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PROCHAINS MATCHS

Retour sur un Classico hors normes !

Dix années consécutives sans gagner au Parc des Princes, 3850 jours et 12 défaites à l’extérieur pendant cette période. Comme un air de déjà vu avec la période de 1975 à 1991, avec une incapacité à gagner au Parc comptabilisant huit défaites. Plus récemment, de 1999 à 2006 avec six défaites au compteur pour les Olympiens qui resteront sur sept années de disette consécutives au Parc des Princes. Tout était réuni pour que Dimanche 13 septembre 2020, un Classico hors du temps ait lieu.

Chacun a su faire monter la tension à sa façon, que ce soit supporteurs, joueurs, médias. Et ce, depuis le 23 août 2020 avec cette défaite en Finale de LDC du PSG face au Bayern. Pourquoi? 45 minutes après la fin du match, Dimitri Payet postait un tweet provocateur afin de rappeler que l’OM était le seul club à avoir remporter la LDC. Il n’en fallait pas plus à tous les fans des réseaux sociaux pour s’enflammer et lancer les premiers chambrages. Le Classico était lancé!

Un enchaînement de réactions…

Vague d’indignation de la part des pro-PSG, rigolade assurée pour les pro-OM, Dimitri Payet a lancé le classique. Par ce GIF déjà connu depuis plusieurs années, le numéro 10 marseillais s’est permis de « dire » ce que beaucoup pensaient très forts. Les réactions ne se sont pas fait attendre, dès le lendemain, le monde du foot réagissait. Philippe Sanfourche, journaliste RTL, affirmait que Payet avait énervé plusieurs joueurs parisiens, et entre autres, des cadres de l’effectif.. Par la même occasion, Manuel Neuer s’est délecté le lendemain de la finale d’une publication sur Instagram. Sur cette photo, on voyait apparaître Neuer soulevant la coupe, avec pour géolocalisation « Stade Veledrome – Marseille ». Faute d’orthographe dans le nom du stade certes, mais l’intention de Manuel était là!

… qui s’enveniment!

Deux jours avant, les groupes convoqués sont sortis de chaque côté et les premiers interviews d’avant match commençaient à fleurir. Dimitri Payet et AVB se trouvaient en conférence de presse afin de parler du Classico de dimanche. Interrogé sur son tweet sulfureux, Payet assumait et répondait avec aplomb.

Oui ce tweet sur le PSG m’a bien fait rigoler, ou plutôt le GIF, donc je l’ai posté. Avant, on se plaignait parce que les joueurs faisaient de la langue de bois. Et maintenant quand on charrie ça fait le buzz. On voit de tout et n’importe quoi mais il ne faut pas en faire toute une histoire. Non je ne regrette pas mon tweet, c’est de bonne guerre. En Europa League il y a quelques années, lorsqu’on se faisait rejoindre pas Limassol, le PSG avait tweeté là-dessus donc bon. Je n’attends pas de faire des sorties (comme celle sur Rudi Garcia) pour faire des gros matchs. C’est un match contre Paris donc quoiqu’il arrive je me suis préparé pour donner le meilleur. 

Dimitri Payet en Conférence de Presse d’avant match le 11/09/2020

Mais, au lendemain de cette conférence, Kimpembe s’était à son tour pris au jeu devant les médias. Avec une question sur le chambrage de Payet, l’international tricolore répondait avec respect mais impatience de voir le Réunionnais.

