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Ruslan Malinovskyi : Le renfort idéal ?

À la suite d’une première partie de saison (pré-Mondial) synonyme de révolution Tudor,  enthousiasmante au niveau du jeu, mais pas pleinement satisfaisante en matière de résultats, l’OM s’est lancé dans un mercato hivernal ambitieux. Le but est de passer un cap en gagnant créativité et force offensive, ainsi qu’en renforçant la mise en place d’un football moderne. L’arrivée de l’international ukrainien Ruslan Malinovskyi va dans ce sens.

Il répond à un besoin

La grande satisfaction des six premiers mois de l’ère Tudor est la réussite de la révolution stylistique souhaitée par le président Longoria. Le nouvel OM est infiniment plus plaisant que celui de Jorge Sampaoli, fini la recherche caricaturale de la maîtrise, les passes neutres à foison et un football souvent sans profondeur et autre ambition que la possession. Fini l’ennui.

L’OM d’Igor Tudor est marqué du sceau de l’intensité, du mouvement et du panache. La devise du club a rarement été aussi bien respectée, et la capacité du technicien croate à s’imposer malgré des critiques et des sifflets très précoces et tout sauf pertinents, est admirable.

Si ce premier bilan basé sur le jeu et le plaisir pour tout supporter est positif, la concrétisation en matière de buts marqués et bien sûr de résultats fut incomplète. Au moment de la trêve du mondial, l’OM était 4ème de L1, à 6 points du 2ème. Il était aussi la 5ème attaque de L1, avec 17 buts de moins que le PSG et au même niveau que Lorient. Mais aussi, évidemment, éliminé de toute compétition européenne (avec 2 buts marqués en 4 matchs contre Tottenham et Francfort, 0 en 2nde mi-temps). Cette élimination est le grand échec de Tudor, bien qu’il soit à relativiser grandement par le scénario et les promesses que cette campagne génère.

Depuis la reprise, l’OM est déjà passé au niveau supérieur, grâce à un jeu encore plus généreux, intelligent et intense. Portés par encore plus de projections des défenseurs et des milieux, les Marseillais sont irrésistibles. Mais pour que cette force offensive perdure, voire augmente encore, les Olympiens devaient gagner en talent, avant tout pour compenser des échecs (Gerson), incompatibilités stylistiques (Payet, voire Ünder) ou blessures (Harit).

Dans cette optique, Pablo Longoria s’est tourné vers un milieu offensif au pied gauche soyeux et à la force de frappe dévastatrice : Ruslan Malinvoskyi.

Une grande finesse technique

La faiblesse majeure des premiers mois de l’ère Tudor fut les postes clés de milieux offensifs. Gerson s’est révélé être un échec, par incompatibilités footballistique et humaine. Payet, à son âge, ne colle pas au « TudorBall », exigeant un grand nombre de courses à haute intensité.

Quant à Cengiz Ünder, il fut très décevant balle au pied. Bien qu’il ait physiquement le profil pour prendre la profondeur, élément crucial du jeu de Tudor, et particulièrement avec un 9 décrochant autant qu’Alexis Sánchez. Il démontra une faiblesse technique dans le jeu intérieur limitant le pouvoir offensif de l’équipe.

L’entraîneur olympien fit (et fait encore pour l’instant) un choix assez défensif (ce qui est paradoxal au vu de son ambition) en mettant Guendouzi à un de ces deux postes. Même si cela peut aussi se comprendre (pressing, équilibre, mobilité).

Le besoin d’un pur offensif était clair, il fallait un joueur ayant la finesse technique nécessaire pour créer dans le jeu intérieur. Ce poste d’axe droit est trop axial pour Cengiz Ünder, il est parfait pour Malinovskyi (et inversement), on l’a constaté pendant 3 ans à Bergame. Il est un joueur subtile, fin, créatif, intelligent (et élégant).

Il est bien plus sûr dans les petits espaces qu’Ünder, plus propre, avec une vision du jeu supérieure, et est bien plus capable de casser le pressing adverse, souvent en une touche (passe, contrôle orienté). La nouvelle recrue est globalement bien plus un meneur de jeu, alors que le Turc est un ailier. D’ailleurs, la présence de Malinovskyi peut permettre à un Ünder ayant retrouvé des jambes et un investissement défensif exemplaire, de concurrencer Clauss et donc de retrouver l’aile (on a déjà vu cela contre Lorient et Rennes).

Un joueur créatif et décisif

L’Ukrainien est un créateur de très haut niveau, car par sa technique, sa vision et son pied gauche, il est un joueur offensif complet.

Ses statistiques avancées, que ce soit dans le jeu court, moyen ou long, les passes vers l’avant, les passes clés (dernière passe avant un tir), les passes décisives, les expected assists (probabilité qu’une passe soit décisive), dressent le portait d’un passeur d’élite.

Malinovskyi devrait délivrer des passes vers l’avant ayant parfois manqué cette saison, et tout simplement des passes décisives. Sa qualité de pied en fait aussi un tireur de coup de pieds arrêtés brillant (on en a déjà eu un bel aperçu contre Lorient et Rennes…). Cela devrait faire merveille avec les excellents joueurs de tête que sont Mbemba, Gigot, Guendouzi, Kolasinac, voire Balerdi et Bailly.

