Face à un City en plein doute, l’OM comme prévu positionné en bloc bas pour protéger ses cages, a encaissé trois buts sans en marquer un seul. Retour sur une soirée dans laquelle la déception a pris place.
Le bleu de Picasso, à la fois froid et sublime est compact, tranché, imposant et solide. Le bleu de ce soir et du début de saison d’André Villas-Boas est quant à lui amorphe, fragile et sans personnalité. Il était compliqué d’aller gagner cette rencontre, mais l’écart de niveau n’excuse pas tout.
Composition de départ
𝐗𝐈 𝐃𝐄 𝐃𝐄𝐏𝐀𝐑𝐓 | #OMMCI
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) October 27, 2020
L'équipe choisie par André Villas-Boas pour affronter @ManCity ⚔️🔥
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L’onirisme dépasse le pragmatisme
Pas de Dimitri Payet, ni de Benedetto. Si la méforme des deux offensifs est présente, leur absence en dit long. L’entrée dans le onze de Radonjic, encore plus. Un plan de jeu tracé. Les centraux vont rester agglutinés vers Mandanda, les latéraux ne vont jamais dépasser la ligne médiane et NR7 va recevoir des longs ballons sur le côté et tenter de prendre de vitesse l’arrière garde adverse.
Dès le début de rencontre, le plan de jeu olympien montre ses failles. En six minutes, les Citizens obtiennent trois corner. Les mancuniens manquent le cadre à deux reprises. Dans la suite du match, les Olympiens ne rassurent pas et les Anglais ne sont pas non plus dangereux. Une forme d’ennui s’immisce dans cette rencontre, il y a pas d’occasions franches des deux côtés. Bien que les 70 % de possession des adversaires laissent planer quelques doutes. Etouffés et enfermés dans leur moitié de terrain, les Marseillais n’y arrivent pas. L’entre-jeu peine à ressortir les ballons et aller de l’avant. Rongier n’apporte pas de verticalité et Cuisance semble impuissant. Seul Bouba tire son épingle du jeu. Il n’hésite pas à vouloir casser les lignes, ressortir propre et gagner des duels. Malheureusement pour les phocéens, au maillot blanc et bleu c’est stérile.
Nemanja ne réussi pas grand chose ce soir, il s’entête à vouloir dribbler et repiquer dans l’axe, alors que le jeu ne s’y prête pas. Il loupe la plupart de ses gestes. Il y en a un autre qui faute dans ses œuvres : Valentin Rongier
La punition
Cette passe de rongier pic.twitter.com/T7cwi3csd5
— Arthur (@Arthur_Gravelle) October 27, 2020
C’est explicite, le milieu de terrain semble terrifier à l’idée d’aller de l’avant. Cette passe imprécise est le triste reflet de certaines actions du moment. L’ex nantais, depuis le début de saison, bien qu’il a relevé la tête sur ses dernières partitions a cristallisé son jeu. Il ne prend plus de risque à vouloir renverser le jeu, partir vers le camp ennemi. Il se contente de passes latérales et ce soir cette erreur semblait inévitable. En voulant se rassurer, il a provoqué une hécatombe. De Bruyne et Torres en ont profité. Trop abstrait, le plan de Villas-Boas ne prend pas. Le bloc Marseillais est attentiste, pas à l’affut et pas assez organisé pour partir en contre.
Suite et fin du cauchemar
Les intentions des Olympiens sont fixées sur des meilleures bases, mais la réalité reprend le dessus. Ce n’était qu’un mirage, la frappe de Thauvin à la 55e sèche et intéressante ne trompe pas. Il y a toujours ce manque de cohésion tactique qui domine chez les Marseillais. Aucune sortie de balle n’est intéressante, les fulgurances et l’intelligence de Cuisance ne suffisent pas. Il faut reconnaitre que les stats ne sont pas fabuleuses pour les Olympiens. Ils ont tiré deux fois, cela fait cinq ans que cela n’était pas arrivé dans cette compétition. André Villas-Boas se rattache du mauvais côté de la formule « A jamais les premiers »
Le score s’élargi pour les Citizens. L’impuissance laisse sa place à la frustration. Gündoğan profte des errements dans la surface. L’écart du talent est présent, mais cette équipe des Skyblues n’a jamais été inquiétée. Pourtant, il y avait la place de créer une brèche, une étincelle, mais rien n’a été mis en place.
Sterling au cours d’un mouvement de grande classe vient enterrer les Marseillais et les supporters. Des supporters qui pour certains sont véhéments et perdent patience. Au vu du système déployé et des choix de l’entraîneur certaines critiques sont compréhensibles. Ne pas avoir titularisé Pape Gueye, dont ses qualités de relance ne sont plus à mettre en lumière s’apparente à une regrettable erreur.
Le score plonge l’OM dans le désespoir. Florian Thauvin donne son ressenti sur la rencontre. Lucide ou nihiliste, les propos parlent d’eux même. Le sort des Marseillais n’est pas scellé, mais à l’heure où une victoire face à Porto est inévitable, les relents du traumatisme de la dernière campagne européenne de l’OM hante les esprits.
Source : [Les déclas de Thauvin]