Presnel Kimpembe en Conférence de Presse le 12/09/2020

Les Ultras entrent en jeu

Piqués au vif par les propos assumés de Payet, le Collectif Ultras Parisiens (CUP) décidait alors de passer à l’action. Deux banderoles ont alors été disposées dans la Capitale à des endroits stratégiques. Une devant le Parc des Princes et l’autre sur le pont Bir-Hakeïm près de la Tour Eiffel. Avec ces banderoles déployées dans la nuit de samedi à dimanche, le CUP a encore un peu plus fait monter la sauce!

banderolesPSG
Les 2 banderoles affichées par le CUP dans la nuit du 12/09/2020

Jour J

Au matin même du Classico, les supporters marseillais s’insurgeaient des banderoles exhibées par le CUP la veille au soir. Nous ne commenterons pas plus ces banderoles qui restent à l’effigie de la grandeur d’esprit du Collectif Ultras Parisiens. Puis, plus les heures passaient, et plus une rumeur enflait dans la cité phocéenne. Maxime Lopez serait probablement titulaire à la pointe de l’attaque à la place de Benedetto! Séisme à Marseille qui n’imagine en aucun cas que le minot puisse assurer l’intérim d’un poste clef dans un match aussi important. 20 heures, les compositions d’équipe sortent et AVB titularise Maxime Lopez en pointe. Le Special Two a un plan, mais ce dernier ne sera compris que trois heures plus tard par l’ensemble des supporters.

Cette composition laissait perplexes les supporters marseillais qui n’attendaient qu’une seule chose, vaincre l’ennemi de toujours!

La chasse à l’homme débute

Dès les premières minutes, on sent très bien que l’atmosphère est tendue entre Payet et les joueurs parisiens. Neymar lâche un premier taquet au 10 marseillais et l’invective une fois au sol. Payet, se relevant difficilement, répond aux chants mélodieux du Parisien. Ils gagneront l’exclusivité d’être avertis tous les deux d’un coup, Jérôme Brisard jouant le rôle du shérif controversé.

Neymar
9e minute du match, Neymar commence la chasse au Payet

Et implique Álvaro malgré lui…

Nous sommes à la 36 ème minute et 5 secondes, l’arbitre siffle alors qu’une touche dans le camp parisien devait se jouer. Les caméras se tournent rapidement vers le quatrième arbitre, qui est pris à partie par Álvaro. Celui-ci vient demander à ce que la VAR soit visionnée car un acte hors de vue des arbitres vient de se dérouler. Neymar et Di María s’approchent alors à leur tour du quatrième arbitre pour scander leurs remontrances « Racismo No ». Jérome Brisard arrive alors auprès des acteurs et se saisit de la situation. Neymar, lui, continue à répéter sans cesse cette phrase pendant une bonne minute.

L’arbitre, lui, se concentre sur son oreillette et les dires de François Letexier, qui se trouve à Paris en tant qu’arbitre-régisseur de la VAR. Ensuite, la réalisation de Téléfoot nous montre un ralenti d’une image où l’on voit Di María tourner la tête en direction d’Álvaro avec des indices laissant présager une expectoration de la part de l’Argentin. Puis, le jeu reprend comme si de rien n’était.

A la 15 ème seconde de la vidéo ci-dessus, concentrons-nous sur l’attitude de Di María qui arrive vers le quatrième arbitre. Nous entendons alors distinctement deux voix sur ce passage qui répètent  » Racismo No « , en l’occurrence celle de Neymar et Di María. Posons-nous la question de savoir pourquoi Di María est le seul joueur à avoir entendu ces insultes racistes? Pourquoi le capitaine parisien Kimpembe ne vient pas s’empresser de demander ce qui se passe dans ce genre de situation? Pourquoi reste-t-il aussi indifférent à ce qui est en train de se passer? Pour quelle raison Neymar reprend le jeu 1 minute et 30 secondes plus tard comme si rien ne s’était passé? Pourquoi tant d’indifférence sur ce cas aussi grave après les accusations de Neymar?

Nous avons connu bon nombre de matchs où malheureusement des insultes ou chants racistes ont été entendus. Les protagonistes concernés par ces obscénités, eux, ont réagi bien différemment de Neymar. Au contraire, le Brésilien semblait plus essayer d’attirer l’attention sur lui, que sur d’autres faits s’étant déroulés quelques secondes auparavant entre Di María et Álvaro.

Quid de cette vidéo?

