De son superbe match contre Lyon aux rencontres qu’il gagnait à lui tout seul, Dimitri a été auteur d’une saison grandiose. Véritable métronome, il est l’artisan majeur de cette saison réussie de l’Olympique de Marseille. Retour sur son exercice 2019-2020.
Rien ne semble être gagné d’avance. L’OM entame sa saison avec un effectif très court et surtout privé de son joueur le plus régulier, Florian Thauvin. À ce flou total, il faut ajouter les interrogations sur le poste du natif de Saint-Pierre. Habituellement placé en 10 , il va retrouver sur le flanc gauche de l’attaque dans une animation en 4-3-3. Villas-Boas se veut catégorique sur ce point.
Les inquiétudes se forment donc sur le fait qu’à ce poste à l’OM, il a rarement donné satisfaction. Tous les doutes vont vite disparaître. Son rôle dans le jeu ne changera pas, les clés de la création lui seront données, comme l’explique très bien Edu.
Les doutes disparaissent rapidement, et malgré une partition loupée face à Reims lors de la première journée, il se reprend face à Nantes. Tout n’était pas parfait, surtout l’épisode du penalty, mais les fulgurances de Dimitri laissent présager un futur un peu plus radieux.
Le show commence
La saison avance et l’OM doit se rattraper de deux résultats compliqués. C’est chose faite, avec des victoires face à Nice, Saint-Etienne et Monaco. Il a fallu des très bons joueurs, notamment un Benedetto en feu, mais surtout un Dimitri Payet chef d’orchestre.
Sur le flan gauche, il se plaît à merveille. Techniquement c’est un régal, il profite bien d’un Amavi qui commence à prendre les hauteurs du terrain. Il repique aussi dans l’axe ou distille ses extérieurs du pied pour lancer ses coéquipiers en profondeur.
L’expulsion fatale
L’OM reçoit Montpellier pour le compte de la 6ème journée. Les joueurs du MHSC sont retranchés dans leur camp à la recherche du contre. Les Olympiens prennent le jeu à leur compte. Techniquement et tactiquement l’OM domine fortement cette rencontre.
C’est sûrement le match de l’OM le plus plaisant à regarder cette saison. Menés par un Maxime Lopez et Dimitri Payet érigé en métronome, les occasions surgissent de partout. Malgré un CSC de Bouna Sarr à la 17ème minute, l’OM ne recule pas. Le numéro 10 prend l’ascendant technique. Au cours de la partie les joueurs de Villas-Boas ont 65% de possession, tirent 24 fois au but et font 576 passes, près du double de ceux du MHSC. L’OM finit par égaliser à la 75ème, Payet à l’avant-dernière passe.
Mais l’OM ne finit pas par s’imposer, frustrés par la tournure du match, Payet et Kamara seront exclus. Payet a craqué en insultant l’arbitre. 5 matches de suspension qui laissent l’OM en souffrance pour les rencontres à venir. Une altercation avec l’arbitre qui se paie au prix fort.
Retour tant attendu face au PSG
L’OM, après 3 matches nuls, une défaite et une victoire sans Dimitri Payet, espère faire un résultat au Parc des Princes. Ce scénario ne sera pas de mise. Néanmoins le match de l’ex-Lillois a été très bon. De quoi même le considérer comme le plus gros classique réalisé par Dimitri, malgré la très mauvaise prestation collective
La suite de la saison
Le maestro continua sa lancée, de masterclass en masterclass, à 33 ans, l’Olympien fait gagner des points précieux à son équipe. De novembre jusqu’à la trêve, il est l’artisan de matches de folie. De Lille en passant par Brest et Angers, sa qualité est resplendissante. Il brille de mille feux, avec 4 buts et 3 passes décisives en 7 rencontres. Notamment un doublé incroyable face à Lyon, dans une ambiance digne de son nom. De quoi assumer certains propos tenus en conférence de presse.
Une période dans laquelle il est confiance, tirant l’équipe vers le haut et la victoire.
La reprise
Après une première partie de saison absolument fantastique qui aurait pu l’être encore plus si l’incident Montpellier n’était pas survenu, Dimitri Payet rechausse les crampons. Des photos tournent sur les réseaux sociaux laissant penser qu’il est surpoids, des critiques très acerbes qui reviennent sans cesse. Dimitri n’est pas affecté pour autant, la saison se lance doucement, l’équipe olympienne aussi. On ne retrouve pas une équipe qui cherche à emplir d’intensité et de pressing ses oppositions.
Le jeu devient de plus en plus fade, l’heure est au bloc bas et aux phases de contre. L’OM, après avoir essuyé une défaite en Coupe de la Ligue face à Monaco, perd contre Lyon en Coupe de France. Le moral ne chute pas pour autant, en Ligue 1 tout va pour le mieux. Les Olympiens se défont des équipes concurrentes.
Dimitri encore à l’oeuvre
On retient les prestations défensives de Kamara, Duje ou encore Álvaro, mais un autre homme ne rompt pas. Il s’agit de Payet. Il coffre les clés du jeu dans son cerveau et dans ses crampons. Les conditions de jeu font qu’il est moins performant qu’auparavant mais il est celui qui va chercher les victoires, par des gestes dont seuls les plus grands joueurs ont le secret. À l’image de son but contre Toulouse ou ses coups de pieds arrêtés souvent bien bottés et dangereux. L’OM finit à la deuxième place. Un succès.
Sa saison en chiffres
Matchs : 27
Titularisations : 27
Minutes jouées : 2400
Passes décisives : 12 Passes décisives : 4
Cartons rouges : 1 Cartons jaunes : 5
Son nombre de cartons est effectivement important, il s’est parfois laissé emporter, notamment par des protestations inutiles. En terme de chiffres, on reste sur un très bon standard, sans compter les avant-dernières passes et passes-clés, qui montreraient d’autant plus son importance au sein de l’effectif.
Son nombre d’Expected Goals et Assists – un principe qui permet d’exprimer le nombre buts attendus en fonction des occasions obtenues – parle aussi pour lui. Payet, selon ces indices a surperformé cette saison.
Ainsi, il n’aurait marqué en Ligue 1 que 6 buts au lieu de 9, tant ceux qu’il a marqué sont compliqués à mettre. À l’inverse, il aurait dû être l’auteur de 7 passes décisives au lieu de 4, ce qui signifie que ses collègues auraient dû transformer plus de buts après ses offrandes.
Dimitri Payet a réalisé une saison taille patron, il avait à cœur de se relancer après celle de 2018-2019, honteuse au vu de ce qu’il est capable de fournir. Il a 33 ans mais paraît toujours aussi soyeux, de quoi espérer un exercice prochain en bonne et due forme, surtout au vu de la compétition majeure qui attend l’OM.