveau là.
Que penses-tu de la décision de stopper la saison?
Pour moi, c’est inévitable de mettre un terme aux compétitions pour cette saison. Déjà parce que le football sans supporters pour garnir les stades perd énormément de son intérêt. Ensuite parce qu’il est impossible
de prendre les mesures nécessaires pour les acteurs du foot ni d’empêcher les supporters de se réunir aux abords du stade ou dans les foyers, et que cela met beaucoup de monde en danger pour des enjeux uniquement économiques. Et parce que reprendre après une coupure, avec des règles différentes, des retours de joueurs blessés et j’en passe ne donnerait de toute façon pas lieu a une fin plus juste qu’en gelant les classements.
Evoquons la saison tout juste terminée. Que penses-tu de l’OM d’AVB ? Pensais-tu que l’équipe allait se retrouver deuxième?
On a vécu une belle saison, j’imaginais un retour en LDC mais je ne pensais pas que ça se ferait si «sereinement». J’ai vibré sur quelques matches, parfois c’était plus triste. Je pense qu’une fois l’équipe en route, on aurait pu faire en sorte d’être plus impériaux et que les résultats auraient dû d’avantage passer par le jeu. On a eu de la réussite, un bon état d’esprit de l’équipe, et quelques talents individuels ont finalement fait la différence par rapport à nos concurrents, mais c’est difficile d’être négatif vu la situation avant qu’AVB reprenne l’équipe.
Si le championnat avait repris, penses-tu que l’OM aurait réussi à conserver cette deuxième place jusqu’au bout?
J’imagine qu’on l’aurait conservée plus ou moins difficilement parce qu’on avait une bonne avance et je pense que la recette qui nous avait permis d’atteindre cette place aurait tenu jusqu’à la fin. Les concurrents ne prenaient pas forcément plus de points, donc je pense que pas grand chose n’aurait changé pour nous.
Comme on le sait maintenant, l’OM va en Ligue des Champions et cela s’annonce compliqué au vu de la situation du club. Certains auraient préféré ne pas se qualifier tant cette dernière est difficile… Toi, malgré tout, vois-tu cette qualification d’un bon oeil?
Ce sera très difficile mais il faut passer par là, on l’attend depuis si longtemps cette qualification, je ne comprends pas qu’on puisse dire qu’elle aura un impact négatif, si tu veux progresser il faut être en LDC régulièrement. Au début, on se fait atomiser mais si on bosse bien derrière on peut capitaliser dessus. Sans LDC, que tu bosses bien ou pas, tu feras du surplace tant que tu n’y seras pas parce que tes concurrents prennent les avantages à ta place et les avantages de la LDC sont beaucoup trop importants. Outre l’argent de la qualification, ça donne une exposition importante au club et à ses joueurs.
Je peux comprendre qu’on veuille faire les choses étape par étape et être prêts pour la LDC, mais dans le football français, tu n’es jamais vraiment prêt pour y être tant que tu ne t’y qualifies pas plusieurs fois et en tires les bienfaits pour construire une équipe cohérente et faire plus que de la figuration par la suite.
Pour toi, quel est le meilleur match de la saison, et quel est le pire?
On a eu quelques très bons matches, mais mon préféré est celui contre Montpellier, malgré le scénario et le résultat, on a eu le ballon tout le match et des séquences de jeu divines, c’est le match où j’ai compris qu’on pouvait faire quelque choses cette saison !
Le pire, certainement celui contre Paris, pour des raisons évidentes mais surtout parce qu’on y allait sans l’intention de faire quoi que ce soit.
Pour se rappeler de bons moments, allons au delà de cette saison. Donne nous ton match d’anthologie.
Là aussi, il y en a quelques uns qui sortent du lot, mais quand j’entends « anthologie », je pense assez rapidement à Liverpool-OM. L’équipe d’en face est impressionnante, ça reste un exploit, le scénario est fou et puis, je le revois avec mes yeux d’enfant.
Que penses-tu de Gerets et Baup qui on eu, sur un an, des résultats quelque peu similaires en pratiquant pourtant un jeu différent?
Déjà, ce que je peux te dire, c’est que je n’ai pas vécu les deux saisons de la même manière ! Il y avait beaucoup d’engouement avec Gerets, c’était un rassembleur et il a créé quelque chose de magique avec cette équipe et les supps. On ne peut pas dire que c’était le cas avec Baup. On compare souvent parce qu’on finit deuxièmes, mais sous Gerets on est plus présents en coupe d’Europe, on joue le titre jusqu’à la fin et l’équipe vend beaucoup plus de rêve, on se régale et on finit meilleure attaque avec des Niang, Zenden, Ben Arfa … on fait plus qu’une 2ème place au forceps.
Parlons maintenant de toi. Quand et comment t’est venue cette passion pour l’OM?
