Le capitaine de l’Olympique de Marseille, touché par un nouveau jet de bouteille lors du match contre Lyon, s’est livré sur ces événements et montre sa colère contre la passivité des instances professionnelles face à la violence dans les stades.
Tout a commencé le vingt-deux août dernier à l’Allianz Riviera lorsqu’un supporter niçois jette une bouteille sur le Marseillais. Après cet acte, envahissement de terrain, un supporter tente de le frapper. Le chaos total sur la Côte d’Azur. Quasiment trois mois plus tard, c’est à Lyon qu’un supporter des « Gones » envoie avec mépris une bouteille sur le crâne de Dimitri Payet. Ce dernier se dit exaspéré. En confiant ses mots au journal « Le Monde », l’attaquant réunionnais se livre sur ces événements qui l’ont marqué.
« Il n’y a ni vice ni calcul de ma part, je n’ai pas la volonté de mettre la pression sur quiconque. (…) Si j’ai souhaité écrire cette lettre c’est parce que je veux juste essayer d’apporter mon point de vue. »
– Le Monde
Dimitri Payet dénonce une « forme de démission collective insupportable »
« Je veux rester digne, contrairement à ceux qui ont fait allusion au fait qu’après tout, je devais pas être « si blessé que cela ». J’ai été autant blessé par la bouteille que par l’impression d’être le responsable des violences et de l’arrêt du match. Je suis surpris que les acteurs, le gouvernement, la Ligue, les clubs n’assument pas un peu plus leur responsabilité. C’est une forme de démission collective insupportable. J’aimerais une responsabilité collective raisonnable. »
– Le Monde
Le numéro 10 de l’Olympique de Marseille estime également être « la victime la plus médiatisée », mais pas la seule, des incidents ayant touché les stades français cette saison. Durant l’entretien, Payet s’injurie contre le manque de solutions dans ces situations de violences dans les stades.
« Je dis stop ! Y en a marre. J’en ai marre que chacun mette son grain de sel sans apporter le début d’une solution. »
– Le Monde
L’homme le plus décisif sous le maillot olympien cette saison souhaite qu’on le considère avant tout comme un joueur qui aime le jeu, le geste et la beauté de ce sport.
La solidarité entre joueurs
Dimitri Payet lance un appel aux acteurs du football ; il ne faut pas se diviser parce qu’on porte les couleurs d’un club.
« Le football doit s’élever, notre Ligue 1 est belle. Lorsqu’il s’agit de notre sécurité, j’aimerais que l’on oublie nos apparences, qu’il n’y ait ni maillot, ni fanions, ni couleurs. (…) J’entends des choses dégoutantes, comme par exemple des propositions visant à remplacer le joueur qui serait victime d’une agression pour reprendre le match coûte que coûte. Mais c’est de la folie pure ! C’est la porte ouverte à tout. »
– Le Monde
Au-delà du volet politique, le Réunionnais appelle également les joueurs à « prendre leurs responsabilités » face aux violences et aux insultes racistes, comme celles subies par le gardien de Rodez, Lionel Mpasi, lundi durant une rencontre de Ligue 2 à Toulouse.
« Voilà ce que j’aimerais : au prochain incident, quel que soit le stade et y compris le Vélodrome, je voudrais voir les deux capitaines, les deux entraîneurs se réunir dans le rond central et décider de ne pas reprendre. J’attends que les joueurs soient plus solidaires entre eux, quel que soit le club dans lequel ils évoluent. Le racisme et les actes de violences ont cela en commun qu’ils sont le fruit d’une intolérance à l’autre. Si personne ne prend ses responsabilités ce sera aux joueurs de le faire. Et mon discours est et restera le même, qu’il s’agisse de Neymar, Payet, Mpasi ou n’importe quel autre joueur victime d’une agression. »
– Le Monde
Avant-hier, le 16 décembre, s’est tenue la réunion interministérielle sur la violence dans les stades. Lors de cette réunion, de nouvelles mesures ont été prises par le gouvernement en cas de joueurs blessés par un projectile.
D’après nos confrères de RMC, un délai de 30 minutes maximum sera mis en place pour prendre une décision. Un match sera ensuite systématiquement arrêté si un arbitre ou un joueur est blessé par un projectile. Enfin, les bouteilles en plastiques seront interdites dans les stades dès le 1er juillet.