La question ne réside pas tant dans le contenu de la vidéo, mais plutôt dans le fait qu’elle ait été bannie de tous les réseaux sociaux et du site Téléfoot dans ses replay. Grégoire Margotton et Bixente Lizarazu, les deux commentateurs de ce match, interrogent Pierre-Yves André, l’homme de terrain lors des matchs de Téléfoot, sur un potentiel crachat de Di María envers Álvaro. Le consultant ne mâche alors pas ses mots.

Les Parisiens ne s’arrêtent pas là

Le Réunionnais devient alors la cible prioritaire de Parisiens qui, au fil du match, perdront leurs vrais objectifs de vue. La deuxième mi-temps conforte les Marseillais dans leur jeu, et Paris commence à voir rouge. Entré à la 71ème minute, Léandro Paredes se distingue 30 secondes après en venant s’essuyer les crampons sur Payet. Prémédité, Paredes vient accroître le manque de lucidité de cette soirée côté parisien. 74ème minute, à son tour Di María cherche à stopper Payet en taclant le pied décollé. En revisionnant les images, on s’aperçoit clairement que l’Argentin cherche à prendre le tricolore à la cheville.

Payet
74e minute, Di María obtient à son tour un carton jaune pour ce tacle dangereux sur Payet

Puis cela en devient grotesque

La fin de la partie sera alors anecdotique tant une pluie de cartons s’abattra sur les 22 acteurs de la rencontre. Jérome Brisard se retrouve alors au milieu d’une cour de récréation où ces grands garçons majeurs se montrent enfantins. Nous ne prendrons aucun parti sur qui a lancé cette rixe, car Marseillais comme Parisiens en sont responsables. Aucune des deux parties n’aurait dû répondre aux provocations adverses, et Marseille se retrouve tout autant fautif que Paris. Cette fin de match n’a inspiré que dégoût et résignation de voir du spectacle en ce dimanche 13 septembre.

cartons-PSGOM
Les cartons du match PSG-OM le 13/09/2020

Un tout autre match débute alors

23h, l’arbitre siffle la fin du match après un temps additionnel à rallonge suite aux différends survenus. Les réseaux sociaux deviennent alors le théâtre de railleries, où Benjamin Mendy notamment ne compte pas cacher sa joie.

Réactif, l’ancien numéro 22 olympien répond alors aux banderoles houleuses placardisées dans Paris la veille. Mais il n’est pas le seul à dégainer, puisque Amavi, présent dans le vestiaire marseillais, nous gratifie d’une photo collective étalant la joie des joueurs! Le titre de ce post répond parfaitement et subtilement aux banderoles du Collectif Ultras Parisiens de la veille.

AVB ne mâche pas ses mots

Puis, vient l’heure des conférences de presse. AVB est en premier lieu interrogé sur une éventuelle altercation entre Álvaro et Neymar. Le technicien portugais espère alors que son équipe n’a pas fait de bavures dans ce match tout en répétant qu’il n’y a pas de place pour le racisme dans le football. Il relève également le crachat de Di María sur Álvaro, qui est passé inaperçu aux yeux des arbitres de ce match.

Ensuite interrogé sur ses échanges avec Thomas Tuchel lors de la traditionnelle accolade d’après match entre entraîneurs, AVB répond en sortant la sulfateuse.

Par la suite, une question est posée au coach portugais sur son coup tactique avec la titularisation de Maxime Lopez.

Ça n’a pas très bien fonctionné, c’est la vérité (il sourit). On a essayé de le faire. On a démarré avec Thauvin pour prendre la profondeur, car Paris n’aime pas les ballons dans le dos. Après Max et Payet c’était l’inverse, c’était venir court pour aider l’équipe à sortir. Mais le problème était que le PSG était trop agressif sur le premier pressing. Ils ont eu beaucoup de fautes et on n’est pas sortis comme on voulait le faire. Ce qu’on a eu, ce sont les coups de pied arrêtés.

