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PROCHAINS MATCHS

Olympico : Récit d’un 29 octobre devenu noir

Ce dimanche 29 octobre aurait dû être un jour d’Olympico à Marseille. Finalement, le choc entre l’OM et Lyon a été reporté à une date ultérieure après que le bus des joueurs rhodaniens ait été pris pour cible par certains Marseillais, à quelques lieues de l’Orange Vélodrome. Retour sur un 29 octobre devenu noir dans la cité phocéenne.

10h00 : Marseille se réveille

« Il est 10h00, Marseille s’éveille » aurait pu chanter un Jacques Dutronc provençal. Ce dimanche 29 octobre 2023 devait ressembler à l’un des nombreux autres dimanches « d’Olympique de Marseille ». Il avait d’ailleurs commencé comme tel. Des boulangeries pleines, une température agréable, un petit mistral et des maillots de l’OM partout. L’Olympico anime déjà les discussions au café : « c’est le jour J », « on a pas le droit à l’erreur », « tu y crois toi ? »… On était donc parti pour vivre une belle journée et soirée de football.

12h00 : Apéro et débat compo

Il est 12h00. Certains se servent les premiers pastis, d’autres débutent leur déjeuner, le reste ne peut rien avaler, bien trop excité de découvrir l’Orange Vélodrome pour la première fois de leur vie ou d’aller chercher une troisième victoire consécutive contre l’autre olympique, une première depuis la période 1983-1987. Les débats s’animent : « Aubameyang ou Vitinha ? », « tu reconduis le 4-3-3 de jeudi ? », « tu penses que Meïté va débuter ? ».

Malgré la situation catastrophique de l’Olympique Lyonnais et le jeu meilleur de l’OM depuis l’arrivée de Gennaro Gattuso, une même rengaine s’entend un peu partout dans la ville : « J’ai un mauvais pressentiment sur ce match ».

16h00 : Le Prado se remplit

Bien que craintifs, les supporters olympiens gardent évidemment leur ferveur et leur passion. Dès 16h00, le rond-point du Prado et ses bars se remplissent à vue d’œil. Une belle partie des fans de l’OM se retrouvent déjà pour continuer les débats, parler de tout, de rien et boire des coups. Une autre partie visite la ville pour la première fois et veut faire passer le temps plus vite. Les plus motivés sont déjà dans le stade pour préparer les animations en tribune. Jusque-là tout va bien.

18h00 : Le parvis s’échauffe la voix

Comme souvent quand l’OM joue en prime-time, le parvis se remplit dès 18h de supporters voulant chanter, s’ambiancer ou encore voir la ville s’allumer de fumigènes de toutes les couleurs. Une ambiance festive et 100% OM, parfaite pour faire découvrir la ferveur olympienne aux petits nouveaux du stade et pour s’échauffer la voix avant de tout donner dans les tribunes.

19h15 : Le stade devient comble, l’horreur se produit

Le temps passe et le coup d’envoi (20h45) se rapproche. Le stade se remplit petit à petit, à commencer par ses virages, mais un événement va vite calmer les ardeurs d’un public pourtant gonflé à bloc. Sur son trajet de seulement neuf minutes vers l’Orange Vélodrome, le bus des joueurs lyonnais – marqué par le logo du club – a été attaqué. Des boules de pétanques et des pavés (voire des canettes de bière) ont été utilisés comme projectiles par des Marseillais et ont éclaté les vitres. Des débris de verre ont ensuite atterri sur l’entraîneur lyonnais, d’ailleurs pisté par Javier Ribalta cet été, Fabio Grosso. L’Italien est arrivé ensanglanté dans l’enceinte du Vélodrome. Des actes scandaleux qui ont été les pionniers d’une soirée insupportable.

Si l’ancien défenseur central, champion du monde 2006, était sur pied malgré un bandage sur la tête protégeant son œil, il semblait évident qu’il ne pourrait pas officier pendant la rencontre. Plus tard, il a même été contraint d’être recousu par douze points de suture.

20h00 : Interminable attente, inexcusables Lyonnais

Pendant ce temps, l’Orange Vélodrome est partagé. Le match va-t-il se jouer ? Dans les virages, une grande partie des supporters chantent comme si de rien n’était, d’autres patientent pendant que les plus stressés écoutent Prime Video pour avoir toutes les informations en temps réel.

La soirée est rentrée dans une nouvelle dimension d’horreur lorsque les 600 supporters lyonnais ayant fait le déplacement sont arrivés dans le parcage réservé aux visiteurs. Eux aussi victimes des déplorables jets de projectiles marseillais en arrivant vers le stade, ils ont décidé de monter d’un cran la bêtise de cette soirée. Tout d’abord, ils sont arrivés en arborant une dizaine de drapeau français – certains avec en leur milieu des logos de charcuterie française – vers le Virage Nord. Une sorte de provocation à la cosmopolitanie marseillaise.

Comme cela ne suffisait pas, ils ont montré leur passeport français toujours en direction de la tribune nord du Vélodrome avant de s’agripper au grillage en mimant des gestes de singes ou en exécutant des saluts nazis. Pendant ce temps, les plus de 60 000 supporters de l’OM sont toujours dans l’attente, mais sentent venir le report de la rencontre. Malgré tout, les virages continuent de chanter en l’honneur de l’OM et répondent par des insultes aux ultras lyonnais.

20h41 : La sentence tombe, retour au bercail

A quatre minutes de l’heure du coup d’envoi de la rencontre, aucune des deux équipes n’est encore sur la pelouse pour l’échauffement. Après les réunions de crise entre le délégué du match, les différents intendants des deux clubs et l’arbitre de la rencontre, une décision est enfin prise : le match n’aura pas lieu. Une conférence de presse est tenue, François Letexier, arbitre principal de la rencontre s’exprime :

« On a appliqué le protocole qui dit que lorsqu’un acteur fait l’objet d’une blessure et que sa participation est entachée du fait de cette agression physique, pour des raisons physiques ou psychologiques, la rencontre ne doit pas avoir lieu. C’était aussi la décision de l’Olympique Lyonnais. »

– Prime Video

Le speaker de l’Orange Vélodrome, accompagné d’un message sur les écrans géants, avertit le public qu’il doit désormais quitter l’enceinte du stade. Stupeur.

21h00 : silence, tristesse et déception

L’Orange Vélodrome se vide petit à petit. L’OM n’a pas joué mais l’OM a perdu. Certaines familles sont démunies. Quelques unes d’entre elles ont fait des centaines de kilomètres pour assister à ce match. Des enfants pleurent par la faute de la seule bêtise humaine. Quelques fans restent dans le stade pour chanter malgré tout, mais la majorité se retrouvent sur le Boulevard Michelet dans un silence assourdissant. Cette soirée aurait pu être magnifique, elle a été pitoyable.

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