Étant un joueur offensif complet, il a la capacité de marquer régulièrement. Il serait faux de dire qu’il est un grand buteur, mais marquer 10-12 buts par saison pendant 3 ans, dans le football italien et européen, n’est ni anodin ni banal. Il pourrait alors représenter à ce niveau là également un renfort majeur, en comparaison des autres créateurs : 2 buts pour Payet, 2 pour Gerson, 4 pour Guendouzi, 1 pour Ünder et 1 pour Harit. À noter qu’il marque souvent contre les grandes équipes, c’est un joueur de grand match.

Sa qualité de frappe est incroyable et rare, au point qu’il est depuis le début de la saison 2019-2020 le 2ème joueur en Europe ayant le plus marqué en dehors de la surface, derrière Lionel Messi et devant Kevin De Bruyne… Sa qualité de frappe représente son atout le plus évident et visuellement le plus excitant. Elle devrait rendre le Vélodrome ivre de bonheur.

Qualité de passe, qualité de frappe, vision du jeu, et pour compléter le tout, il est capable d’accélérer balle au pied, de casser des lignes par le dribble. Il n’a certes pas la vitesse associée aux plus grands dribbleurs, loin de là, mais avec le ballon, ses accélérations font des dégâts. Elles lui ouvrent l’espace pour ses frappes aux allures de missiles, ou ses passes magnifiques.

Une complémentarité technique et humaine

Dans le jeu, le néo-Olympien peut quasiment tout faire, et on peut alors aisément imaginer une belle complicité technique avec tous les joueurs, et particulièrement avec Clauss et Mbemba sur le côté droit, tant dans les petits espaces que dans les grands. On a déjà observé cela avec parcimonie contre Lorient et Rennes, par certaines passes dans l’espace pour le piston droit (Ünder), qui pourraient se révéler encore plus précieuses quand elles arriveront sur le pied droit brillant de Jonathan Clauss.

Sur le plan tactique et collectif, il s’est grandement épanoui dans le 3-4-2-1 (parfois 3-4-1-2) de Gasperini. L’OM jouant dans un système et style très ressemblant à ceux de l’Atalanta, l’optimisme est de mise.

Les derniers points positifs à mettre en avant, et ils sont majeurs, sont son expérience et sa personnalité. Il connaît le top niveau. Il a brillé dans un grand championnat et dans les coupes d’Europe, dont la C1, et possède une grande expérience internationale (51 sélections). Sa capacité à être décisif dans les grands matchs, dans les grands moments, est une énième preuve que l’OM recrute là un joueur de très haut niveau. Il n’a peur ni de la lumière, ni de la pression… Humainement, il est de l’avis de tous ceux qui l’ont fréquenté, un joueur et un homme se mettant au service du collectif, à l’attitude exemplaire, ayant du caractère et une personnalité attachante.

Pour toutes ces raisons, le mariage avec ce club volcanique et on ne peut plus passionné qu’est l’Olympique de Marseille, ainsi qu’avec un jeu aussi intense et généreux que celui de l’OM de Tudor, semble idéal.

Certains doutes légitimes

Le portait établi ici est élogieux, mais il ne doit pas être idyllique pour autant, car certains doutes peuvent légitimement être formulés.

Comme évoqué précédemment, le jeu d’Igor Tudor requiert une grande activité sans ballon. Il y a peu de doute à avoir sur sa capacité à enchainer les courses à haute intensité et à faire les efforts défensifs, par contre on peut se demander s’il a le profil idéal pour prendre la profondeur et profiter des décrochages et passes de Sánchez (et de Payet quand il joue), ainsi que de permuter autant que requis dans ce football total.

Si Amine Harit s’est imposé comme le meilleur créateur de ce nouvel OM, c’est avant tout par ses qualités de vitesse, d’explosivité, de dribbles, de prise de la profondeur… Ce n’est pas trop le profil de l’esthète slave.

Ruslan Malinvoskyi marque surtout en dehors de la surface, sa nature n’est pas de faire des appels sur de longues distances (voire même moyennes). Il se retrouve rarement face au gardien, et son manque d’appel peut aussi être un souci pour faire reculer la défense adverse et donc de créer des espaces entre les lignes. Il crée principalement balle au pied.

La qualité et quantité des projections des milieux, pistons et défenseurs centraux, ont atteint un tout autre niveau depuis la reprise post-mondial, et la capacité de ces joueurs à les rendre décisives est remarquable. Ces projections pourraient compenser cette potentielle lacune du jeu de Malinovskyi. Mais cela est-il viable à moyen-long terme ? La question se pose.

De plus, avec un passeur si brillant (cela vaut aussi pour Payet), le complément idéal est un pur 9, fort dans la profondeur et la finition (il avait cela à l’Atalanta). Alexis Sánchez est toujours très actif et généreux, il propose beaucoup, mais n’est plus aujourd’hui un grand joueur de profondeur. Bien qu’ils soient deux artistes et pourraient régaler ensemble les supporters et observateurs, la complémentarité MalinovskyiSánchez dans la configuration actuelle n’a rien d’évident, tant leur nature est de jouer balle au pied (pareil pour Payet).

Le recrutement d’un élément offensif supplémentaire, qu’il s’agisse d’un pur 9 ou d’un milieu offensif profil Harit, fort dans la profondeur, capable d’y faire des différences et d’y être décisif, est à n’en pas douter la solution.

En conclusion, bien que la signature de Ruslan Malinovskyi ne soit pas synonyme de réussite garantie, du fait de certains doutes légitimes, l’optimisme et l’excitation générés par l’arrivée de l’international ukrainien sont compréhensibles et logiques. En effet, il semble, à bien des égards, avoir le profil idoine, par ses qualités pouvant rendre l’OM meilleur, des qualités à même de faire chavirer les cœurs du peuple olympien.

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