Le PSG avait une équipe avec des joueurs petits, donc on a voulu mettre les ballons au second poteau pour exploiter ça et cela a fonctionné. Le PSG a bien joué son foot, avec les latéraux qui montaient et qui nous ont créé beaucoup de problèmes. On les a vus à un bon niveau, toujours motivés pour le Classico, donc cette victoire donne encore un peu plus de plaisir.

AVB en conférence de presse d’après match, PSG-OM (0-1), le 13/09/2020

Tuchel nous fait du Tuchel

À son tour, Tuchel est interrogé par les journalistes sur ses impressions d’après match et livre son analyse à chaud. Une interview un peu lunaire qui nous fait repenser à celle d’après-match face à Lens le mercredi précédent. Le technicien allemand ne reconnaît pas la défaite et se réjouit du jeu proposé par son équipe lors de ce match.

Je ne suis pas du tout en colère, le défi est de séparer la performance du résultat. Je n’ai pas aimé notre réaction dans les trois dernières minutes. C’était trop, je ne suis pas d’accord avec ça. On va souffrir de cette réaction. Je n’aime pas le résultat. On a fait un grand match, une grande performance. Je suis très content des efforts de mon équipe. Si on continue de jouer comme ça, on va gagner tous les matchs. Je suis très content. Ce n’est pas habituel pour nous de ne pas marquer. Il faut revenir sur le contexte de ce match. On a des statistiques exceptionnelles. C’était un grand match. Je ne suis pas du tout inquiet. Je suis content en tant qu’entraîneur. On manque encore de joueurs, on a un groupe très petit.

Thomas Tuchel en conférence de presse d’après match, PSG-OM (0-1), le 13/09/2020

Les journalistes posent ensuite la fameuse question sur une éventuelle affaire de racisme ÁlvaroNeymar. Tuchel répond alors explicitement.

Neymar m’a dit que c’était une insulte raciste. Le racisme, dans toute la société, ne peut pas exister. Mais honnêtement, je n’ai pas entendu de telles choses aujourd’hui. L’arbitre non plus. Pour ça, je ne peux pas répondre non plus.

Thomas Tuchel en conférence de presse d’après match, PSG-OM (0-1), le 13/09/2020

Les réseaux sociaux prennent le relais

11h51, une bombe sort sur les réseaux sociaux. Neymar lâche un tweet qui défraiera la chronique tant sa haine envers Álvaro est énorme!

La traduction de son message est alors épineuse, car la haine du Brésilien se fait intensément ressentir. Mais, il faut préciser que Neymar n’a pas insulté Álvaro dans ce post.

Ce n’est pas tant la traduction du message qui pose problème, mais plutôt, le contenu de ce tweet avec le message que le Brésilien souhaite faire passer. Les deux coachs ayant été interrogés en conférence de presse d’une potentielle affaire de racisme, c’est alors Neymar qui se saisit lui-même de la situation en publiant ce tweet sulfureux! Chacun sur les réseaux sociaux essaie alors de tirer le vrai du faux de cette histoire rocambolesque. Neymar poste alors un deuxième message sur les réseaux sociaux environ une heure plus tard.

La traduction de ce message est la suivante : « C’est facile pour la VAR de montrer mon « agression ». Maintenant j’aimerais qu’on montre l’image du raciste qui m’a traité de « MONO HIJO DE PUTA » (fils de pute de singe, en espagnol). Ça, j’aimerais bien le voir! Si je fais une CARRETILHA (coup du sombrero avec le ballon au sol), vous me punissez. Pour une tape, je suis expulsé. Et eux? Et alors? » Le Brésilien accuse donc Álvaro de racisme et de l’avoir traité de « fils de pute de singe ». La polémique est lancée.

Álvaro répond

Cette polémique prend donc encore de l’ampleur et Álvaro se défend de tout propos raciste prononcé à l’encontre de Neymar. Une heure après le dernier tweet du Brésilien, Álvaro poste une publication qui fait débat tant la communication est mauvaise. Publication qui passera très mal aux yeux de Neymar qui ne manquera pas d’y répondre.

