C’est le 25 août 2007 que tout commence. Cédric Carrasso s’est blessé quelques jours plus tôt. Steve Mandanda, 22 ans, joue alors le premier match de son histoire commune avec l’Olympique de Marseille (victoire à Caen, 2-1).
Douze saisons plus tard, le natif de Kinshasa a remporté à la fois titres collectifs et récompenses individuelles. Entre sa première en Ligue des Champions avec une victoire à Anfield face à Liverpool – excusez du peu – et son titre de champion du monde en 2018, le jeune gardien formé au Havre est devenu Il Fenomeno. Qui d’autre que le symbole Mandanda pour garder les buts de notre équipe de la décennie ?
Des débuts olympiens précipités
Tout débute à Évreux, ville d’accueil de la famille Mandanda en France. C’est là qu’il entrera dans le monde du football pour la première fois. Il sera ensuite formé dès ses 15 ans au Havre AC, qui le couvera de nombreuses années avant de le lancer dans le monde professionnel. Avant même de fêter ses 20 ans, Steve Mandanda crève l’écran et se révèle en Ligue 2 puis en Ligue 1 sous les couleurs havraises. À l’été 2007, il quitte le Stade Océane direction la Méditerranée, à Marseille. Il posera définitivement ses valises en mars 2008, une fois que le club phocéen lèvera son option d’achat.
Peu de personnes s’en doutent alors, mais c’est là le début d’une longue et glorieuse histoire entre le jeune Steve et le club de Montmirail. Comme souvent en football, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cédric Carrasso, blessé, doit être suppléé. Sous l’aile du charismatique Lorik Cana, le portier fait ses débuts en cet après-midi d’août 2007 à d’Ornano. Les Olympiens s’imposeront 2-1 en terre normande.
03/10/2007 : déjà dans la légende
Une autre date forge très tôt la légende de Mandanda. Ce mercredi 3 octobre 2007, l’OM de Gerets – qui officie pour la première fois sur le banc olympien – se déplace à Anfield. En face, ce n’est pas un adversaire mais une réelle montagne qui se dresse. Le Liverpool de Steven Gerrard et consorts attend l’OM et compte bien lui faire subir sa loi. Peine perdue pour les Reds : l’OM est le premier – et à ce jour, encore le seul – club français à faire tomber le géant anglais dans son jardin. Valbuena, Mandanda et leurs collègues écrivent ce jour-là l’une des plus belles pages de l’histoire du club.
Un grand joueur, de tous temps auréolé
Le 19 août 2010, Steve Mandanda porte pour la première fois le brassard du club. Ce bout de tissu lui est si cher et il ne l’abandonnera qu’à de rares reprises. Ce capitanat qui lui sied tant ne pourrait d’ailleurs pas trouver détenteur plus légitime, n’en déplaise à certains entraîneurs fantaisistes.
L’armoire à trophées de Steve est aussi fournie que l’homme est respecté. Récent champion du monde, ce dernier titre a constitué le point d’orgue d’une carrière déjà sublime. Trois fois consécutivement, il glane avec l’OM un Trophée des Champions et une Coupe de la Ligue, entre 2010 et 2012. Les Olympiens s’offrent même le triplé en remportant le titre en Ligue, lors de la saison 2009-2010. Pour sa troisième saison à Marseille, et sa première récompensée collectivement, Mandanda croule sous les trophées. Pourtant, il ne remportera pas cette année-là le trophée de meilleur gardien du championnat. Un titre individuel qui lui reviendra cependant la bagatelle de 5 fois au cours de sa carrière.
À ces succès peuvent s’ajouter une finale de Coupe de France en 2016 et le titre de vice-champion d’Europe avec la France, la même année. Il ne faudra pas non plus oublier l’épopée de 2017-2018 en Europa League, terminée au rang de finaliste, même si Steve y a sporadiquement été suppléé par Yohann Pelé.
Sa situation actuelle
Depuis ses premiers pas dans la cité phocéenne, Steve Mandanda a fait du chemin. Il a entamé en juillet dernier sa douzième saison sous le maillot olympien. La prochaine le verra disputer un treizième exercice sous les couleurs olympiennes. Au moment où cet article est publié, Mandanda compte 546 matchs avec l’OM toutes compétitions confondues. Un chiffre qui le rapproche doucement mais sûrement des 50 000 minutes disputées pour l’institution marseillaise. D’ici juin 2021, Il Fenomeno pourrait surtout passer le cap des 600 matchs sous la tunique ciel et blanche. Toujours est-il qu’avec son total actuel, le capitaine olympien est – de très loin – le joueur le plus capé du club. Il comptera bientôt 100 matchs de plus que son dauphin, Roger Scotti, phocéen de 1942 à 1958, pour un total de 452 apparitions.
L’avenir ?
Étant l’un des rares de l’équipe actuelle à figurer dans notre XI de la décennie, la question de son futur se posera. En fin de contrat en juin 2021, cette saison fait déjà pour lui figure de charnière, et la prochaine le sera d’autant plus. Steve aura 35 ans en mars prochain, et avec un départ de Pelé fin juin, l’OM pourrait être amené à chercher un suppléant, sauf si le staff fait suffisamment confiance au tout jeune Simon Ngapandouetnbu. Wait and see, donc, en espérant un final heureux, le plus tard possible… avant une reconversion dans le staff ? Notre Steve national est loin d’avoir fini son idylle marseillaise.