Défait à Nice lors de la 9e journée de Ligue 1, l’Olympique de Marseille se retrouve avec un premier écart important par rapport aux équipes de tête. Monaco possède huit points d’avance, l’OGC Nice en possède sept, et l’OM ne semble pas armé aujourd’hui pour lutter avec ces équipes. L’arrivée de Gattuso n’a pas permis un électrochoc immédiat, mais au contraire, a engendré un déclassement important.
La période d’un OM invaincu, luttant pour les premières places du Championnat de France, et avec des ambitions assez élevées, semble aujourd’hui lointaine. Depuis le départ de Marcelino, qui n’avait pas encore connu la défaite en Ligue 1, l’Olympique de Marseille a disputé quatre rencontres pour une seule victoire. Avec deux défaites en Ligue 1 face à Monaco et Nice qui ont succédé à la lourde défaite face au Paris Saint-Germain (sous la direction de Pancho Abardonado), l’OM se retrouve aujourd’hui avec un retard conséquent par rapport au podium national. Le PSG a trouvé son rythme et va devenir de plus en plus intouchable, tandis que Monaco et Nice ont montré leur supériorité en battant l’OM coup sur coup.
Face aux Aiglons, ce week-end, l’OM avait l’occasion de recoller au peloton de tête et également de démontrer une capacité à jouer les premiers rôles en Ligue 1. Malgré un match plutôt serré, c’est l’équipe du jeune entraîneur Farioli qui s’est imposée 1-0, grâce à un but consécutif à l’expulsion de Balerdi en seconde période. Marseille a eu quelques situations pour faire basculer cette rencontre, mais globalement n’avait pas les atouts pour affirmer une supériorité et une capacité à maîtriser le match. Amine Harit était bien trop seul au milieu de terrain pour pouvoir créer des différences. Aubameyang n’a pas transformé sa seule occasion du match et Ndiaye a raté l’égalisation en toute fin de match. Trop peu pour espérer autre chose, dans un match où il n’y aura jamais eu d’idée pour faire changer les choses.
Marseille ne crée pas assez, Marseille reste fragile défensivement lorsque Balerdi est sur le terrain, et Marseille ne peut pas non plus s’appuyer sur son gardien de but Pau López pour au moins éviter la défaite. Même dans la construction du jeu et dans la capacité à créer des situations, il y a un manque flagrant avec des joueurs immobiles, assignés à un poste mais sans réelle consigne pour animer un schéma rigide et sans dépassement de fonction. Renan Lodi n’a jamais animé son couloir gauche, lui qui a pourtant cette faculté évidente. Et Gattuso n’a jamais compris que la sortie de Lotomba était un élément important du côté de l’OGC Nice. Globalement, depuis l’arrivée de Gattuso, l’OM ne semble pas armé pour jouer les premiers rôles, avec une impression qui va au-delà du bilan comptable. Est-ce que Gattuso connait Lotomba ? Rosario ? Est-ce que l’Italien savait que Nice ne pouvait pas faire entrer Atal et ne possédait donc plus aucun latéral droit ? A priori non, puisque jamais Gattuso n’a cherché à influer sur le déroulé du match.
Quel est l’objectif de l’OM ?
L’incapacité à provoquer dans une zone du terrain où Nice aurait eu d’immenses difficultés à contenir les assauts, par la non-activité de Renan Lodi mais également par l’incapacité à permuter entre Sarr et Ndiaye, a rendu le match facile à l’OGCN. Les solutions étaient multiples, mais jamais Gattuso n’a semblé prendre la mesure de la situation pour tenter de faire basculer un match que Balerdi s’est contenté de massacrer, avec une expulsion et un but concédé consécutivement au coup-franc provoqué. Sans forcément chercher à gagner cette opposition, Nice l’a emporté grâce à la passivité d’un entraîneur qui montre des premières limites face au très haut de tableau. Dans son schéma figé, Ounahi ne trouve pas ses repères avec des consignes oubliées. Lui, qui doit faire le lien au milieu de terrain, ne sait pas où demander le ballon et ne sait pas non plus où le distribuer, quand il le touche de manière totalement aléatoire. Ounahi illustre un collectif qui ne sait pas quoi faire une fois le début du match lancé.
L’OM de Gattuso fait certainement moins l’effet d’un somnifère que celui du début de saison, il est en réalité moins bien organisé et il faudra un peu de temps pour essayer de trouver des solutions à ces manques flagrants. En cours de saison, l’OM n’a pas de temps et semble s’éloigner des objectifs premiers. Pas inquiétant pour autant, mais frustrant. Les changements ont mis l’OM dans une situation délicate et après tout, c’est à se demander si les leaders des supporters n’ont pas cherché cette situation. Sont-ils heureux avec ce classement ? Sont-ils conscients de la situation dans laquelle ils ont mis leur club ? Même pas certain, puisque leur seul intérêt personnel est recherché et que le club passe après cela. Il ne reste alors qu’à constater les dégâts d’une ingérence qui n’était pas motivé par la notion sportive et qui a engendré une situation sportive décevante par rapport à la capacité de cet effectif.
Les solutions existent, tant sur le plan tactique que sur le mercato hivernal à venir, mais il y a comme une cassure depuis les changements opérés de force, par un Pablo Longoria qui est lui-même plus distant de son club. Ses proches quittent l’organigramme, tandis que lui tient encore la barre, mais semble se noyer au milieu d’une tempête néfaste pour toute une ville. La rencontre face à Lyon, le week-end prochain, ressemble déjà à un match couperet pour tenter de rejoindre le haut de tableau de Ligue 1. Tout comme l’opposition face à l’AEK Athènes, ce jeudi, qui ressemble à un match décisif pour la qualification en Ligue Europa. Deux oppositions que l’OM devra gagner pour montrer des ambitions dans cette saison, mais deux affrontements qu’il sera impossible de remporter sans une capacité à agir sur son équipe. Et si cela ne fonctionne pas, alors un quatrième entraîneur sur la première partie de saison devrait être une solution, en espérant qu’il place le football au milieu de ses préoccupations.
