Ce jeudi soir, l’OM recevait au Vélodrome la SS Lazio en match de poule d’Europa League. Le match s’inscrivait dans un contexte de campagne européenne ronronnante. En effet, alors que l’équipe de l’OM réalise globalement des performances correctes, cette dernière ne parvient pas à faire mieux que des matchs nuls dans cette campagne 2021-2022. Encore une fois, le match de ce jeudi n’a pas dérogé à la règle. Retour sur la rencontre.
Un OM dominateur…mais stérile ?
Ce n’est pas nouveau dans cette campagne européenne, l’OM nous a habitué à des matchs frustrants. Comme contre le Lokomotiv Moscou ou Galatasaray, l’OM a maitrisé son sujet. Cependant, alors que l’OM parvient à dominer le milieu de terrain et à être solide dans les duels, cela ne se traduit pas par des phases offensives flamboyantes. Après avoir ouvert la marque sur penalty, l’OM s’est fait rattraper à la suite de deux erreurs, puis est parvenu malgré tout à revenir au nul. Un score de parité qui n’arrange vraisemblablement personne mais qui s’inscrit tout de même dans une série sans victoire en Europe.
Le milieu, la satisfaction par la régularité
Le milieu de terrain de l’OM a encore brillé. Les Romains se sont retrouvés en difficulté contre le milieu de terrain de l’OM qui ne leur a rien concédé. Nous en avons à présent l’habitude, que ce soit dans la distribution ou dans les interceptions, le milieu est impeccable. Valentin Rongier, au premier abord, a excellé. Son volume de jeu est impressionnant, l’ancien Nantais semble être de partout sur le terrain. Il ne rechigne absolument pas à faire des efforts et gratter des ballons parfois très loin hors de sa zone. Comme par exemple à la 36ème minute où il est accroché très bas dans la surface par Pedro, à la suite d’un splendide double contact. Guendouzi, de la même manière, est extrêmement présent. On retiendra notamment son implication sur le but de Payet avec le centre qui lui permet de marquer. Kamara en revanche a semblé un peu plus absent, sans doute la raison pour laquelle Sampaoli l’a remplacé à la 55ème. Un milieu qui demeure très enthousiasmant et qui reste la force de l’OM.
Payet en état de grâce
L’attaque, quant à elle, a été portée par le capitaine de l’OM. Initialement numéro 10, celui-ci est un véritable électron libre qu’on retrouve tantôt sur les ailes, tantôt dans l’axe. Payet est toujours capable d’éblouir le terrain par ses gestes techniques répétés. Que ce soit par l’intermédiaire d’une talonnade ou d’un centre décroché dans un espace hyper restreint, il est celui qui parvient à créer de l’imprévisible dans une attaque qui semble parfois en manque cruel d’inspiration. Payet est le maestro qui parvient à donner le tempo de cette attaque. On pourrait également relever ses magnifiques transversales qui permettent de renverser le jeu et de relancer les attaques quand parfois l’équipe n’arrive pas à trouver de solution d’un côté du terrain.
Pour autant, Payet ne brille pas seulement dans le jeu long. Payet est un des meilleurs de l’équipe lorsqu’il s’agit d’évoluer dans des espaces resserrés. Il parvient toujours, lorsque plusieurs défenseurs le couvrent, à trouver le petit espace qui va lui permettre de ressortir le ballon par un centre. Enfin, en matière d’apport offensif direct, Payet fait encore monter son compteur de buts. Il a été l’auteur d’une reprise dans un angle impossible à la suite d’un cafouillage dans la surface romaine. Enfin, on n’oubliera pas la regrettable frappe qui finira sur la transversale. Encore une magnifique prestation pour le Réunionnais. Celui-ci a néanmoins écopé d’un carton pour contestation à la fin de la rencontre. Déjà averti, il ratera donc le déplacement à Galatasaray.