Mes premiers souvenirs de l’OM remontent a la saison 2003-2004, ça s’est fait assez naturellement parce que je suis proche de Marseille et que petit, j’aimais le football. Mais ma famille ne s’intéresse pas spécialement au foot alors ça s’est fait petit à petit, j’essayais de gratter n’importe où pour voir chaque week-end les buts de Drogba mais quelques années, après j’étais définitivement à fond dans le club.
Es-tu « OM exclusif » ou suis-tu de près d’autres clubs?
Je regarde beaucoup de foot et il y a plusieurs clubs que je suis chaque saison de plus ou moins près: Liverpool, Naples, Séville… En général, quand une équipe joue bien ou qu’un coach innovant pointe le bout de son nez, je m’y intéresse également. Il m’arrive de suivre une équipe sur une période juste pour un ou quelques joueurs aussi. Ca n’a rien a voir avec l’amour que j’ai pour l’OM, mais je trouve ça hyper important de suivre ce qui se passe ailleurs.
Quel genre de supporter es-tu?
Je dirais que je suis plutôt calme et mesuré, comme je le suis dans la vie, je suis assez flegmatique. Une victoire ou une défaite conditionne mon humeur mais je sais avant le coup d’envoi que le football est
parfois cruel ou injuste. Il y a beaucoup moins de choses qui me mettent hors de moi aujourd’hui. Après, si un match bascule dans la folie avec un stade en feu, on devient tous un peu incontrôlable.
Pour toi, l’OM c’est à la maison devant la télé, au stade, à l’extérieur, ou un peu des trois?
Je dirais que j’apprécie énormément le fait de suivre le match au stade ou à la maison, je ne suis pas trop du genre à aller dans un bar ou un lieu public avec des inconnus. Avant, tout ce qui m’intéressait c’était d’être en Fanatics avec mes potes et foutre le bordel 90 minutes, maintenant j’apprécie beaucoup plus les aspects tactiques du jeu et ce qui se passe sur le terrain, donc je regarde beaucoup plus les matches à la maison voire en tribune, et de temps en temps, je retourne en virage.
Quel est ton plus beau souvenir?
Il y en a beaucoup alors je vais mettre en avant un souvenir récent: la demi-finale contre Salzbourg pour l’atmosphère, le match et le fait qu’on décroche un billet pour une finale européenne. Sur un plan personnel, j’en garde un très fort souvenir parce que cette année-là, je subis une lourde opération qui me rendra quasi immobilisé pendant plusieurs mois et que pendant ma période de rémission, j’ai enclenché un véritable compte à rebours pour pourvoir retourner au stade le plus vite possible et prendre part a cette épopée. J’étais trop court pour Leipzig et je n’aurais pas dû y être non plus pour Salzbourg, mais je n’ai pas pu résister et j’ai pu assister au spectacle à moitié estropié et sous codéine, c’est un sacré souvenir.
Et ton pire?
Mon pire souvenir, c’est la finale d’Europa League perdue contre Valence. J’étais jeune, j’y croyais, c’est ma première grosse désillusion.
Es-tu un partisan du beau jeu envers et contre tout, ou de la gagne quitte à s’ennuyer? Parle nous de ton match idéal.
Je pense que tout le monde aime voir son équipe pratiquer un beau football, mais je ne suis pas spécialement un partisan du beau jeu. Ce que j’aime, c’est quand une équipe joue bien, c’est-à-dire qu’elle établit un plan de jeu et le réalise parfaitement. Qu’on choisisse un bloc haut avec un fort pressing et de mettre le pied sur le ballon ou un bloc médian qui presse moins et se concentre plutôt à faire mal avec des transitions rapides m’importe peu tant que c’est bien fait et qu’on voit quelque chose de cohérent.
Par exemple, on nous colle parfois l’étiquette d’esthète du beau jeu quand on exprime des réticences sur l’OM d’AVB mais personne ne souhaite un jeu esthétique pour la beauté du jeu, on pense juste que quand on reçoit une équipe inférieure, le meilleur moyen de parvenir à la battre est de prendre le jeu à son compte et qu’on a les moyens de le faire. Tout dépend des joueurs qu’on a.
Le match idéal c’est un match où je vibre et où on gagne à la fin, le scénario et l’enjeu sont les deux choses les plus importantes, je pense qu’on rêve plus avec un match bien serré et une frappe surnaturelle de Radonjic qui nous donne la victoire en fin de match qu’avec un 3-0 parfaitement maitrisé.
La saison de Michel, on fait une finale de coupe de France avec Passi et peu de monde y accorde de l’importance, en revanche, on se souvient tous de matchs tels que Caen-OM. Comment l’expliques-tu?
