Quelques Allemands sont passés par le club phocéen, certains noms revenant plus que d’autres. C’est alors l’occasion pour Peuple Olympien de revenir sur la petite touche germanique que l’OM a pu connaître dans son histoire.
De 1900 à 1950
Ils ne sont pas aussi nombreux que les Hispaniques ou les Français. À croire que Marseille ne mise pas ou peu sur les Allemands. Mais il y a eu tout de même quelques noms qui sont passés par la Phocée. Beaucoup ne sont connus que par nos grands-parents, d’autres ont un nom qui ne reste pas éternellement dans nos mémoires et un ou deux ont l’honneur d’y briller.
De 1950 à 2000
Karl-Heinz Förster (1958)
Défenseur central, il est transféré de Stuttgart à Marseille pour 1 700 000 euros. Il effectue 135 matches sous le maillot olympien. Petit pour son poste (1m78), il offre tout de même un jeu de tête imparable et forge sa place au sein de la défense marseillaise et allemande. Il marque 8 buts avec l’OM et a l’honneur d’être présent pour le doublé championnat/coupe de France en 1989.
« J’ai passé quatre années fantastiques à Marseille. C’était une grande époque pour le club. Ma famille a adoré vivre ici. L’une de nos filles est née à Marseille. L’année du doublé reste forcément mon meilleur souvenir. »
– Karl-Heinz Förster dans un entretien effectué juste avant le match retour contre Leipzig, en 2018.
Klaus Allofs (1956)
Il fut avant-centre de l’OM durant les saisons 1987-1988 et 1988-1989. En provenance de Cologne, il a pu par la suite jouer 72 matches pour 34 buts. Comme son compatriote Förster, il était présent lors du doublé championnat/coupe en 89. Il formait entre autres un duo d’attaquants avec Papin, à la volonté de Tapie. Il devient par la suite directeur sportif au Werder Brême et à Wolfsburg, dans son pays natal.
« Le foot à Marseille, c’est complètement fou. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’autres endroits où vous pouvez connaître pareille expérience. »
– Klaus Allofs en 2015 pour L’Équipe
Rudi Völler (1960)
Certainement le plus marquant et le plus connu des Allemands devenus Olympiens. Rudi est très associé à la Ligue des Champions remportée en 1993, avec sa moustache et sa coupe très années 90. Avant-centre surtout, il a planté 28 pions en 73 matches, lors des saisons 1992-1993 et 1993-1994.
L’homme qui est surnommé « le renard des surfaces » ne passe que deux saisons à l’OM mais peut exceller lors de la première, ce qui lui vaut de marquer de son empreinte le club.
« Je ne peux pas oublier mon passage à l’OM. Et surtout pas la victoire en Ligue des Champions. Je ne regrette pas d’y avoir joué, surtout la première saison, qui s’est révélée être une sorte de rêve. Nous ne savions pas ce que signifiait la défaite. »
– Rudi Völler à France Football
Après sa carrière de joueur, il devient entraîneur, une expérience peu convaincante en club, mais meilleure avec la Mannschaft (équipe d’Allemagne) de 2000 à 2004. Finalement, il prend le poste de directeur sportif au Bayer Leverkusen puis de nouveau pour l’Allemagne.
Au final, il n’aura pas eu un palmarès des plus étoffés en tant que joueur, mais les trophées les plus prestigieux en font partie : Coupe du Monde 1990 et Ligue des Champions 1993 entre autres.
Andreas Köpke (1962)
Gardien de but pour poste, « Robocop » pour surnom. Il débarque à Marseille après certainement la meilleure saison de sa carrière. Francfort le laisse pour seulement 300 000 euros. Vainqueur de l’Euro 96 en tant que titulaire et dans la foulée, élu meilleur gardien du monde, Andreas est convoité par le Barça mais préfère se tourner vers l’OM. Il y joue 76 matches durant les saisons 1996-1997, 1997-1998 puis la première moitié de la saison 1998-1999. Il garde les cages sans contestation possible durant les deux premiers exercices. Mais à l’aube du troisième, Courbis, entraîneur à l’époque, décide de lui amener de la concurrence suite à un mauvais mondial 98. Köpke n’est pas du même avis et quitte l’OM au mercato hivernal pour finir sa carrière de joueur à Nuremberg.
« Après l’Euro 1996, je devais signer au Barça, mais le transfert a échoué. Peu de temps après est arrivée l’offre de l’OM. Je n’ai pas réfléchi longtemps, parce que pas mal d’Allemands avaient connu de grandes heures à Marseille, comme Franz Beckenbauer, Rudi Völler, Klaus Allofs et Karl- Heinz Förster. En plus, Marseille est au bord de la mer… «
– Andreas Köpke pour l’Équipe, en 2021
Il entraîne jusqu’en 2021 les pointures que sont Ter Stegen et Neuer, au sein de l’équipe d’Allemagne de Joachim Löw, à l’époque. Aujourd’hui, il a changé de continent pour entraîner les gardiens de la sélection de Corée du Sud.
Le staff
N’oublions pas ceux qui participent au bon fonctionnement du groupe et du club : entraîneur, directeur sportif, président…
Kurt Linder (1933-2022)
Attaquant des années 50 et 60, Linder connaît déjà la France par son passage à Lyon sur la saison 1962-1963. Sortant de 173 matchs à la tête du PSV Eindhoven pour un bilan plutôt correct, il débarque à Marseille lors de la saison 1972-1973. Il signe durant l’été mais ne finira pas la saison. Après 30 matchs (15 victoires, 6 nuls et 8 défaites), il quitte le club, en mars. Et ce malgré une dernière série de 8 matchs sans défaite, avant certainement ce qui a scellé son sort : une élimination en huitièmes de coupe de France, face à Lille.
Franz Beckenbauer (1945)
Un très grand nom du football allemand, on le surnommait le « Kaiser » (qui signifie « empereur »). Grandement connu pour ses années glorieuses au Bayern de Munich, il remporte deux fois le ballon d’or, en 1972 et 1976. Ce défenseur aux 620 matchs est une légende footballistique. Et l’OM a pu le compter parmi son staff au début des années 90. L’Allemand était l’un des rêves du « Boss » et il le positionne comme directeur technique et comme coach. L’ancien Bavarois tient l’équipe sur 17 matchs pour 10 victoires, 2 nuls et 5 défaites. Mais Tapie n’est pas satisfait et lui donne comme successeur, Raymond Goethals.
Beckenbauer reste au poste de directeur sportif avant de faire connaître son envie de partir au président. Il ne reste donc pas bien longtemps (4 mois), se plaignant de la trop intense présence de Tapie. Malgré cela, il garde un joli souvenir de son expérience française.