Meilleur passeur de l’OM et encore titulaire indiscutable aux yeux d’Igor Tudor, Jonathan Clauss marque pourtant le pas depuis plusieurs semaines. Depuis la Coupe du Monde qui lui a échappé avec les Bleus, le piston droit marseillais ne retrouve pas son meilleur niveau et symbolise les difficultés actuelles de son équipe.
Un élan brisé par une non-sélection
Arrivé de Lens l’été dernier, Jonathan Clauss a rapidement séduit le staff et les supporters marseillais. Parfaitement adapté au rôle de piston droit dans le schéma en 3-4-3, le numéro 7 de l’OM a connu des débuts réussis, à l’instar de son pendant sur le côté gauche, Nuno Tavares. Sa vitesse, ses débordements et sa qualité de centre ont fait des ravages, au point d’écarter l’idée d’une concurrence avec Issa Kaboré. À l’aise des deux pieds, l’international français (6 sélections) s’était même offert son premier but sous le maillot olympien, à Angers, après un déboulé côté gauche. En résumé, Clauss avait globalement répondu aux attentes lors des premiers mois de la saison, malgré quelques performances jugées insuffisantes en Ligue des Champions.
Puis est arrivée la coupure liée à la Coupe du Monde en novembre 2022. Régulièrement appelé en équipe de France lors des derniers rassemblements, le latéral tricolore fut l’un des grands perdants de la liste de Didier Deschamps pour le Qatar, une grande déception forcément longue à digérer. À 30 ans, ce Mondial représentait sans doute la chance de sa vie de jouer une grande compétition avec son pays. Et il n’est pas certain que le train repasse une seconde fois puisque le Marseillais a de nouveau été laissé de côté pour les récents matchs des Bleus au mois de mars.
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Une blessure au moment de l’embellie marseillaise
Toutefois, depuis sa malheureuse non-sélection, de l’eau a coulé sous les ponts et cet épisode n’explique pas à lui seul ses déboires actuels. D’autant que son excellent match réalisé face à Toulouse (6-1), pour le retour post-Mondial, avait rassuré tout le monde sur son état d’esprit. Ce soir-là, il avait délivré deux passes décisives avant de connaître un coup dur, trois jours plus tard. Blessé aux adducteurs face à Montpellier (1-2), le 2 janvier, l’ancien Lensois a loupé un mois de compétition, durant lequel l’équipe d’Igor Tudor trouvait son meilleur niveau, récitant un football salué par tous, face à Troyes (0-2), Lorient (3-1) et Rennes (1-0) notamment.
L’idée n’est pas de dire que l’absence de Clauss aura profité à l’OM, loin de là, mais plutôt de s’interroger sur les raisons de son retour manqué. Malgré une bonne prestation face au PSG en Coupe de France, comme l’ensemble de ses coéquipiers, le piston olympien peine à convaincre depuis ce grand soir. Lors du second duel contre les Parisiens en championnat, Tudor avait même décidé de se passer de lui au coup d’envoi, preuve des doutes suscités par ses contre-performances.
Qu’est-ce qui cloche ?
Alors comment expliquer les difficultés actuelles du latéral ? Depuis de longues semaines, il apparaît emprunté physiquement et fébrile techniquement, en témoigne ses derniers matchs ratés face à Montpellier (1-1) et Lorient (0-0). Ses courses semblent moins tranchantes et ses centres ne trouvent plus preneur, signe d’un joueur dans le creux de la vague. À l’image du collectif marseillais dans son ensemble, il ne parvient pas à retrouver du jus et manque d’idées en phase offensive. Par ailleurs, son entente à droite avec Cengiz Ünder ne saute pas aux yeux tandis que celle avec Chancel Mbemba fonctionnait plutôt bien et demande à être réinstallée.
Désormais dans le collimateur des supporters, Jonathan Clauss doit retrouver ses sensations s’il ne veut pas perdre la confiance de son entraîneur. Lors du match nul concédé en fin de partie face à Strasbourg (2-2), il n’avait d’ailleurs pas hésité à remettre en cause les choix défensifs de Tudor.
« On sait que la deuxième mi-temps n’allait pas être évidente, on fait les choses intelligemment, on mène au score logiquement, on transforme ce qu’on a à transformer. Il arrive ce qu’il arrive… On change des choses à la fin, je pense que ça nous perturbe un peu, ça nous déconcentre un peu, on prend ces deux buts coups sur coup qui nous font très mal. »
– Jonathan Clauss, après le match nul face à Strasbourg (2-2), le 12 mars dernier.
Un tour sur le banc ?
Malgré ses dernières sorties compliquées, le coach croate maintient encore son numéro 7 dans le onze de départ mais il n’est pas impossible que la tendance s’inverse. Nuno Tavares et Cengiz Ünder ont déjà été utilisés à droite et Issa Kaboré se tient prêt à saisir sa chance après ses récentes apparitions intéressantes. Alors que l’OM cherche actuellement son second souffle, les supporters sont nombreux à réclamer du changement et Clauss n’échappe pas aux critiques. Toujours meilleur passeur du club, avec dix offrandes en Ligue 1, le Français reste le deuxième joueur le plus décisif derrière Alexis Sánchez. Nul doute qu’il jouera la majorité des minutes lors des huit journées restantes en championnat. À lui de redresser la barre pour contribuer au regain de forme de son équipe qui poursuit sa quête de deuxième place.
Attendu comme un homme clé de l’OM cette saison, Jonathan Clauss a démarré du bon pied et possède des statistiques honorables à ce stade. Mais depuis plusieurs semaines, son rendement a grandement baissé, notamment sur le plan offensif. Il est difficile de savoir si le problème est plutôt mental ou physique, seul l’intéressé a la réponse. Alors que le sprint final est engagé, les Olympiens aimeraient compter sur un grand Clauss, il ne reste plus qu’à le retrouver.
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