« Je m’étais promis de ne pas pleurer » Mathieu Valbuena marqué par l’émotion effectue sa dernière conférence de presse en portant le maillot olympien. Le 5 août 2014, après 8 ans de bons et loyaux services il quitte l’OM. Aimé et adulé, la tristesse de son départ, ne va pourtant durer qu’un temps. Une tristesse qui deviendra rage, un an plus tard lorsqu’il décide de rejoindre Lyon. Ce fût un choix difficile de l’installer dans le XI de la décennie, mais son parcours est honorable. Retour sur le passage à l’OM de « Petit Vélo ».
Ses statistiques
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Du FC Libourne à la Coupe du Monde
Il débarque à la commanderie à l’été 2006 après avoir côtoyé le championnat de National avec le FC Libourne. Libéré par Bordeaux puis formé à Langon en Gironde, il rejoint le club phocéen en tant que jeune recrue à potentiel. Du haut de son mètre 67 et de ses 21 ans, il ne s’impose pas tout de suite à l’OM. Le temps de franchir les étapes. Confronté à Ribéry ou Nasri, il doit prendre son mal en patience avant de fouler la pelouse en tant que titulaire indiscutable. Un statut, qui ne lui empêche pourtant pas de provoquer un torticolis à Pepe Reina un soir de Ligue des Champions en 2007.
Sa carrière à l’OM est lancée. Entre 2007 et 2010, il inscrit 15 buts et distribue 10 passes décisives toutes compétitions confondues. Le fait majeur restera son rôle dans l’obtention du titre de champion de France en mars 2010. Il n’entrait initialement pas les plans de Didier Deschamps, mais finit par se montrer important en fin de saison. Malgré une concurrence rude avec Hatem Ben Arfa sur le flanc droit olympien, il sort du lot et décroche sa place pour la Coupe du Monde en Afrique du Sud avec la France.
Un talent pur et un caractère trempé
L’euphorie du titre de champion et les rumeurs du mercato l’envoyant en Angleterre terminées, il peut exercer son meilleur football. Un bon début de saison 2010-2011, dans lequel il distille des beaux centres et tire de somptueux coups de pieds arrêtés. Une dynamique néanmoins contrée en plein hiver par une blessure au genou. Il ne peut rien à l’élimination en Ligue des Champions, mais aide l’OM dans la lutte à la tête du championnat.
2011-2012 : entre ombre et lumière
2011-2012, Valbuena ne fait pas l’unanimité. Loic Rémy lui est préféré par moments sur le flanc droit. Il fait une entrée en matière moyenne et ses performances sont une succession de nombreux gâchis. Sa capacité à se jeter irrite aussi. Mais il ne lâche pas. Sa volonté, son caractère et son attachement à l’OM lui apporteront la lumière. Et pas n’importe à quel moment. Une soirée dans un stade jaune durant un match de Ligue des Champions.
L’OM tient, en Ligue des Champions, ses seuls éclats de génie de la saison. En total égarement, les Phocéens siégeront à la dixième place du championnat. Malgré cela, le numéro 28 surnage avec Loïc Rémy et termine deuxième meilleur passeur du championnat (13).
2012-2013 : Un duo de feu avec Gignac
Mathieu Valbuena, a toujours vogué entre l’aile droite et le poste de numéro 10, étant à chaque fois le dépositaire du jeu. La première saison sous Élie Baup en est l’exemple parfait. Tactiquement, l’OM malgré une redoutable efficacité offensive n’est pas gage de sûreté. Le jeu se repose sur deux hommes, le petit au pied soyeux et le grand joueur en pointe. Ce qui aboutira au retour de l’OM sur le podium. Une saison qui sera marquée sous le signe de la réussite pour Mathieu, puisqu’il sera gratifié du titre de meilleur passeur de la saison avec 12 réalisations.
Une dernière saison indigeste et un numéro 28 retiré de l’équipe
L’OM déçoit énormément. Mathieu Valbuena frustre encore plus. En manque de repère, de justesse, il contribue que très faiblement au jeu olympien. Aucune efficacité offensive ou presque, il devient l’ombre de lui-même. Ce qui attire la foudre des supporters et des journalistes. Il n’hésite pas à pousser un « gros coup de gueule » sur ses détracteurs. Une saison durant laquelle l’OM termine sixième. La dernière pour « Petit Vélo » qui obtient tout de même sa place dans les rangs de l’Équipe de France pour la Coupe du Monde 2014. Il laisse des souvenirs en pagaille et emporte avec lui son fétiche numéro 28, qu’il a précieusement honoré par ses grosses frappes, sa créativité et sa finesse.
Son arrivée à la troisième Rome
Le Dynamo de Moscou décide de débourser 7 millions d’euros pour s’attacher les services de celui qui n’a jamais triché ou presque en huit saisons à l’OM. Un transfert qui débouchera sur une bataille juridico-financière. Il finira meilleur joueur de l’équipe moscovite avant de rejoindre Lyon.
Des coups de poignards dans le dos
Le 10 août 2015, la journée fût ardue pour les supporters marseillais. Mathieu Valbuena, érigé en coqueluche il y a un an, s’installe dans un club ennemi. Dure est la nouvelle quand il débarque pour 8 millions d’euros et signe un contrat de 3 ans. Un geste ultime de trahison, qui vient gâcher un amour presque inconditionnel. Un amour devenu rancœur, une rancœur devenu haine. Il ne restera qu’une poupée à son effigie pendue à une potence et des tacles à outrances lors de son retour au Vélodrome. Une histoire tristement terminée. Il restera deux saisons avec le club de Lyon avant de partir au Fenerbahçe.
Et aujourd’hui ?
Il n’a pas participé à l’Euro 2016, en raison de l’affaire de la sextape. Ce qui laissa un impact immense sur le moral de Mathieu Valbuena. Mais le passé appartient au passé et après avoir distillé 17 passes décisives en deux saisons de SüperLig, il vit des beaux jours sur les terrains grecs. Il prend du plaisir à l’Olympiakos, où il réalise une saison tonitruante, avec 6 buts et 5 passes décisives en 17 matchs.