La traduction du post d’Álvaro : « Il n’y a aucune place pour le racisme. Une carrière propre avec beaucoup de coéquipiers et d’amis au quotidien. Parfois il faut apprendre à perdre et l’assumer sur le terrain. Incroyable trois points. Allez l’OM. Merci la famille OM »

La traduction de la réponse de Neymar : « Tu n’es pas homme à assumer ton erreur, perdre fait partie du sport. Mais insulter et ramener le racisme dans nos vies non, je ne suis pas d’accord. JE NE TE RESPECTE PAS! TU N’AS PAS DE CARACTERE! Assume ce que tu dis mon vieux… sois UN HOMME, MEC! RACISTE »

Soutien incompressible à Álvaro

Sauf que côté marseillais, après coup, les supporters sont plutôt unanimes. Si Álvaro a bien tenu des propos racistes envers Neymar, alors le défenseur espagnol doit quitter le club. En témoignent ces différents tweets de supporters marseillais postés dans la soirée après la divulgation de cette affaire.

tweet-Alvaro

L’ampleur de l’osmose phocéenne

Alors que les Marseillais repartaient victorieux du Parc après avoir bien fêté leur victoire, tout Marseille les attendait.

En effet, les joueurs phocéens, ayant débarqué à 3 heures du matin à l’aéroport de Marignane, ont reçu un accueil made in Marseille. Feux d’artifices, fumigènes, supporters déchaînés devant l’aéroport, chants à la gloire de l’OM, tout était réuni! Encadrés par une présence policière, aucun incident n’a été a déplorer, la soirée s’étant déroulée dans une ambiance bon enfant. Au sein même de Marseille, des scènes de liesse incroyables ont été filmées, démontrant l’engouement autour de ce classico. Comme en témoigne cette vidéo, résumant bien la joie marseillaise après cette victoire tant attendue.

Le lendemain, le monde du Football s’insurge

« Un classique affligeant » dixit Daniel Riolo. Le journal ibérique As, lui, qualifie le match de « final scandaleux ». Tout comme leurs compatriotes, Mundo Deportivo et Marca parlent respectivement de « fin de match lamentable » et de « match de la honte ». En Italie, Sky Sport Italia évoque « le chaos de cette fin de rencontre houleuse ». De même en Angleterre, où le Daily Mail se délecte de cette fin de rencontre tout en évoquant les rixes entre joueurs. La presse sportive Européenne n’a donc guère apprécié ce Classico qui s’est achevé sur 14 cartons jaunes et 5 rouges.

l'équipe

Les accusations de Neymar médiatisées

Au terme d’un après-match houleux sur Twitter entre Álvaro et Neymar, la presse s’empare alors de cette histoire. D’après les accusations du Brésilien, Álvaro aurait proféré des insultes racistes à son égard. Les communiqués de presse des deux clubs ne se font alors pas attendre et Marseille dégaine en premier au petit matin.

Cette polémique est grave et a déjà de lourdes conséquences. Le club condamne ainsi la diffusion des numéros de téléphone privés d’Alvaro Gonzalez et de ses proches cette nuit sur des médias et réseaux sociaux brésiliens, donnant lieu depuis à un harcèlement de chaque instant, consistant notamment en des menaces de mort.

Extrait du Communique Officiel de l’OM suite au match de la veille, 14/09/2020

Vingt minutes plus tard, le PSG se fend alors d’un communiqué de 8 lignes pour défendre leur joueur.

Le Paris Saint-Germain compte sur la Commission de Discipline de la LFP pour enquêter et faire la lumière sur ces faits. Le Club se tient à sa disposition pour collaborer au déroulement des investigations.