Le cas Milik et de l’attaque marseillaise en général
Milik en suspens
Un peu plus devant, depuis son retour, l’attaquant polonais ne se montre pas vraiment convaincant. Celui-ci est un excellent tireur de penalty. Précédé par une petite course, chaque tir qu’il déclenche parvient à tromper le gardien adverse. Cependant, dans le jeu, Milik s’est montré moins transcendant. Les ailiers marseillais ont allègrement arrosé la surface de réparation de leurs centres, mais beaucoup d’entre eux sont restés lettres mortes. On l’a vu tantôt être audacieux, notamment avec cette tentative de volée à la 59ème qu’il rate. Tantôt carrément maladroit avec cette frappe complètement dévissée à la 90ème alors qu’il est en position opportune. Un manque de réussite donc pour l’attaquant polonais qui en dépit de qualités évidentes n’est pas franchement efficace. Son manque de chance a fait franchement défaut sur ce match.
Le manque d’efficacité offensive
Pour autant, le manque d’efficacité de Milik n’est pas cantonné à sa seule personne. En effet, on a parfois l’impression que c’est l’attaque marseillaise toute entière qui peine à se créer des occasions franches de jeu. Si on a bien en tête des situations qui pourraient amener le danger, il est moins évident de se souvenir d’occasions franches dans lesquelles l’OM passe à peu de marquer. Pour cause, on a la sensation d’un manque de créativité et de spontanéité dans l’attaque. Celle-ci semble parfois trop statique, trop apathique, et ne parvient pas à créer des différences permettant à un attaquant de se retrouver dans des situations vraiment opportunes pour marquer. De fait, on pourrait mentionner les nombreux tirs de frustrations qui surviennent à la suite d’une phase de possession très proche de la surface, mais qui ne débouchent pas sur une ouverture permettant un tir. On a pu reprocher à l’OM ces phases il y a quelques semaines.
Néanmoins, celles-ci se justifiaient en raison de l’absence d’un pur attaquant. Avec le retour de Milik et le rôle qu’il est sensé jouer afin de déjouer ces phases de situations stériles, on est en droit d’attendre d’avantage d’efficacité de la part de l’OM. A ce titre, on notera d’ailleurs un véritable manque de ce point de vue là, dans la mesure où les deux buts de l’OM ont été inscrits dans des circonstances particulières. Le premier sur penalty donc pas dans une phase de jeu. Le second grâce au génie de Payet, dans un angle impossible, pendant un cafouillage devant la surface.
Saliba, homme du match malgré lui ?
L’homme qui a fait énormément rager les supporters marseillais est aussi celui qu’on acclamait quelques jours plus tôt. Saliba s’est rendu coupable de deux erreurs fatales pour l’OM qui ont coûté deux buts. Dans un premier temps, à la 46ème avec une déviation malchanceuse qui retourne dans les pieds d’Anderson. Celui-ci face au but, en profitera pour rattraper l’OM au score. Puis Saliba sera totalement coupable dans un second temps avec un mauvais contrôle sur une passe en retrait anodine. Cela permettra néanmoins à Immobile de la récupérer et de dépasser provisoirement l’OM au score. Une soirée noire pour lui à oublier, qui n’efface rien au talent qu’il manifeste depuis plusieurs matchs, mais qui coûte la victoire à l’OM ce soir-là. Enfin, de son côté, la Lazio s’est montrée opportuniste et réaliste. Cela nous rappelle comme le soulignait Rongier en conférence de presse d’après match que :
« Ce sont des matchs de haut niveau, et ça se joue sur des détails. »
– Valentin Rongier, au micro de W9
Pour conclure, l’OM rate encore une fois l’occasion de lancer sa campagne européenne. Avec un quatrième match sans victoire, l’OM ronronne et ne se place pas dans les meilleures dispositions pour se qualifier. Cependant, en neutralisant systématiquement ses adversaires, l’OM contribue à garder ce groupe ouvert. Pour autant, il faudra certainement s’imposer lors des deux matchs suivants afin d’espérer accéder aux phases finales. D’ici là, il faudra se rassurer en attaque et retrouver le vrai chemin des buts.