Boubacar Kamara entame sa troisième saison au plus haut niveau. Passé de joueur de rotation à titulaire au sein de l’équipe phocéenne, le minot a su faire son trou et ne cesse de progresser.
Made in Marseille
Vivant à Marseille, Boubacar Kamara rejoindra le centre de formation dès l’âge de 6 ans. Au cours de sa formation, nombreux seront les formateurs qui le présenteront comme un « gros » potentiel. Une certaine sérénité, une aisance technique, mais également une bonne vision de jeu lui permettant de combler son manque de vitesse. Voici les qualités qu’incarne Kamara.
Il sera l’un des tauliers de l’équipe qui atteindra la finale de la coupe Gambardella. Suite à cela, il signera un premier contrat de professionnalisation dans son club de cœur. Le minot jouera son premier match dans l’élite en Coupe de la Ligue face à Sochaux en tant que latéral droit. Il fera une bonne prestation jusqu’à son remplacement.
L’aube d’une nouvelle ère
Au cours de la saison 2017-2018, il jouera essentiellement pendant les phases de poule de la Ligue Europa. Il proposera des copies correctes au cours des trois premiers matchs. Le seul point noir sera la défaite à Guimaraes: suite à un second carton jaune, il sera exclu du terrain. Malheureusement, ce match sera assez tendu, notamment à cause de Patrice Evra qui s’essaiera au karaté suite à une confrontation musclée avec les supporters.
Kamara fera son retour en compétition européenne lors de la double confrontation face au RB Salzbourg et sera titulaire au match retour. Cette soirée sera particulière pour le minot qui découvrit, ce soir-là, une ambiance inouïe.
Contrairement à la Ligue Europa, Kamara ne jouera que très rarement en Ligue 1 et devra se contenter de quelques apparitions. Il profitera de la fatigue de certains cadres pour grappiller quelques titularisations en fin de saison. Le Marseillais découvrira autant l’engouement de l’épopée européenne que l’amertume laissée par cette 4ème place, synonyme de non-qualification en Ligue des Champions.
Les cadres s’écroulent, les jeunes tiennent la baraque
Après une saison pleine d’émotions, l’entraîneur Rudi Garcia décidera de renforcer la défense centrale pour pallier l’absence de longue durée de Rolando, victime de problèmes de tendon d’Achille. Comme l’année précédente, Kamara sera essentiellement titulaire en Ligue Europa et débutera quelques matchs en Ligue 1.
Cependant, la première partie de saison s’apparentera à un long chemin de croix : les cadres comme Adil Rami n’y arriveront plus. Rudi Garcia sortira des compositions d’équipe hasardeuses. En témoigne la titularisation de Grégory Sertic face à Lille (défaite 3-0). Un climat lourd entourera le club phocéen.
La trêve hivernale arrivera pour mettre fin à cette agonie. L’OM misera sur le fantasque Mario Balotelli pour redynamiser l’équipe première. Pour la seconde partie de saison, Rudi Garcia décidera de s’appuyer sur une défense composée de Duje Caleta-Car et Boubacar Kamara. Cette charnière fera ses preuves et sera reconduite jusqu’à la fin du championnat.
Le jeune marseillais saura s’imposer en démontrant toutes ses qualités. Les supporters marseillais s’apercevront progressivement que malgré son manque de vitesse, Kamara a des facilités autant dans les transmissions que dans sa capacité d’éliminatio. On lui supposera un bel avenir. Il saura devenir le patron de la défense marseillaise.
Le tournant du projet olympien
Durant l’intersaison, le board olympien se séparera de Rudi Garcia. Dû à des difficultés financières rappelant les heures sombres de l’ère Margarita Louis-Dreyfus, Andoni Zubizarreta décidera de miser sur André Villas- Boas. Ce dernier expliquera que le club n’a pas les moyens de se renforcer et que les jeunes du centre de formation auront leurs chances cette saison.
Boubacar Kamara débutera en tant que titulaire. Néanmoins, il faudra attendre l’arrivée d’Alvaro Gonzalez avant de voir du mieux chez le minot. Il jouera tous les matchs jusqu’à son exclusion face à Montpellier (1-1). Il retrouvera les terrains face à Strasbourg, un match dans lequel il marquera son premier but au stade Vélodrome.
Lors des confrontations face à Lille et Lyon, Kamara sera placé en tant que sentinelle, son volume de jeu sera très important, n’hésitant pas à tacler, ses prestations seront abouties, tellement qu’un débat fera son apparition.
Sentinelle ou défenseur central
Lors de son arrivée, Rudi Garcia lui voyait un avenir prometteur au milieu de terrain tandis qu’André Villas-Boas le considère comme un futur défenseur de haut niveau.
C’est temporaire je pense pour Bouba, je le regarde aussi quand il joue en défenseur central, il a un grand futur à ce poste.
André Villas-Boas, conférence de presse le 8 novembre
Pendant sa formation, il a joué en défense centrale. Les différents formateurs qui ont entrainé Kamara lui voyaient de belles perspectives au poste de défenseur..
Au cours de cette saison, nous avons pu constater que le minot fait preuve d’inattention à des moments cruciaux, comme face à Paris lors de son duel contre Icardi. Ces rares fautes ont souvent des conséquences importantes. En tant que sentinelle, ses erreurs peuvent être rectifiées par les défenseurs. Dans une saison aussi cruciale pour les Marseillais, les bévues peuvent coûter très chère à la fin de l’année.
Son sens de l’anticipation ainsi que sa qualité de passe permettent à l’OM de remonter plus vite le ballon et lancer plus facilement les offensives. Lors des deux chocs face à Lille et Lyon, Kamara a su remplir ce rôle à la perfection.
Le board olympien souhaite effacer le souvenir de la saison dernière. Le club veut accrocher la Ligue des Champions ; André Villas Boas ne doit prendre aucun risque. Kevin Strootman peine à apporter un plus à l’équipe ; Duje Caleta Car doit justifier son transfert onéreux. Installer Boubacar Kamara en sentinelle permettrait d’apporter davantage de sérénité et ainsi offrir à ses partenaires plus de libertés.