Parce qu’on obtient ce qu’on mérite dans un match comme OM-Caen, il y a une dynamique, c’est un aboutissement. Quand on va en finale avec Michel, on a beaucoup de réussite et on perd logiquement à la fin, il y a beaucoup moins de positif à retenir de ce genre d’expérience.
Quel coach aimerais-tu à l’OM et pourquoi?
J’aimerais un coach ambitieux, qui sait ce qu’il veut et s’y tient, idéalement avec l’expérience du haut niveau et qui sait comment gagner, faire vivre un groupe et respecte les supporters. Avant Villas Boas, je voulais beaucoup Benitez car je trouve qu’il répond pas mal à ces critères et il sait faire grandir un projet.
D’après toi, quel est le meilleur système pour l’équipe actuelle?
Je pense qu’aujourd’hui le 4-3-3 est l’idéal, même si j’aimerais qu’on l’utilise pour être plus dominateurs, en installant Maxime Lopez par exemple. C’est un système qui me plait beaucoup parce qu’il est très équilibré avec et sans ballon, très adaptable, on constitue facilement les deux lignes de 4 derrière les 2 qui pressent, l’équipe reste compacte. Les créateurs ont du temps et de l’espace sur les ailes et libérent de l’espace pour les latéraux quand ils prennent l’axe. Ca permet d’utiliser efficacement toute la largeur du terrain et ça offre de nombreuses possibilités devant avec des joueurs créatifs comme Thauvin, Payet et Benedetto. C’est l’idéal, on a les milieux complets pour le faire, des pistons capables de se projeter, de défendre ou de faire
circuler le ballon. C’est un système qui favorise le pressing haut, ce que j’aimerais voir constamment avec cette équipe.
Evidemment, il y a aussi des points faibles, c’est très exigeant physiquement pour les milieux et les ailiers, on n’a pas forcément les latéraux qu’il faudrait pour déborder, mais je pense que ça reste le plus adapté à cette équipe.
Quel est, pour toi, le meilleur poste pour Kamara?
Pour moi, c’est un milieu pointe basse d’une équipe qui aspire à avoir le ballon. J’attendais ce replacement depuis longtemps, je trouve que c’est le plus adapté à ses caractéristiques. Il a une bonne anticipation, le sens du jeu, il est tonique et très propre techniquement, il fait une belle première relance et ratisse très bien. Je pense qu’il faudrait le responsabiliser davantage, le pousser à prendre plus de risques et qu’il progresse encore dans son utilisation du ballon, mais je crois que c’est là qu’il pourra s’épanouir le plus, car il souffre moins de son manque de vitesse, de vice et d’agressivité qu’en défenseur central. Il a également du mal a gérer la profondeur.
De plus, les erreurs sont bien souvent moins fatales et ça compte pour un joueur si jeune, mais peu importe le poste où il se fixera, il développe d’autres aspects de son jeu et c’est bénéfique, il est amené à devenir un grand joueur et pourra réussir aux deux postes.
Qu’est ce qui ne fonctionne pas avec Strootman?
Strootman, c’est devenu un joueur d’un ancien temps depuis sa blessure ! J’ai l’impression que ça va souvent trop vite pour lui, mais il n’est pas utilisé dans un rôle ni dans une équipe qui le mettent en valeur. Il devrait être un taulier, le tonton qui crie sur les autres, qui presse, qui ratisse et qui a le temps de faire les choses avec le ballon. Il n’a pas un pied gauche dégueulasse mais l’OM n’aspire pas à mettre le pied sur le ballon, il faut aller vite, et si on voulait un artiste, on ne compterait pas sur lui non plus. C’est simplement une onéreuse erreur de casting.
Penses- tu que Thauvin peut retrouver son niveau, et que doit faire le club de lui?
Oui, il ne faut pas avoir la mémoire courte avec Thauvin, c’est notre meilleur joueur sur les dernières saisons avec Payet et un joueur qui ferait beaucoup de bien dans le système actuel. Je crois totalement au fait qu’il serait excellent dans cette équipe. En tant que supporter, je souhaite qu’il reste, mais c’est une situation compliquée. Il lui reste un an de contrat, dans le contexte économique qu’on connait, c’est peut-être le dernier moment pour récupérer de l’argent et je ne suis pas sur que le club puisse s’asseoir dessus. L’idéal pour moi serait de le prolonger et voir la saison prochaine mais je doute que ce soit une possibilité.
Les 9 ne fonctionnent pas vraiment depuis des années, pourquoi?
Quand tu évolues avec une pointe seule, ton buteur est tributaire de l’animation. Offensivement, l’OM se repose depuis toujours sur ses individualités (comme beaucoup d’équipes) et quand les latéraux ne sont pas au niveau, que tu ne mises pas sur une construction du jeu au milieu mais sur des courses, ça devient très difficile de servir efficacement l’homme qui se retrouve seul entre deux défenseurs. Cependant et en tenant compte de cela, je considère la première saison de Benedetto comme une réussite et l’apport de Thauvin lui fera beaucoup de bien, parce qu’il aura quelqu’un de plus proche de la surface qui représente un danger pour les défenseurs adverses.