Extrait du Communiqué Officiel du PSG suite au match de la veille, 14/09/2020

Des soutiens de poids pour Neymar

Après la publication de ces éventuelles insultes de la part d’Álvaro, certaines personnalités sportives comme politiques prennent la défense du Brésilien. En premier lieu, c’est Dani Alves, ancien co-équipier au PSG, au FC Barcelone et en Sélection Brésilienne, qui, via une publication Instagram, affichera publiquement son soutien à son ami.

Dans le sport comme dans la vie, nous sommes là pour inspirer les gens, pour transformer des vies, et il n’y a pas de place pour les gens qui proclament la haine ou le racisme. Ne sois pas guidé par la haine, mon frère. Sois la paix et la gentillesse que tu portes dans ton âme. L’amour est la seule façon de combattre la haine, même si elle heurte notre nature par moment! Je t’aime mon petit frère.

Traduction du post Instagram de Dani Alves

Le Président Brésilien en personne, retweetera ce même lundi le tweet de Neymar accusant publiquement Álvaro. Rappelons que Jair Bolsonaro est au centre de très nombreux débats et critiques pour ses prises de position controversées à l’égard des femmes, des homosexuels et d’autres minorités de la communauté brésilienne.

tweet

Au lendemain de la polémique, sans aucune preuves tangible, le Gouvernement brésilien prendra part aux accusations en soutenant publiquement Neymar. Dans un communiqué,  le Ministère de la Femme, de la Famille et des Droits de l’homme dévoilera son soutien pour la star auriverde.

Face à un énième cas de racisme dans le sport, le ministère de la Femme, de la Famille et des Droits de l’homme (MMFDH) est solidaire avec le joueur Neymar Jr. Le racisme est un crime.

Communiqué du MMFDH suite à la polémique Neymar-Álvaro, le 15/09/2020

Álvaro soutenu à son tour

Suite au Communiqué posté par l’Olympique de Marseille, Álvaro a tenu à remercier « la Famille OM » via un tweet. D’autant plus que pour rappel, le numéro de téléphone de l’Espagnol a fuité après cet incident. De nombreux anonymes ont alors eu la brillante idée d’harceler le défenseur phocéen et sa famille.

En effet, suite à la divulgation de son numéro de téléphone privé, d’autres déconvenues lui sont donc très vite arrivées. Des accusations qui gâchent la fête marseillaise pour laquelle il s’est d’ailleurs mis en retrait. Álvaro raconte ce passage mouvementé dans la nuit du dimanche au lundi suite à la victoire phocéenne.

L’Espagnol est ensuite soutenu par deux de ses anciens coéquipiers quand il évoluait à Villaréal. Cédric Bakambu livre alors une analyse de celui qu’il a côtoyé pendant deux ans chez le Sous-marin jaune.

En fait, il y a deux Álvaro. Celui sur le terrain, c’est un poison. Tu affrontes un défenseur rugueux avec beaucoup de hargne. Celui en dehors du terrain, c’est une vraie crème : tu vas pouvoir discuter de tout avec lui, il est capable de chambrer et de se faire chambrer sans souci. Honnêtement, ça m’a beaucoup surpris d’apprendre ces accusations. Je n’y crois pas. À titre personnel, je n’ai jamais eu de problème avec lui par rapport à ça et je ne l’ai jamais vu s’embarquer dans une situation de ce type pendant les matchs.

Extrait de l’interview de Cédric Bakambu réalisée le 18/09/2020

Trois jours plus tard, c’est Karl Toko-Ekambi, l’ancien Angevin, qui prend la défense d’Álvaro. Se montrant même reconnaissant de l’aide apportée par le défenseur espagnol lors de son arrivée en Espagne.

Álvaro a été l’un des premiers avec lesquels j’ai parlé à mon arrivée, il m’a toujours fait rire, il essayait de parler français pour m’aider à m’adapter, et m’a appris l’espagnol. S’il a dit quelque chose, je suis sûr qu’il n’est pas raciste. Álvaro n’est pas comme ça.

