Il y a 32 ans survenait la catastrophe de Furiani. Un drame marquant pour le football français et dans l’Histoire de l’OM qu’il ne faut jamais oublier. Le 5 mai est désormais une date de recueillement et d’hommage aux dix-huit victimes et 2 357 blessés.
Rappel des faits
Un moment historique. En ce 5 mai 1992, le Sporting Club de Bastia (deuxième division) s’apprête à recevoir dans son stade Armand-Cesari le grand Olympique de Marseille de Raymond Goethals, tout juste auréolé d’un nouveau titre en championnat. L’enjeu est de taille : une place en finale de la Coupe de France. Tout le monde veut absolument voir ce match, qui est d’ailleurs diffusé sur TF1. Mais le coup d’envoi prévu à 20h30 n’aura jamais lieu.
Sept minutes plus tôt, la partie haute de la tribune nord du stade Furiani, pleine de 9 300 supporters, s’est totalement écroulée. Certains d’entre eux, assis au sommet, tombent de 15 mètres de haut, une chute à laquelle ils ne survivront pas. Les autres, dans ce chaos, parviennent à se rendre sur la pelouse du stade, qui devient rapidement un hôpital de fortune. Jamais la sécurité n’aurait dû autoriser l’ouverture de cette tribune aux conditions précaires, construite en quelques jours simplement, et fixée sur des cales en bois et des parpaings instables.
Pas de match le 5 mai
Durant de nombreuses années, le collectif des victimes du drame de Furiani a lutté afin qu’aucun match de football professionnel ne puisse être organisé durant la journée du 5 mai. Une façon de rendre hommage à toutes les personnes disparues ou blessées durant cette triste soirée. Malheureusement, la Ligue de Football Professionnelle n’a pas toujours respecté cette volonté de ne pas jouer au cours des dernières années. En 2019 par exemple, cinq rencontres de ligue 1 avaient été programmées à cette date… Les supporters de toutes les tribunes de France s’étaient à l’époque unis pour protester contre cette décision irrespectueuse de la LFP, ni une première, ni une dernière. Florian Thauvin, passé par l’OM et Bastia, a également apporté son soutien comme ici en 2019 sur son compte X.
La loi du 20 octobre 2021
En 2021, le collectif a enfin obtenu gain de cause puisque l’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté une loi, promulguée par le Président de la République, visant à interdire la tenue de matchs professionnels dans le pays à la date du 5 mai.
« En hommage aux victimes du drame national survenu en marge de la rencontre de Coupe de France disputée au stade Armand-Cesari de Furiani le 5 mai 1992, aucune rencontre ou manifestation sportive organisée dans le cadre ou en marge des championnats de France professionnels de football de première et deuxième divisions, de la Coupe de France de football et du Trophée des Champions n’est jouée à la date du 5 mai. »
– Loi du 20 octobre 2021
Il aura quand même fallu patienter vingt-neuf ans pour voir cette loi officiellement mise en vigueur. À noter pour les matchs de football amateurs, qui peuvent toujours être joués le 5 mai, la loi oblige les joueurs et le corps arbitral à respecter une minute de silence et à porter un brassard noir.
Les dirigeants se sont rendus sur place
Hier, le dimanche 5 mai 2024, Pablo Longoria s’est rendu en Corse afin de rendre hommage . Le président de l’OM était accompagné de Jean-Pierre-Papin, entraineur de la réserve, et de Basile Boli, ambassadeur du club. Les deux légendes de l’OM étaient présentes au stade Armand-Cesari le soir de l’accident. Les trois hommes ont déposé une gerbe de fleurs au pied du monument commémoratif, situé à proximité de l’enceinte bastiaise, avant d’observer une minute de silence. Enfin, le SC Bastia a annoncé sur son site internet la signature d’un partenariat de trois ans avec l’OM, le collectif des victimes et l’Associu Sporting Bastia 92. Objectif : l’ouverture d’un lieu de recueillement à l’intérieur du stade Vélodrome. Une très belle initiative pour les supporters olympiens touchés par ce drame.
La catastrophe de Furiani a profondément marqué le football français et l’OM. Il ne faut pas l’oublier, tout comme le Drame du Heysel en 1985 à Bruxelles, une autre tragédie dans un stade.