Qu’est ce que tu aurais changé, de façon réaliste, pour que l’équipe soit meilleure/joue mieux?
C’est difficile, je pense toujours que si le coach ne le fait pas c’est qu’il a ses raisons et des paramètres qui nous échappent forcément, mais dans un monde idéal, j’aurais voulu une équipe qui presse plus comme on a pu le voir en début de saison. J’aurais fait de Lopez un titulaire en puissance pour soulager Payet à la construction du jeu, et j’aurais fait en sorte qu’un relayeur soutienne Benedetto avec plus de présence dans la surface adverse grâce à des projections vers l’avant.
Donne nous ton onze type de l’OM toutes époques confondues.
As-tu un oeil, de près ou de loin sur la formation? Si oui, quel est ton avis sur le sujet?
Je suis de loin, je suis content qu’on évolue là-dessus. L’OM doit être à moyen terme en mesure de fournir quelques joueurs capables d’avoir un rôle dans l’équipe première chaque saison et surtout quelques seconds couteaux. On ne doit plus voir de recrutement de joueurs moyens ou d’expérimentés sur le déclin pour faire le nombre. C’est devenu très important dans le foot moderne d’être capable de garnir son effectif de locaux, surtout pour un club comme nous avec un contexte marseillais particulier et une marge de manoeuvre limitée. On peut aussi former des joueurs avec un potentiel important sur lesquels on ne pourrait pas se positionner via la marché. L’idéal est, à terme, d’avoir une philosophie en équipe première qu’on transmet dans toutes les équipes de jeunes pour faciliter leur intégration.
De plus en plus de personnes regrettent l’époque où les joueurs avaient l’amour du maillot, où les joueurs ne se câlinaient pas dans le tunnel avec un clasico, etc. Pour toi qui suis le foot depuis un moment, que penses-tu de son évolution au fil des années? (argent, amour du club, etc)
Je n’ai que 23 ans mais je suis hyper nostalgique du football d’avant… Je pense qu’il y a une baisse de niveau global des joueurs, de répartition des talents par club, moins de personnalités affirmées, moins de joueurs créatifs. Il y a également une multiplication des matchs malsaine, une starification outrancière des joueurs, une perte de style propre à chaque club, plus aucun match en clair. L’arrivée de la technologie est néfaste, les supporters ont de moins en moins de libertés et on connait les 2-3 clubs qui joueront le titre dans chaque championnat à l’avance voire directement le champion.
Et, globalement, le football a perdu en imprévisibilité. Il est plus rare qu’un club inférieur crée la surprise et batte un club avec plus de moyens. Il y a une certaine évolution tactique avec des coachs toujours plus pointus, mais elle s’accompagne d’un certain conformisme. On voit finalement assez peu de manières de jouer et on forme désormais plus des athlètes que des cerveaux. Le foot devient une bataille tactique et on perd en spectacle. On voit des riches investisseurs venir mettre des millions dans des clubs et se loger parmi les top clubs sans avoir un projet sportif cohérent. Comment ne pas se dire que le sport est relégué au second plan ?
Le football garde une part de sa magie mais, à mon sens, prend un très mauvais tournant. Si un jour on évolue vers un modèle de ligue européenne fermée, on risque de franchir un pallier qui marquera la fin du foot qu’on aimait jusqu’à maintenant.
Si tu étais un joueur actuel de l’OM, tu serais…?
Je choisirais d’être Payet, parce que c’est notre top joueur, celui qui a le plus de liberté et le plus d’influence sur nos résultats et qu’il a eu la chance de faire plusieurs années a l’OM, a mis la Premier League à ses pieds et a eu un beau parcours avec l’EDF. Sa carrière est surement la plus intéressante.
Et toutes époques confondues?
Je pense qu’être Basile, celui qui offre la LDC au peuple marseillais, c’est quand même spécial.
En dehors de l’OM, y a-t-il un ou plusieurs joueurs que tu aimes particulièrement?
Il y a beaucoup de joueurs que j’apprécie en dehors de l’OM. J’aime beaucoup les organisateurs comme Jorginho et les top joueurs à tout faire comme Griezmann ou Firmino. Mais depuis un petit moment je suis fasciné par les défenseurs brillants balle au pied., j’ai pas mal suivi les Van Djik, Koulibaly, De Ligt… Je pense que c’est l’évolution de poste la plus intéressante que j’ai pu voir dans le foot moderne.
Toute l’équipe de Peuple Olympien remercie chaleureusement Zempe pour sa disponibilité et son oeil avisé sur les différents sujets évoqués.