Débarqué à l’OM avec le statut de grand espoir de la Masia, l’international américain de 20 ans avait tout pour être la future révélation de Ligue 1. Après des matchs de préparation spectaculaires avec l’OM et des débuts tambour battant, il a semblé quelque peu rentrer dans le rang. Un cas loin d’être désespéré.
Des débuts de feu à l’OM
28 juillet 2021. L’OM affronte l’ASSE en match de préparation. Pour la première fois depuis son arrivée il y a à peine un mois, Konrad est aligné d’entrée de jeu par Sampaoli.
Dans un 3-5-2 en phase offensive, le nom de l’ailier gauche va susciter la curiosité des observateurs. Puis, tout de suite après le coup d’envoi, des cris de joie et d’admiration dans les tribunes. Dès la première minute de jeu, sur une passe quasi désespérée de Benedetto qui s’écroule, Konrad effectue le bon appel en dehors de la surface. S’en suit un contrôle orienté du droit à la vitesse de l’éclair qui l’amène directement face au but. Mais surtout un tir surpuissant du plat du pied gauche, imparable pour le portier stephanois. 1-0 pour l’OM et un baptême du feu rêvé pour le pur produit de la Masia. Dont il se disait que Koeman aurait bien aimé le conserver au Barça.
Quête de temps de jeu et départ du Barça
« C’est moi qui ai décidé de partir. J’en parlais depuis six mois avec mes représentants. En étant réaliste, il allait être difficile d’avoir un temps de jeu intéressant. »
Comme pour rappeler qu’il n’a pas été mis à la porte par son club formateur, mais que c’est lui qui a décidé de prendre son envol ailleurs. En l’occurrence à l’OM, qui pour trois millions a acquis la moitié des droits du joueur. Un signe de la confiance en son potentiel portée par le Barça. Provocateur incessant et dynamiteur de défenses, ce fan de Ribéry va aimanter tous les ballons et martyriser la défense stéphanoise ce soir-là. Avant de céder sa place à la 76ème minute. Sous les applaudissements conquis des supporters marseillais présents.
« Depuis tout petit, j’essaie de jouer comme lui, dans les duels en un contre un, les passes. Ribéry est l’un de mes joueurs préférés. »
Un style de jeu qui métamorphose l’OM
Amené à être la sensation de l’OM en ce début de saison, Konrad va permettre à l’OM de Sampaoli d’avoir un style de jeu caractéristique. Celui d’une équipe qui se projette vite vers l’avant et donne le tournis à ses adversaires. Notamment avec ses deux perforateurs homogènes sur les ailes, Konrad à gauche et Ünder à droite. Un style qui n’est pas sans rappeler celui du LOSC l’an dernier, couronné champion de France.
Pour l’un de ses premiers matchs au Vélodrome, contre Bordeaux, Konrad va partir du milieu de terrain avant d’éliminer trois joueurs. Une accélération dévastatrice suivie d’une passe parfaite pour Gerson, qui transmettra à Ünder pour le premier but. Il provoquera aussi par ses dribbles chaloupés, explosifs et sa conduite de balle illisible, un penalty injustement non sifflé par Ruddy Buquet. S’en suivra une autre titularisation contre l’Asse, avec une superbe passe décisive pour Guendouzi et une victoire 3-1. Puis une mise sur le banc qui coïncidera avec une victoire de l’OM à Monaco. Peut-être le tournant qui a laissé Sampaoli penser, à tort, qu’il pouvait se passer de son virevoltant peroxydé.
Une préparation et une méthode Sampaoli à digérer
Entre-temps, il serait malhonnête de ne pas évoquer la préparation de l’OM. Et la différence de rythme qu’a pu constater à ce niveau le jeune américain. Entre la préparation plus soft en Espagne, basée sur la technique avec et sans ballon, et celle de Sampaoli, axée sur la répétition des efforts.
« Il est très bon mais très exigeant également. Avec lui, c’est du travail tactique tous les jours. J’ai eu peur des doubles sessions lors de la préparation. Je redoutais de devoir commencer à 8h du matin, avec des entraînements de deux heures et demie, une heure de salle et des matchs pendant la semaine. Cela a été difficile. »
De la Fuente se confiait sur les conditions de travail imposées par l’entraîneur argentin
Des méthodes que le natif de Miami a dû digérer. Moins en forme et plus prévisible pour des adversaires multipliant les prises à deux, il connaîtra une logique baisse de régime.
Statistiquement, l’OM bien meilleur quand il est titulaire
Au total, l’ailier provocateur sera depuis lors aligné d’entrée de jeu trois fois seulement par l’argentin sur les onze matchs suivants. Il est intéressant maintenant de faire un parallèle avec les résultats obtenus avec et sans sa présence. En présence de Konrad dans son onze de départ, l’OM a un bilan très flatteur de neuf victoires, un match nul et une seule défaite. Une fois qu’il est aligné sur le banc, l’OM passe à une seule petite victoire, trois défaites et neuf matchs nuls. Ainsi, les chiffres démontrent que l’OM est plus dangereux pour l’adversaire avec, et ressort surtout très souvent victorieux. Sans lui, l’OM perd un atout offensif de poids, peine à dominer ses adversaires et semble surtout moins dangereux qu’il ne l’était en début de saison. Stérile offensivement, l’OM de Sampaoli marque le pas et doit désormais absolument trouver des solutions.
Une palette de jeu extrêmement variée
Une solution qui peut porter le nom romanesque de de la Fuente. Un exemple ? OM-Metz, le 07 novembre. Entré en jeu à la 65ème minute de jeu contre Metz à la place de Henrique, il a tout de suite apporté ses qualités de fixation et de déstabilisation dans un énième match où l’OM a eu du mal à débloquer les verrous adverses. Une frappe dans la surface qui frôle la lucarne dès son entrée en jeu, un excellent centre du pied gauche après un débordement qui aboutira par une tête dangereuse de Milik dans la surface. Et surtout une frappe surpuissante du droit en dehors de la surface qui aurait pu donner la victoire finale à l’OM. Des actions qui symbolisent la palette extrêmement variée de l’ancien ailier du Barça. Une variété qui a beaucoup manqué à l’OM en son absence dans le onze titulaire.
Un diamant brut encore à polir
L’OM sans Konrad a souvent vu Ünder tout assumer à droite, créant un vrai déséquilibre offensif dans l’équipe. Sachant que son pendant naturel à l’opposé sur l’aile gauche, Henrique, Gerson ou Lirola, n’affichait que très rarement la même dangerosité. Le titulariser permet à Sampaoli d’avoir ses deux armes fatales de début de saison à disposition. Et d’afficher à nouveau un bilan plus que positif.
De nouveau titulaire depuis sept matchs, il permet à l’OM de s’en sortir avec cinq victoires, un nul et une défaite. Malgré des performances inégales, dues en partie à son jeune âge. « C’est un joueur qui a beaucoup de talent, mais qui est très jeune aussi. Le club a fait un investissement pour l’avenir. Il y a beaucoup de variations dans son rendement à cause de sa jeunesse » rappelait Sampaoli le 8 décembre dernier. Le diamant brut est encore à polir.