Du but compte double, en passant par le fameux « OM Nation » ou même la Tisane, Jacques-Henri Eyraud a su faire réagir, pour le meilleur et pour le pire. Retour sur les années que JHE a passé à l’OM, le tout romancé dans un journal intime non officiel.
Cher Journal, il est temps pour moi de revenir sur mon passage à l’OM. Non pas que je vais quitter le club, mais après environ 4 ans, c’est le timing parfait pour écrire mon semblant de mémoires. Une petite pensée tout de même pour mes anciennes expériences.
L’euphorie Euro Disney, l’expérience plus compliquée que paradisiaque Club Med, la course folle Sporever et enfin l’initiative galopante TurfEditions, resteront In My mind. Mais j’avais un autre marché à conquérir, un que je n’avais jamais exploré de près. Le football. Ah le ballon rond, le cuir, les millions de supporters, de quoi continuer mon histoire d’amour avec la communication.
Reprendre l’OM, quel homme ce Franck ! C’était pas si simple de succéder aux Dreyfus, mais l’OM, c’est la ferveur, la grinta, la passion, la folie. Ici c’est Mars ! Bon j’avais plus d’attrait pour le PSG étant jeune et surtout pour les sports de combat. Mais c’est pas grave, il suffisait de faire deux trois références à des anciens joueurs de Marseille de la grande époque pour masquer un peu. Et oui la communication c’est vraiment très important !
Mes premières mesures
200 millions ! voilà ce que Franck a mis dans le club, et oui on ne faisait pas les choses à moitié ! Attention, j’ai veillé à les utiliser correctement. Mais d’abord, en tant que président du club j’ai du tout refaire. L’image, la structure et le corps décisionnaire. Dès le début il a fallu quelque chose pour accompagner le OM Champions Project, et c’était l’OM Nation ! C’était top comme idée de projet et puis c’était aussi pour montrer mon attachement à la culture États-unienne. Bien avant Franck McCourt et Harvard je rêvais déjà de ce pays.
L’OM Nation, c’est bien plus qu’un nom, c’est un état d’esprit, un groupe. À l’image de la Start-up Nation, je veux reproduire l’effet expérience, un groupe chill. Je tente d’ailleurs de l’étendre dans le monde, pour attirer les supporters de l’OM à l’étranger, je veux le Prestige Worlwide. Même si malheureusement, je ne sais pas pourquoi, ça ne plaît vraiment pas à tout le monde.
Adidas et OM TV
Bon, il faut que j’avoue que ça ne s’est pas bien passé avec Adidas. On est passé chez Puma en 2018. Un contrat à 15 millions d’€ tout de même, bon je sais pas si ça a suffit pour faire oublier les 38 ans de l’équipementier aux trois bandes au club. Complété par un contrat avec Uber Eats et c’est parfait, que les journalistes ne soient pas d’humeur badine.
En parlant de changement, je dois confesser quelque chose. Je n’aimais pas la chaîne télé de l’OM, pas beaucoup d’audiences et puis c’est dépassé. J’ai du tout MISER sur les réseaux sociaux. C’était direction poubelle pour la chaîne et ses émissions qualitatives. Je fais remplacer le tout par des compilations Youtube et des vidéos brèves sur les réseaux sociaux. La communication c’est mon truc !
Mon cher et tendre Rudi
Ah Rudi, il est gentil, c’est un grand professionnel, qu’est ce que j’étais content de l’avoir récupéré. C’est un grand entraîneur, il a fini deuxième de Serie A. Deuxième ! Bon il a pas réussi à nous mettre sur le podium et maintenant il coache un club qu’il a tant fusillé dans les médias mais c’est pas grave.
La finale d’Europa League m’a permis de garder un peu d’espoir dans le Champions Project. Et puis les 10 millions donnés à son équipe lors de son licenciement c’était mérité pour eux pardi ! Que personne ne me dise le contraire.
Bon on lui avait laissé les clés du mercato, mais il n’y a pas eu que des mauvaises choses. Hein quoi ? Sertic ? Bon j’avoue j’ai un peu fermé les yeux là dessus. Rudi Garcia est un très grand entraîneur, on peut donner un peu plus de monnaie à son agent non ?
Mes coups de gueule
J’ai pas tout laissé faire non plus ! Oh on est où là ? J’ai corrigé les erreurs commises dans le club. Rami et surtout Bedimo, ils n’ont pas fait long feu, dès qu’on a plus eu besoin d’eux, licenciement ! Pour la morale ou la forme, c’est autre chose.
Les supporters, ils sont l’âme du club hein ? Bon des fois il faut les remettre en place. Des questions par-ci par-là sur le mercato, qu’ils se détendent et prennent une tisane. Qu’ils ne comptent pas sur moi pour donner des précisions concernant le mercato, je suis discret depuis que certains ont mal compris mon message sur Diego Costa. Et puis dans le fond, le recrutement c’est pas mon travail, Zubi était là pour ça. Bientôt les « Head of Football et Business » arriveront, enfin même si j’ai fait un beau post Linkedin, c’est l’été quand même… et ah le latéral gauche et les salaires surévalués…
L’épineuse question des salaires / FPF
À l’OM on veut des éléments de qualité, alors on paye le prix. Bon d’après certains un peu trop d’ailleurs, mais on ira quand même en LDC. Ah les notables de l’UEFA, ils vont retenir un pourcentage de notre prochaine participation à la Champions League. Le principal, c’est que pour le moment, je reste au club, même si je cherche à m’écarter, je garde la confiance de Franck. C’était chaud pour moi la dernière saison, mais grâce à un ami, je suis toujours là. Mais Franck ne doit pas oublier que c’est moi qu’il l’ait emmené dans le club provençal.
Mes batailles
Le confinement, c’était pas simple, plus de matches, plus d’entraînements, le club vit uniquement par réunions Team. Ça en a fait délirer plus d’un. Je parle aussi des dirigeants. Jean-Michel Aulas, toi qui chaque seconde cherchait à trouver une solution pour favoriser ton club. Et bien tu n’a pas gagné et nous non plus d’ailleurs, la perte en droits TV est colossale pour nous, mais le PGE nous permet de respirer d’un iota.
Bon la crise sanitaire m’a fait sortir de mes gonds, j’étais en feu, mais il m’avait cherché ! Bertrand n’oublie pas que j’ai fait du taekwendo et à haut niveau en plus. Et c’est soft encore, je ne l’ai pas menacé de mort moi ! Hein Petit Bambou, je keep ça dans un coin de ma tête. Fais attention à toi, je connais très bien le président de la République. Je l’ai ramené en pleine campagne à la Commanderie ! Entre représentants de la Start-up Nation on s’apprécie.
Cher journal, il est temps pour moi de te laisser, j’aime bien réfléchir sur moi, prendre le temps de me poser les bonnes questions, mais j’ai un club à faire tourner. Aujourd’hui les entraînements ont reprit, et comme les joueurs, j’ai un rythme à reprendre et des directeurs à trouver. Aller je te quitte pour aller tchecker ma short list et préparer deux trois PowerPoints.