Extrait de l’interview de Karl Toko-Ekambi réalisée le 21/09/2020

Les experts entrent dans la danse

Alors que chacun des deux clubs s’est dit prêt à collaborer avec la LFP, celle-ci a donc demandé à la chaîne Téléfoot de lui donner l’intégralité des images dont elle disposait sur ce Classico. Ce que Téléfoot a fait sur le champs. Par ailleurs, lundi 14 en début de soirée, ils ont diffusé des images laissant présager une expectoration de Di María en direction d’Álvaro.

À la suite de la publication de cette vidéo, Téléfoot déclarera également n’avoir aucune image pouvant aller dans le sens de Neymar et de ses accusations.

Il y a insulte. Il y a des insultes assurément, hélas connues dans le milieu du foot, sur la maman de Neymar. En revanche, la plainte de Neymar sur des propos racistes… Ce n’est pas à nous de juger ces images-là. On n’est pas en mesure d’aller dans le sens de Neymar ce soir, avec ces images-là. Ce sont les caméras les plus resserrées. 

Interview du Porte-parole de Téléfoot dans l’émission Culture Foot du 14/09/2020

Au lendemain de la divulgation des images de Téléfoot, côté parisien, des experts en lecture labiale ont été engagés. Ils ont travaillé à partir des images exclusives dont Bein Sport Arabic détient encore quelques droits.

En effet, lors du Classico, la chaîne du Moyen-Orient disposait d’une caméra exclusive concentré sur Neymar tout le match. Un choix que Téléfoot n’a pas trouvé judicieux de mettre en place au vu des restrictions de personnels suite à la situation sanitaire.

La LFP dégaine à coup de suspensions

Bien évidemment, chaque mercredi lors du championnat français, la commission de discipline de la LFP se réunit. Les dossiers houleux sont mis sur la table. Et généralement, les délibérés interviennent tard dans la soirée tant les débats peuvent être épineux. En ce mercredi 16 septembre, cette dîte commission avait donc fort à faire puisqu’elle allait prendre en charge le « dossier Classico ». Au programme de cette commission, les cartons rouges reçus lors de cette rencontre. Le verdict rendu public à 22 heures n’a donc été logiquement pas très tendre avec les joueurs concernés.

Les cas des cinq joueurs ayant pris un rouge lors de ce match ont été jugés. Il restait alors les cas Di María/Àlvaro et Neymar/Álvaro à juger pour cette commission discipline. Di María, convoqué pour la commission de discipline du mercredi 23 septembre, sera alors lui aussi suspendu à son tour. La LFP a décidé que les images qu’elle avait en sa possession étaient révélatrices d’un crachat de Di María en direction d’Álvaro.

Réunie une fois de plus pour parler entre autre du Classico, la commission de discipline allait rendre son verdict. Une décision qui a été rendue plutôt rapidement au vu des faibles éléments composant le dossier. En ce mercredi 30 septembre, la LFP a décidé de botter en touche en ne sanctionnant aucun des deux joueurs!

Cette affaire a laissé des traces

Alors que l’OM disputait deux matchs dans la même semaine après Paris, Álvaro a tenu son rang de titulaire. Le club souhaitait attendre un peu et laisser se tasser les choses avant de prendre la parole publiquement. Face aux leaders de groupes de supporters et en présence de plusieurs dirigeants marseillais, Álvaro a tenu à s’exprimer. Lors de cette réunion du 21 septembre, le défenseur ibérique a juré qu’il n’avait jamais proféré d’insultes racistes à l’encontre de Neymar. Quasiment ému aux larmes à la fin de sa prise de parole, Álvaro n’a eu de cesse de proclamer son amour à Marseille. Et ce bien avant cet épisode avec Neymar. Lors de cette réunion, il a tenu à préciser qu’il était prêt à partir gratuitement s’il était considéré comme un problème. Ces soupçons étaient devenus insupportables pour l’international espagnol, qui au contraire, est très ouvert aux autres cultures.

Et Àlvaro ne change pas de discours

Le journal espagnol, Mundo Deportivo décide alors de proposer une interview au défenseur marseillais. Interview qu’Álvaro accepte afin de donner son avis sur cette affaire au micro d’un média de sa patrie. Interrogé sur l’épisode épineux avec Neymar, Álvaro assure n’avoir prononcé aucune insulte raciste. Il se confie même sur l’après-match évoquant la dure soirée qu’ont vécue ses proches et lui. Son numéro de téléphone ayant été divulgué, ses proches tels que ses parents ou sa soeur ont également été menacés. Le défenseur marseillais admet également qu’il aurait aimé une entrevue entre lui et Neymar afin que la vérité soit élucidée.

Source : Interview Mundo Deportivo par Irene Junquera en Espagnol

Une histoire sans fin

Puis, veille de la non sanction de Neymar et Álvaro, le quotidien espagnol Cadena Ser affirme détenir une exclusivité. Sur ces images, on peut apercevoir une rixe verbale entre Sakai et Neymar qui se déroule en deux étapes. Le très sérieux journal espagnol affirme que Neymar aurait bien eu des propos racistes envers le Japonais. Vidéo à l’appui, après lecture labiale, des experts pensent avoir déchiffré ces fameuses insultes. Mais ce n’est pas tout, il n’y aurait pas que Sakai qui en aurait pris pour son grade. Neymar aurait également insulté directement la Ligue via une phrase que tout le monde peut traduire : « Puta Liga ». Au bon souvenir d’un Payet en 2015 qui avait pris des matchs de suspension après avoir exprimé ses véhémences sur la Ligue. Le règlement de la Ligue a sûrement dû évoluer en cinq ans pour que ces deux jolis mots du génie brésilien passent inaperçus.

Sakai, ce samouraï au grand cœur

Trois jours plus tard, retournement de situation! Alors que la presse française comme internationale s’empare de cette nouvelle affaire, Sakai a tenu à réagir à cette polémique. Et ce que l’on peut dire, c’est que l’on ne s’y attendait pas du tout! Dans une publication postée via Instagram, le samouraï marseillais disculpe le Brésilien de toute insulte raciste à son égard.

Les deux dernières semaines ont été difficiles, mais je suis très heureux d’entendre que les deux joueurs en question n’ont pas été punis. Personne ne m’a rien dit de discriminatoire. Nous avons juste eu une petite dispute dans un match qui a soudainement été un peu émouvant. Maintenant, tout est fini, la seule chose important c’est que Marseille ait gagné le match. Pour la prochaine fois, je ferai de nouveau de mon mieux pour vous offrir un derby excitant OM-PSG!

Traduction du post Instagram de Sakai

Pour conclure toute cette histoire, Sakai aura eu le mot de la fin. Après tout, ce n’était qu’un match de foot, et les esprits de chacun se sont échauffés tel un classico des années 90. Le chambrage de Payet est mal passé aux yeux des Parisiens et la sauce est montée de jour en jour avant le match. Ce match était destiné à exploser à n’importe quel moment, preuve en est « le contrat » sur Payet exécuté par les Parisiens. Certains joueurs présents sur la pelouse étaient plus motivés à mettre des coups volontaires qu’à faire vivre le ballon. Tout le monde est fautif dans cette histoire, mais rappelons nous une chose, c’est que des enfants prennent pour exemple ces joueurs. Le comportement médiatique avant ou après match de certains n’est pas à montrer dans les écoles de foot.

Que ce soit Payet ou Neymar, chacun a contribué à ce que ce match dégénère. Personne n’a été blessé, tout le monde est en bonne santé, aucune insulte raciste ou homophobe n’a été caractérisée ni même prouvée. La victoire historique marseillaises est passée aux oubliettes à cause de toutes ces polémiques et Sakai nous a guidés sur un chemin que peu de Français connaissent, la tolérance et la sagesse. Grand par sa manière de penser et sa prise de parole, le Japonais nous a tous mis d’accord. N’oublions pas qu’avant tout, le foot est censé être un divertissement..

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